Section 2 : L'effet de terrorisme sur la
volatilité boursière
Une attaque terroriste implique une hausse importante de
l'incertitude, et par la suite, le secteur financier sera affecté et
induit un risque plus élevé. En effet, le terrorisme engendre
à la fois une grande volatilité et également, une
augmentation des primes de risques. Ainsi, les investisseurs ont une tendance
à restructurer leurs portefeuilles et à se débarrasser des
actions à hauts risques, dans le but de devenir de plus en plus en
sécurité.
2.1) Impact du terrorisme sur les marchés
financiers
Les institutions financières analysent
régulièrement la réaction du marché boursier et se
penchent dans leur analyse à des types d'événements bien
déterminés (politiques, économiques, sociaux,
environnementaux ou démographiques). Mais, après les attentats de
11 septembre 2001 aux Etats Unis, les recherches académiques se dirigent
vers l'étude de l'impact du terrorisme sur les marchés
boursiers.
Abodie et Gardeazobal (2003) ont analysé l'impact
d'ETA6sur les prix des actions des entreprises qui existent au pays
Basque. Dans leurs études, ils ont comparé l'évolution
d'un portefeuille à caractère hypothécaire qui contient 14
actions du pays basque, par rapport à un autre portefeuille qui contient
59 actions du reste de Espagne sur la période 1998-1999. Si le
terrorisme basque a été considéré comme un facteur
négatif sur l'économie de cette région, l'annonce de la
trêve a eu une influence positive sur les actions des entreprises
basques. Alors que la fin de la même trêve a une influence
négative. Leurs résultats montrent que la performance des actions
basques est meilleure que les autres actions durant la période de cesser
le feu. Les auteurs ont estimé les coefficients des variables muettes
qui mesurent respectivement l'incidence des 22 jours où les mauvaises
nouvelles ont survenu et les 66 sessions pour les bonnes nouvelles. Pour les
entreprises basques, les résultats montrent une augmentation
statistiquement significative et un impact négatif dans le premier cas
et un autre positif dans le deuxième. Pour les entreprises du reste de
l'Espagne, les deux cas ne sont pas statistiquement significatifs et l'impact
est très réduit.
Par ailleurs, Chen et Siems (2004) ont examiné la
réaction du marché boursier à 14 attaques terroristes et
militaires de 1915 jusqu'au 11 septembre 2001. Les auteurs ont montré
que les attentats terroristes et militaires exercent une influence
significative sur les actions et génèrent des effets
immédiats importants sur les marchés boursiers dans le monde.
6organisation armée basque
indépendantiste d'inspiration marxiste
38
Néanmoins, l'effet des ces événements ont
été à court terme, ainsi que, les nouveaux
résultats montrent que les marchés boursiers absorbe les chocs
terroristes ce qui entraine une réajustement rapide de prix des cours
boursiers.
Eldor et Melnick (2004) ont étudié la
réaction du marché boursier et du marché de change
israéliens face aux attaques terroristes de 1990 à 2003. Ils ont
remarqué des effets importants sur le développement
économique en Israël. En utilisant l'indice Standard &Poor's
500, ils ont signalé qu'en cas d'absence d'attentats terroristes en
Israël entre 2000 et 2003, l'indice de Tel Aviv 100 a augmenté de
30% par rapport à Standard &poor's 500. Les auteurs ont
déduit que l'impact d'une attaque terroriste ne se compose pas seulement
par son ampleur mais également par son intensité.
Drakos (2004), Carter et Simkins (2004) et Choudhry (2005) ont
examiné dans quelle mesure les attaques du 11 septembre 2001 ont
modifié le risque en utilisant le Beta comme instrument de mesure. Ils
ont calculé la volatilité boursière pour les indices
généraux et sectoriels correspond à chaque action.
