Section 4 : L'effet des événements
sociaux sur la volatilité boursière
Dans cette quatrième section, on va définir
l'événement social ainsi que son impact sur la volatilité
boursière.
4.1) Définition de l'événement
social
L'événement social ou le mouvement social se
concrétise par les manifestations, les protestations et les
grèves. C'est un processus qui permet aux individus de s'exprimer et de
se défendre contre une situation qui semble défavorable. En
effet, le mouvement social est un instrument pacifique qui donne l'occasion aux
citoyens de protéger leurs droits. Ce mouvement se concrétise par
les manifestations contre l'injustice sociale, la mauvaise répartition
de richesse d'Etat ou les grèves, qui permettent aux travailleurs de
préserver leurs promotions, leurs couvertures sociales.
Cependant, un excès de zèle des manifestations
et des grèves qui s'apparentent non légitimes, ou aux moments non
appropriés surtout dans les secteurs sensibles ou délicats
peuvent générer des conséquences néfastes pour
l'économie des pays, concrètement, une perte potentielle due a un
arrêt de travail. A titre d'exemple, en Tunisie et selon une
déclaration récente de premier responsable de la compagnie du
phosphate de Gafsa , le manque à gagner de la compagnie durant les trois
années écoulées à cause des perturbations sociales
et des interruptions causées ou processus de production
s'élève à 1.105 milliard de dinars , une perte
sèche et lourde , très difficile à rattraper dans les
années à venir.
52
4.2) L'impact des événements sociaux sur la
volatilité boursière
Dans une économie de marché libre, les
employés ou les consommateurs qui se trouvent non avantagés et
sans compromis avec ses responsables concernés. Ils ont
généralement recours à deux mécanismes, une
grève ou un boycott. Une grève implique l'arrêt de travail
et utilisé par les employés actuels. Tandis qu'un boycott est un
refus de s'engager aux transactions et de faire un consensus à propos
l'objectif de boycott. Ces deux mécanismes peuvent avoir des impacts sur
l'économie de pays en générale et sur le marché
financier en spéciale. Néanmoins, l'impact d'une grève est
moins important qu'un boycott.
Teo et al (1999) ont analysé l'effet des mouvements
sociaux relatifs au boycott des produits de certaines sociétés
sur le marché financier de l'Afrique du sud en utilisant une
étude d'événements. Leurs résultats ont
montré un effet minime sur les actions des entreprises
concernées.
Par ailleurs, Dinardo et Hallock (2000) ont mis l'accent sur
les effets négatifs des grèves sur les marchés boursiers.
En effet, à travers une enquête faite sur le marché des
Etats unis sur la période 1925-1937. Une distinction a été
effectuée sur l'importance de la grève et la réalisation
de son issue (en reconnaissant les droits des salariés ou non). Ils ont
montré que dans la plupart des cas, la négligence des
revendications des syndicalistes. Cependant, s'il est le cas, ce
résultat a un effet sur la part des profits destinés aux
actionnaires.
Koku et al (1997) ont examiné les mouvements sur la
valeur de l'entreprise, ils ont révélé que la valeur des
sociétés cibles a augmenté en moyenne de 0.79% sur la
journée où les nouvelles sont devenues publiques. En outre, les
valeurs de ces sociétés cibles ont seulement augmenté de
0.55% sur la journée où l'information de menace de boycott est
devenue public. Cependant, il ya une absence statistiquement significative et
différente entre la réaction de marché à boycotter
et les menaces réelles du boycott. En combinant les deux, c'est à
dire sans distinction entre les boycotts et les menaces réelles de
boycott, la valeur de la société cible a augmenté en
moyenne de 0.66%.
Dans le même contexte, Pruit, Wei et White (1988) ont
examiné l'impact financier de 16 boycotts dirigé par le syndicat,
en utilisant la méthodologie de l'étude de cas. A court terme
leurs résultats suggèrent que les boycotts dirigés par le
syndicat sont couronnés de succès, et les entreprises cibles
subissent des pertes financières importantes. Cependant, cette
étude ne distingue pas entre les menaces du boycott et les boycotts
réels.
53
4.3) Les statiques des grèves en
Tunisie
Depuis la révolution du 17 décembre 2010, la
Tunisie a vécu un éclatement en termes du nombre des
grèves.
Tableau 2: L'évolution des grèves en
Tunisie sur la période 2010-2013
Les
agrégats
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Nombres
|
Taux
|
Nombres
|
Taux
|
Nombres
|
Taux
|
Nombres
|
Taux
|
Les grèves légales
|
78
|
31%
|
185
|
33%
|
293
|
56%
|
235
|
59%
|
Les grèves illégales
|
177
|
69%
|
382
|
67%
|
231
|
44%
|
164
|
41%
|
Total
|
255
|
100%
|
567
|
100%
|
524
|
100%
|
399
|
100%
|
Source : Ministère des affaires sociales
(2015)
D'après le tableau (2), On remarque que l'année
2011 a enregistré en termes de nombre des grèves (597) alors
qu'en 2010, il y a eu 255 grèves. Cette augmentation est due à la
révolution Tunisienne. Mais au fil de temps le nombre des grèves
s'est réduit, c'est à dire le nombre de grèves a
diminué de 7.58% en 2012 par rapport à 2011. Cependant, on
constate que la diminution est très faible et ceci due aux grands
nombres des revendications du peuple tunisien après la révolution
tunisienne. Egalement, le nombre des grèves a baissé de 23.85% en
2013 par rapport à 2012.
D'après cette section, notre quatrième
hypothèse est la suivante :
H4 : les événements sociaux ont
une incidence sur la volatilité boursière
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