Section 4ème : MENAGES
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§1. Définitions
? Acception générale du
ménage
S'il nous faut parler du ménage, nous dirons c'est
l'ensemble de plusieurs personnes physiques qui occupent un même toit
(logis) à titre résidentiel principalement. A en croire Kabiane
J.F, (2002), cinq critères permettent de définir un
ménage15 :
- Personnes apparentées ou non,
- Vivant ensemble dans un même logement ;
- Mettant en commun leurs ressources ;
- Prenant leur repas en commun ;
- Subvenant en commun aux dépenses courantes ;
- Reconnaissant l'autorité d'une seule personne
appelée chef de ménage.
Dans le langage courant, on tend à confondre ménage
et famille. La dissociation
entre les deux concepts résidents dans le fait que la
famille est inféodée aux liens de
parenté (liens de sang) alors que le concept de
ménage a trait à la gestion économique
de la famille.
? Acception économique
Au sens économique, un ménage est un ensemble
des personnes physiques vivant sous le même toit et dépendant
économiquement les unes des autres.
Le ménage est l'unité de base dans des nombreux
modèles micro et macroéconomiques : La comptabilité
nationale considère chaque ménage comme un agent
économique. Elle distingue les ménages des autres agents
économiques, tels que les entreprises et les sociétés non
financières.
Les ménages sont considérés, dans la
comptabilité nationale, comme un secteur institutionnel
résident.
La comptabilité nationale16 :
? calcule ainsi le revenu, la consommation, l'épargne,
l'endettement des ménages, etc.
? comptabilise les échanges monétaires entre divers
agents économiques.
15J.F. Kabiane (2002), ménages et scolarisation
des enfants au Bourkina-Faso, Bruxelles, UCL. p306
16 SENZIRA Paul (2013), Cours de comptabilité
nationale, Université de Goma, FSEG, inédit, p
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L'agent économique « ménage » a la
particulière caractéristique qu'il ne produit rien (en tant que
ménage) mais reçoit des revenus (salaires, dividendes,... )
dépensés pour consommer les biens et les services produits par
les entreprises, payer des impôts aux administrations fiscales,
épargner17 etc.
§2. La taille des ménages
a. Concepts
Dans le cadre de ce travail, la taille des ménages
fait simplement allusion au nombre d'individus vivants dans un ménage
à titre résidentiel. Dans les pays développés, les
ménages ont des tailles trop négligeables à l'inverse de
ceux en développement. Elle est donc fonction de la situation
démographique du pays, la province et la ville où se situe le
ménage. En République Démocratique du Congo, elle varie
entre 4 et 16 têtes. Il faut noter que la taille des ménages
détermine ipso facto le poids démographique d'un pays.
b. Poids démographique dans les pays en
développement
La question mérite bien de passer par nos plumes du
fait de sa pertinence : la croissance de la population des pays en
développement est extrêmement rapide. Au cours des années
60, son taux d'accroissement atteignait 2,7% l'an, ce qui correspondrait
à un dédoublement en 26 ans. A ce rythme, la planète
aurait été peuplée de plus de 100 Milliards d'habitants
avant la fin du XXIème Siècle18, selon certains
démographes.
Actuellement, il faut reconnaître que les couples
changent peu à peu d'attitudes sous l'effet de la baisse sensible de la
mortalité surtout infantile. Auparavant, ils avaient un grand nombre
d'enfants avec l'espoir que l'un au moins d'entre eux « réussirait
» et les aiderait jusqu'à la fin de leur vie. Désormais, ils
préfèrent en avoir moins et les effets de ces changements mentaux
sont visibles : nombreux pays ayant noué avec la baisse (même la
plus sensible) de la fécondité entre autre la Chine (sous Mao Tse
Toung : pas plus de deux enfants pour un couple), l'inde, le Brésil,
l'Afrique de Sud (pays formant le BRICS) et les autres ; enregistrent de forts
taux de croissance économique au point de se taper une place remarquable
au niveau économique mondial. C'est donc
17 ROGER CARATINI (1972), Encyclopédie
thématique universelle, l'analyse macroéconomique, Paris, Bordas,
pII- 85.
18 D. Teman, Ecoflash 92, nov 1994, CNDP cité
par ch. Branthomme, JP Messer Schinit et Rozé (1997), Sciences
économiques et sociales, Paris, Hachette, p40
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ainsi qu'à long terme, on observe dans tous les pays
qui connaissent la croissance économique une cassure de leur rythme de
croissance démographique 19.
Bien que rien ne confirme que leur progression
économique est la conséquence principale de la baisse de
fécondité, nous pouvons noter toutefois l'influence non
négligeable de celle-ci dans la mesure où elle naît des
changements mentaux (gage de tout développement) rendant ainsi la
population apte au développement, si l'on sait que celui-ci exige des
grands sacrifices.
Nous constaterons aussi dans les trois dernières
décennies que les pays qui vont mal à l'économie
actuellement sont généralement ceux qui ont connu de forts taux
de croissance démographique. En République Démocratique du
Congo particulièrement, durant quarante ans, la croissance
démographique moyenne fut d'environ 3,5% tandis que l'économie a
connu des reculs atteignant -14% en 199320.
C'est pour toutes ces raisons qu'une croissance
démographique rapide apparaît plus comme un frein au
développement qu'un atout à ce dernier. Mais cela ne veut pas
dire autant que ce soit le seul frein. Les obstacles sociologiques et
politiques sont souvent encore plus puissants21. En fait, un moindre
revenu suffirait à faire survivre une famille de moindre taille et le
surplus peut donc bien servir à l'épargne sur laquelle s'appui
l'investissement (tant privé que public), qui est un véritable
gage de toute croissance économique d'un pays. En revanche, nous n'avons
pas raison de croire fermement que le poids démographique est la cause
profonde de la pauvreté des pays en développement.
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