Précisément, en fonction de différence de taille, de la
situation géographique et du secteur, ils ont comparé le Beta
dans la période avant et après les attentats de 11/09 qui
contient 20 entreprises américaines. Leurs résultats ont
révélé que l'impact varie en fonction des
caractéristiques de chaque entreprise. En effet, 15 entreprises ont des
Betas qui augmentent après les attentats même si les changements
ont été marginaux dans la majorité des cas. Ils ont
détecté aussi que la volatilité de l'action augmente pour
les dix entreprises. En revanche, Drakos (2004) a mis l'accent sur un seul
secteur et a analysé l'altération de Beta de 13 compagnies
aériennes aux Etats Unis et aux autres du monde dans la phase qui suit
le 11 septembre. D'après cette phase, les cours des actions ont
diminué de 30 % en moyenne pour les entreprises non américaines.
Tandis que, les cours des actions ont diminué en moyenne de 53% pour les
entreprises américaines. Les auteurs concluent que le risque lié
aux actions des compagnies aériennes a augmenté suite à
cette attaque. En effet, le beta a enregistré une augmentation marquante
pour les neufs entreprises de treize entreprises étudié, d'ou la
différence est statistiquement significative étant donné
que le risque se repartit entre le risque systématique et le risque
spécifique.
Les travaux de Carter et Simkins (2004) s'intéressent
à la réaction des investisseurs en termes de rationalité
face aux prix des actions et non seulement à l'impact du 11 septembre
sur les prix. Il convient de signaler qu'ils ont détecté une
réaction clairement négative malgré qu'il y a une
différence en terme d'intensité pour les diverses compagnies
aériennes. Ces derniers ont été moins affectés
puisque elles possèdent des réserves de capitaux relativement
élevées. Ce
39
qu'on peut retenir comme idée principale d'après
Carter et Simkins que la rationalité des investisseurs ont
été différente.
Concernant les assassinats politiques et leurs
répercussions, Zussman,A et Zussman, N (2006) ont étudié
les données de marché des actions afin d'évaluer la
perception des assassinats bien déterminé comme mesure
anti-terroriste appliqué par le gouvernement israélien , ils ont
exploité des données de Tel Aviv 25 et durant une période
de 136 jours de négociation où la mesure anti-terroriste a
été appliquée les forces israéliennes. Leurs
travaux ont étayé que l'indice réagit d'une manière
très différente. En fait, on remarque un effet négatif sur
le marché boursier face aux tentatives d'assassinats des politiciens et
un effet positif face aux assassinats des chefs militaires (à
l'exception de ceux de mouvement « Fatah »).
Arin, Ceferri et Spagnolo (2008) a révélé
des résultats très pertinents à propos l'incidence des
événements terroristes sur les marches boursiers. Ces auteurs ont
utilisé comme échantillon les données de six
différents pays (Indonésie, Israël, Espagne,Thaïlande,
Turquie, Royaume-Uni) en tenant compte de la volatilité et non seulement
les marchés boursiers. Leurs recherches ont abouti comme résultat
que l'impact de ce genre des événements est significativement
plus important dans les marchés émergents.
De leur part, Baumert (2009) a examiné
l'événement terroriste de 11 mars 2004 0 Madrid et leurs effets
sur le marché. L'étude a vérifié que la taille de
l'attaque (en termes de nombre de décès et de blessés) et
également les auteurs présumés de ETA contre Al Qaida ont
été les deux principales raisons qui affectent significativement
le marché. En revanche, les investisseurs ont une tendance d'agir par
des comportements rationnels, malgré, leurs réactions excessives
sur le marché. Baumert a déduit que sauf les actions en relation
direct avec cette attaque terroriste qui ont subi des pertes très
lourdes.
Brouen et Derwall (2010) ont identifié les
réactions des marchés boursiers contre les
événements terroristes. Il convient d'interpréter que
l'impact ces événements et leurs effets sur les marchés
boursiers est légèrement négative, sans tenir compte de
l'attaque de 11 septembre 2001 qui a montré des conséquences
néfastes et à long terme. Ces deux ont ajouté que les
catastrophes naturelles, tels que les tremblements de terre ont une influence
plus grande sur le marché boursier.
Les travaux de Nikkenen et Vahamaa (2010) se concentrent sur
la réaction et la comparaison de l'indice FTSE 100 après les
attaques du 11 septembre 2001 aux Etats Unis et du 11 mars 2004 à Madrid
et du 7 juillet 2005 à Londres. Donc, leurs recherches ont montré
que ces
40
attaques transforment les attentes des investisseurs vers le
bas et également l'augmentation de l'incertitude vis a vis les
marchés boursiers.
2.2) Revue de littérature empirique
Dans cette partie on va présenter les études
empiriques antérieures, et par la suite, les événements
terroristes les plus marquants dans le monde sont :
? l'attaque de 11 septembre 2001 aux Etats Unis
? l'attaque de 11 mars 2004 à Madrid ? l'attaque de 7
juillet 2005 à Londres ? l'attaque de 15 avril 2013 à Boston
2.2.1) La réaction des marchés boursiers
à l'attentat de Boston, de Londres, de Madrid et des Etats
Unies
Nous essayons dans ce qui suit de décrireces attentats
et leurs effets sur les principaux marchés financiers internationaux.
2.2.1.1) Une étude comparative entre les attentats
11/09 ,11/03 ,07/07, 15/04
Ces attaques terroristes ont généré des
coûts économiques élevés. L'impact économique
direct du 11 septembre aux Etats unis a été estimé
à 47000 millions de dollars (soit 0.46 % du P11B). Concernant les
attentats de 11 Mars à Madrid, les coûts économiques ont
été estimésà 211584762€ (soit 0.03% du PIB).
Par ailleurs, l'attaque de 07 juillet à Londres a couté
approximativement 44207254 £ (soit 0.02% du P11B).
Après le 11/09, L'indice Dow Jones a connu une perte
maximale de -14.3% et ce nécessite 44 session (dont cinq ont
été fermées) pour atteindre les niveaux de 10 septembre.
L'indice de Madrid 11BEX a enregistré une perte maximale -7.15% et 20
séances pour la récupération. En revanche, l'impact des
attentats de Londres a duré une seule séance (-1.35%). Concernant
le bombardement de Boston, la perte quotidienne de l'indice de dow Jones a
été le pire depuis le 7/11/2012.
En effet , Dans le but de faire une comparaison sur les
variations «anormales» des cotations boursières après
une attaque terroriste , par rapport à la «normale», Chen et
Siems (2004) ont considéré la moyenne des trente jours avant
l'événement, conformément aux fonctions suivantes :
41
At,1 = Rt,1 - 1 (1)
I = (2)
Avec,
R : désigne la variation en pourcentage observé
à la fin de la journée et en tenant compte de la valeur à
la clôture de la journée précédente (t-1),
A : désigne la variation anormale subie par l'indice de la
bourse comme une conséquence de l'attaque en se basant à la
variation moyenne de R, calculée selon la deuxième fonction.
Tableau 1: L'impact des majeures attaques terroristes sur les
principaux marchés boursiers
Indice
|
Attentat de New York
|
Attentat de Madrid
|
Attentat de Londres
|
Attentat de Boston
|
|
(11/09)
|
(11/03)
|
(07/07)
|
(15/04)
|
|
-6.44***
|
-3.46***
|
-1.85***
|
|
DAX30
|
(4.51)
|
(3.66)
|
(3.05)
|
-0.39***
(2.18)
|
|
3.01***
|
-2.2***
|
-1.36***
|
-0.61***
|
FTSE100
|
(3.11)
|
(3.69)
|
(3.15)
|
(4.50)
|
|
4.45***
|
-2.18***
|
-1.91***
|
-0.82***
|
IBEX35
|
(3.44)
|
(3.08)
|
(3.71)
|
(2.92)
|
|
-7.39***
|
-2.97***
|
-1.39***
|
-0.67***
|
CAC40
|
(7.37)
|
(4.12)
|
(2.48)
|
(3.45)
|
|
-7.79***
|
-2.22***
|
-0.62
|
-0.61***
|
MIB30
|
(6.76)
|
(4.21)
|
(0.95)
|
(2.28)
|
DOWJONES
|
7.13***
|
-1.67***
|
0.31
|
-0.86***
|
|
(7.10)
|
(3.07)
|
(0.61)
|
(3.06)
|
NIKKEI225
|
-6.63***
|
-1.19*
|
-0.12
|
-0,41***
|
|
(3.64)
|
(1.36)
|
(0.51)
|
(3.06)
|
* = Statistiquement significatif au niveau de 10 % **
= Statistiquement significatif au niveau de 5 % *** = Statistiquement
significatif au niveau de 1 %
Source : Baumert, Buesa et Lynch
(2013)7
Dans le tableau (1), les résultats
révèlent que la réaction des marchés suite à
chaque attaque a baissé de façon continue et que tous les
coefficients sont statistiquement significatifs sauf ceux de l'attentat de
Londres l'indice Dow Jones, Mib30, Nikkei225 ne sont pas significatifs.
7The impact of terrorism on stock markets: the boston
bombingexperience in comparison with previous terrorist events p. 12
42
On remarque que l'indice Dow Jones a réagi d'une
façon plus significative aux attentats de Boston qu'aux attentats de
Londres. Par ailleurs, on note la non corrélation des marchés
américains aux attentats terroristes de Londres. En revanche, on
remarque une corrélation de tous les indices boursiers aux attentats de
11 septembre. En outre, il convient d'observer que la réaction des
principaux indices boursiers est différente selon les attaques
terroristes.
Concernant les attentas de Boston, on note que tous les
indices internationaux sont statistiquement significatifs. D'ou l'impact
négatif sur tous les marchés boursiers tels que DAX 30 (-0.39%),
FTSE 100 (-0.61), IBEX 35 (-0.82), CAC 40 (-0.67), MIB 30 (-0.61), Dow Jones
(-0.81), NIKKEI (0.41). Selon Browen et Derwall (2010), les attentats de Boston
ont une influence négative sur tous les marchés boursiers ce qui
reflète la sensibilité et l'importance de cette attaque.
Néanmoins, on constate que les effets négatifs sont moins
importants par rapport aux attaques précédentes.
Figure 7: L'impact négatif des attaques
terroristes majeures sur les marchés boursiers
Source : Baumert, Buesa et Lynch
(2013)8
La figure (7) décrit l'impactdes quarte majeurs attaques
terroristes sur les marchés financiers. Ce dernier semble diminuer
d'intensité et d'ampleur.
Ainsi, notre deuxième hypothèse est comme suit :
H2 : les événements terroristes
ont une incidence sur la volatilité boursière.
8The Impactof Terrorismon StockMarkets: The Boston
BombingExperiencein ComparisonWithPreviousTerrorist Events P. 13
43
Section 3 : L'effet des événements
économiques et financiers sur la volatilité
boursière
Dans cette section, on va décrire les différents
événements économiques et leurs implications sur la
volatilité boursière. En effet, on va mettre en place
l'historique des principales crises financières, du taux de change ainsi
que de la notation souveraine et leur répercussion sur la
volatilité boursière.
3.1) Les crises financières
Au cours de ces 30 dernières années, les crises
financières et économiques sont devenues de plus en plus
fréquentes et d'une plus grande ampleur. Eichengreen (2003) a
recensé 139 crises financières dont 95 ont éclaté
dans les pays émergents et 44 dans les pays développés
entre 1973 et 1997. En effet, on ne peut pas dépasser ces crises sans
connaitre leurs causes ainsi que leurs implications sur les marchés
boursiers, et pour cela, des recherches et des travaux ont été
menés pour mieux comprendre les effets de ces crises.
Nous allons dans un premier temps, évoquer l'historique
des principales crises financières et leurs impacts sur la
volatilité boursière. Dans un second temps, nous allons
identifier les crises actuelles et également ses impacts.
3.1.1) Historiques des principales crises
financières
L'histoire récente regorge des crises financières
qui ont eu une incidence régionale et même internationale, pour
cela on va citer les trois crises les plus marquantes.
La crise de Wall Street (1987): elle s'est
caractérisée par une augmentation des taux
d'intérêts à long terme qui finira par une catastrophe. Le
19/10/1987 (Black Day) où l'indice Dow Jones de la bourse de New York
sous la pression de cette augmentation a perdu 22.6%.
44
Figure 8: L'évolution de l'indice Dow Jones sur la
période allant de 19/07/1987 à 19/01/1987
Source : The New York Time
La figure (8) montre la chute brutale de l'indice Dow Jones
qui représente la seconde baisse jamais enregistrée auparavant.
En effet, on peut identifier l'origine krach de Wall Street en trois causes
:
Les fluctuations importantes et brutales de dollars au milieu
des années 1980 dans le système de change flottant.
L'immunisation des portefeuilles qui semble intensive dans le but
de réduire le risque.
L'amplification et les chutes brutales des cours suite aux
systèmes informatisés d'achats et de ventes d'actions qui
semblent relativement récente à l'époque. Selon Barro et
al(1989), la cause principale de la dépréciation était la
stagflation des prix, ce qui a engendré une chute brutale des cours
boursiers.
Krash russe (1998) : la crise
financière en Russie s'est transformée en une crise
économique en 1998. Cette crise est avant tout monétaire et se
concrétise par la dévaluation brutale du rouble qui a perdu 60%
et également un défaut sur la dette russe, notamment sur les
titres négociables à court terme émis par l'Etat russe.
45
Figure 9 : L'évolution de l'indice RTS sur la
période de 1995 à 2012
Source : Bourse Russee
La figure (9) montre que le rouble a perdu 17,13 % le 27
août 1998, ce qui justifie la gravité de la crise russe. Ceci, est
du à la mauvaise gestion de l'administration publique en Russie (30% des
entreprises russe attendaient le règlement de l'Etat), l'insuffisance
des recettes de l'Etat puisque les impôts ne sont plus versés par
les salariés, l'augmentation notable de l'inflation qui atteint 84
%...
Crise asiatique (1997) : A partir de juillet
1997, la crise économique asiatique a touché les pays de l'Asie
du Sud-est, et par la suite un effet domino a touché également
d'autres pays émergents (Russie, Argentine, Brésil), mais
à moindre incidence.
En effet, la crise est initiée par la chute brutale du
baht thaïlandais (en trois semaines, la monnaie a diminué de plus
de 45% par rapport au dollar) qui s'est propagé à très
grande vitesse, et par conséquent, a causé l'effondrement des
bourses asiatiques. Les causes sous jacente de cette crise ont
été le surinvestissement, le déficit de la balance
financière, un niveau de dette extérieure très
élevé et également la possession d'un afflux massif de
capitaux étrangers des bourses asiatiques...
Chowdhry et Goyal (2000) ont révélé que
la crise asiatique en 1997 n'a pas été dans les prévisions
financières et que les valeurs monétaires chutent dans plusieurs
pays en même temps. Ces principaux pays sont (l'Indonésie, la
Malaisie, le Philippines, La Coré de sud et la Thaïlande). En
revanche, Khalid et Kawai (2003) ont examiné trois variables sur les
marchés
46
financiers (taux de change, les prix de marché des
actions et taux d'intérêt) dans le but d'identifier l'origine et
l'effet de contagion au cours de la crise asiatique de 1997. Ces deux auteurs
ont exploité un échantillon de neuf pays d'Asie, dont le Japon.
Ils ont analysé les interactions entre les différents
marchés et pays de la région asiatique en utilisant la
causalité de Granger. Leurs résultats ne confirment pas
l'existence d'effet de contagion
Selon Krugman (1998), cette crise s'explique en partie par
l'éclatement d'une bulle spéculative causée par
l'excès de confiance. Etant donné que les investisseurs avaient
beaucoup d'espoir en certains pays de cette région, il y a eu un boom de
prêts en dollars américains qui est venu pour financer la
croissance. L'auteur a justifié que cette crise se caractérise
par la chute du secteur bancaire suite à un effondrement des
marchés boursiers et de l'immobilier. Il a montré
également que le secteur bancaire dépend des prix à court
terme qui ont été adressés à financer la
spéculation dans ces deux marchés.
3.1.2) Les crises principales actuelles
On présentera la crise des subprimes et la crise de la
zone euro.
La crise des subprimes : elle a
été déclenchée en octobre 2007. Le parcours de la
volatilité excessive sur les marchés des capitaux se
définit par des hausses et des baisses importantes. A la fin de
l'année 2007, on a remarqué une hausse de la volatilité
sur les marchés boursiers, la volatilité a été l'un
des facteurs qui a entrainé la crise de Subprime. En effet, la crise des
prêts hypothécaires à risque élève (les
ménages ne parviennent pas à rembourser leurs crédits) a
entrainé la chute de la croissance économique et ainsi tous les
marches du crédit ont été affectés. Cette crise a
touché les principales banques aux Etats unis, en Europe et à
moindre degré au Canada. Sur les neuf premiers mois de l'année,
les principaux indices boursiers (CAC40, NIKEE, DAX) ont perdu plus de 30 %. Le
risque devient de plus en plus élevé. En effet, les actions des
banques américaines ont chuté 37.5% le 29 février 2008.
Cette crise a généré des
conséquences néfastes à l'échelle internationale,
les investisseurs se sont débarrassés de leurs actions à
risque élevé et surtout les actions immobiliers et par
conséquent, la chute des marchés immobiliers ont conduit
l'économie mondiale dans une panique.
Certains travaux de recherche ont analysé les impacts
de cette crise des subprimes. D'après l'ouvrage de Chavigne et Filoche
(2007), les grands investisseurs qui ont détenu des grands et même
moyen parts des actions des fonds engagés dans le crédit
immobilier ont vendu leurs
47
actions et par conséquent, les cours se sont
effondrés. Ils ont vendu aussi, une partie des actions des grands
groupes bancaires et par la suite, ces actions ont diminué d'une
façon rapide. Pour compenser leurs pertes dans ces secteurs, ces grands
investisseurs ont vendu même ses actions aux autres compartiments du
marché financier. Ces ventes ont entrainé une baisse
générale des cours boursiers ce qui a entrainé un effet de
panique.
D'un autre côté, Kenourgias (2014) ont
étudié l'incidence de la crise des supbrimes (2007) sur les
marchés européens et américains. A partir d'un
modèle GJR-GARCH multivarié et en utilisant un échantillon
qui contient les indices internationaux, ils ont constaté la propagation
et la persistance de la volatilité sur les marchés
américains et européens pendant la crise mondiale, ils ont
montré l'augmentation étonnante du l'aversion de risque pendant
la crise.
De plus, selon les publications du fonds monétaire
international (FMI), le secteur bancaire des pays asiatique a été
affecté par la crise financière 2008. Ces pertes en grande partie
sont destinées au Japon (24 milliards de dollars l'équivalent de
4% du totale de la perte mondiale).
La crise de la zone EUR (2010) : Depuis
l'année 2010, les événements financiers successifs
affectent les économies de 17 Etats membres de l'union européenne
et nous font apparaitre la crise de la dette dans la zone euro. La crise de la
dette grecque a été considérée comme le premier
événement. En effet, les taux d'intérêts de la dette
grecque ont trop augmenté privant petit à petit Athènes de
l'accès aux marchés. Le 07/05/2010, la zone Euro et le FMI ont
accordé un prêt d'urgence de 110 milliards d'euros à la
Grèce aux situations des paniques sur les marchés et par la
suite, ils ont créé le mécanisme européen de
stabilité doté de 450 milliard d'euro. Le sommet franco-allemand
de Deauville du 19 octobre a mis l'accent sur la restructuration des dettes
publiques des Etats de la zone Euro. Après dix jours, le conseil
européen a renforcé cette proposition malgré l'opposition
virulente du président de la banque centrale européenne. D'ou la
panique se propage et a touché l'Irlande, qui a fait appel à
l'aide européenne en novembre 2010.
Plusieurs études ont examiné la crise de la zone
euro notamment de la Grèce. Gamez -Piug et Riverob (2014) ont
avancé que la volatilité accrue des rendements des obligations
européennes a été le résultat d'un effet de
contagion causé par la crise en Grèce. Cette hypothèse a
été émise parce que la Grèce a été le
premier pays qui a réclamé le soutien financier de l'union
européenne et le fond monétaire internationale en 2010. En outre,
le déséquilibre macro-économique a été la
principale préoccupation de la communauté financière
internationale en raison d'une possible contagion à d'autres pays
européens. Dans
48
ce sens, Caceres et al (2010) en utilisant un GARCH (1.1)
spécification, ils ont examiné trois effets différents
l'aversion au risque, les fondamentaux économiques et la contagion. Ils
ont soutenu que l'effet contagion de 2009 est le principal facteur de mouvement
de spreads souverains dans la zone euro. Ils ont constaté
également que cet effet s'est propagé dans toute l'union
européenne.
Mink et Dehann (2012) ont révélé que le
prix de la dette souveraine du Portugal, de l'Irlande et l'Espagne a
été affecté par la situation économique de la
Grèce. Cependant, ils n'ont pas trouvé des effets sur les valeurs
bancaires.
En revanche, Phillipas et Siriopoulos (2013) ont
utilisé un modèle de changement de régime ainsi que la
variation de temps. Leurs résultats ont montré l'inexistence d'un
effet global de contagion de la crise de la dette grecque a d'autres pays. Par
ailleurs, Samitas et Tasakalos (2013) ont montré l'absence d'effet de
contagion suite à une étude des marchés boursiers de la
Grèce et sept autres pays européens.
3.2) Impact du taux de change sur la volatilité
boursière
Les fluctuations de taux de change peuvent
générer des implications très importantes sur les
marchés boursiers et même sur les économies des pays.
Selon Mun (2007) qui a procédé a une
investigation au cours de la période 1990 à 2003, durant laquelle
la volatilité et les corrélations des marchés des actions
ont été influencés par les fluctuations du taux de change.
Il a remarqué que le taux de change élevé augmente la
volatilité du marché boursier local, mais il diminue la
volatilité des marchés boursiers américains. Les
fluctuations élevées des taux de change réduisent la
corrélation entre les marchés des Etats unis et les
marchés boursiers locaux.
En utilisant un modèle GARCH multivarié, Zaho
(2010) a analysé la relation dynamique entre le taux de change
réel et le prix des actions chinois. Il a montré qu'il n'y a
aucune relation d'équilibre stable à long terme entre les deux
marchés financiers. En effet, cette étude a montré
l'existence d'une causalité bidirectionnelle entre la volatilité
sur les deux marchés en utilisant une base de copule approche.
Dans le même contexte, Yang et Doong (2004) ont
utilisé un modèle GARCH multivarié pour détecter
les asymétries dans le mécanisme de transmission de
volatilité entre les prix d'achats d'actions et les taux de change pour
les pays G7 sur la période de 1979-1999. Leurs résultats
49
obtenus ont montré que les variations de taux de change
ont eu un impact direct sur l'évolution future des prix d'achat
d'actions.
Par ailleurs, Aloui (2007) a utilisé la nature de la
moyenne , les mécanismes de volatilité et de la causalité
de transmission entre les marchés boursiers et les marchés de
change aux Etats unis pour certains grands marchés européens
pendant la période pré et post euro . En exploitant un
modèle GARCH multivarié, l'auteur a remarqué que les
mouvements des prix des actions ont été affectés par la
dynamique des taux de change pour les deux périodes pré et post
euro. Cependant, les marchés boursiers ont été moins
influencés par les mouvements des taux de change pour les deux
périodes.
Phylaktis et Ravazzolo (2005) ont examiné le dynamisme
à long terme et à court terme entre les prix des actions et les
taux de change, en exploitant le test de cointégration et le test de
causalité de granger multi varié pour de nombreux pays du bassin
du pacifique. Leurs résultats ont montré une corrélation
positive entre les prix des actions et les marchés de change.
Ning (2010) a étudié la structure de
dépendance entre le marché des actions et le marché de
change des pays de G5 (USA, Royaume unis, Germany, Japon, France) pour la
période pré et post euro. Il a constaté une
dépendance significative et positive entre les mouvements du
marché de change à l'étranger et le marché boursier
dans chaque pays pour les deux sous-périodes.
Diamandis et Drakos (2011) ont analysé les liens
dynamiques entre le taux de change et les cours boursiers pour les pays de
l'Amérique latine. Leurs résultats empiriques obtenus ont
révélé l'existence d'une relation significative à
long terme entre les marchés boursiers locaux et le marché de
changes alors que la stabilité de la relation a été
affectée par les crises financières et monétaires telle
que la crise des supbrimes 2007-2009 et la crise du peso mexicain (1994).
Par ailleurs, Kutty (2010) a appliqué un modèle
VAR pour étudier la relation entre le marché des actions et le
taux de change en Mexique au cours de la période janvier 1989 et
décembre 2006. Il a montré que les prix des actions ont
causé le taux de change à court terme. Cependant, l'absence d'une
relation significative entre ces deux marchés à long terme.
Aydemir et Demirhan (2009) ont réussi a obtenir une
relation de causalité bidirectionnelle entre le taux de change et les
indices boursiers du marché turc. En revanche, You and Nieh
50
(2009) ont trouvé des preuves d'équilibre a long
terme et des relations causales et asymétriques entre le taux de change
et les prix des d'achat des actions au Taiwan et au Japon.
3.3) Impact de la notation souveraine sur la
volatilité boursière
Les agences de notations sont des fournisseurs d'information.
En effet, les informations peuvent être à la fois bonnes ou
mauvaises, et par la suite, ces changements engendrent à une
dépréciation ou à une appréciation
informationnelle, ce qui affecte la volatilité boursière.
Plusieurs travaux ont étudié l'impact des
changements souverains sur la volatilité boursière. Afonso (2011)
a détecté durant la période 1995 à 2010 des effets
significatifs importants de la note souveraine pour les marchés
obligataires de 24 pays européens.
Par ailleurs, Afonso, Gomes et Tammouti (2013) ont
examiné la réaction des marchés obligataires et des
actions de pays européens suite aux changements des annonces
d'après les trois grandes agences de Notation (Standard and Poor's,
Moody et Fitch). Ainsi, en utilisant le modèle EGRACH pour les
volatilités paramétriques, ils ont montré que les mises
à jour n'ont pas d'effets significatifs sur la volatilité.
Cependant, le déclassement de la note augmente la volatilité des
marchés des actions et des obligations.
Arezki et al (2011) ont mis l'accent sur l'effet de contagion
de la note souveraine des nouvelles sur les spreads de CDS9 et les
indices boursiers pour certains pays européens durant 3 ans (de 2007
à 2010). Ils ont constaté que la dégradation de notation
entraine des chutes importantes. Cependant, la note souveraine autrichienne
reste stable. Ils ont observé un mouvement très fort de spread de
CDS et de l'indice de marché boursier. Ceci, est du aux révisions
à la baisse des pays baltes, principalement causé par
l'exposition des banques autrichiennes.
Dans le même sens, Ang et Longstaff (2011) ont
indiqué que le risque systématique souverain a une influence plus
importante que les agrégats macro-économiques sur les
marchés financiers. Indépendamment des facteurs communs, de
nombreux chercheurs ont tenu compte la propagation de la volatilité des
obligations souveraines pendant les périodes de turbulence comme
l'impact de contagion.
De Santis (2012) a utilisé les notes decrédit de
S & P, Moody et Fitch. Il a indiqué que l'évaluation des
obligations de souveraine grecque a entrainé des fortes hausses des
9credit default swaps et en français
couvertures de défaillance
51
rendements souverains en Irlande et au Portugal. Mais, elles
sont de moindre degré en l'Italie, l'Espagne et la France.
Dans le même contexte, Loeffer (2004 et 2005) a
révélé que les utilisateurs de la notation valorisent
à la fois la stabilité et la précision des notes
souveraines. En effet, les caisses de retraites sont soumises à des
restrictions d'investissements et par conséquent, un changement de
notation peut engendrer une modification des transactions, ce qui entraine
à des coûts très élevés.
D'après cette troisième section, il convient de
construire notre troisième hypothèse :
H3 : les événements
économiques ont une incidence sur la volatilité
boursière.
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