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L'impact des événements politiques, économiques, sociaux et du terrorisme sur la volatilité boursière: cas du marché financier tunisien

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par Atef Ben Allita
faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis - mastère de recherche en finance 2015
  

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Section 4 : L'environnement avant et après la révolution tunisienne

Quatre ans après la révolution tunisienne, l'économie tourne désormais au ralenti. La révolution a aggravé la situation par l'instabilité politique, les conflits sociaux et la crise économique. En effet, dans cette section, on va mettre l'accent sur ces aspects ainsi que les principaux changements qu'a vécu la Tunisie avant et après la révolution.

4.1) Déclenchement de la révolution tunisienne

En 17 décembre 2010, la révolution tunisienne a commencé à Sidi Bouzid, la région où un jeune vendeur de légumes appelé Mouhamed Bouazizi s'est immolé par le feu. Cet événement était le point de déclenchement de la perturbation politique dans tous les gouvernorats de la Tunisie puis, elle s'est propagée dans des pays voisins tels que la Libye et l'Egypte et le Moyen Orient, Le Yémen et La Syrie.

En effet, la dictature des présidents arabes, le taux de corruption élevé et l'augmentation du taux de chômage, de l'injustice sociale, du non respect du droit de l'homme et de la liberté d'expression, ont été les causes majeures des révolutions arabes.

4.2) Analyse de l'environnement tunisien

Dans ce qui suit, on va mettre l'accent sur l'environnement politique, économique et social avant et après la révolution.

4.2.1) Analyse pré-révolution

L'analyse rétrospective a pour but de comprendre l'évolution de la situation politique, économique et sociale de la Tunisie durant les deux dernières décennies.

4-2-1-1) Situation politique

L'arrivé de Ben Ali au pouvoir en 1987 a été imposée aux peuples tunisiens après, un coup d'Etat contre son ex président Hbib Bourguiba. Il a promis les citoyens tunisiens d'une vie démocratique et une ouverture à tous les partis politiques sans exception. Cependant, le paysage politique s'est caractérisé par un contrôle total par le régime. Autrement dit, la traque des islamistes et l'offensive sur la ligue nationale des droits de l'homme.

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En effet, le RCD a totalisé 80% des députés à l'assemblée nationale et a compté plus de deux millions d'adhérents dans un pays de 7 millions en âge de vote. Le RCD a surveillé toutes les élections possibles ; municipales, législatives, présidentielles... Durant cette période, Ben Ali a maitrisé, a traqué et a réprimé tous les parties d'opposition. Ainsi, les principaux partis n'ont pas dépassé trois dans l'assemblée nationale tel que; mouvement Ettajdid, (avec 3 députés), le forum démocratique pour le travail et les libertés et le parti démocrate progressive (aucun représentant à l'assemblé). Dans ce cadre, plusieurs forces politiques ont été exclues comme le mouvement Ennahda et le parti ouvrier communiste tunisien (POCT).

4-2-1-2) Situation économique

La mauvaise scène politique n'implique pas une situation économique catastrophique. Durant les dix dernières années, la Tunisie a vécu des mutations économiques favorables. Selon la banque mondiale en 2008, la Tunisie a réalisé de bonnes performances sur le plan économique avec un taux de croissance moyen de 5.1%. Elle a également comme une grande résilience aux chocs endogènes, grâce à la mise en oeuvre, de reformes structurelles et une gestion macro-économique prudente. Au début des années 1990, la Tunisie a accéléré les reformes structurelles dans le but de l'ouverture du pays vers l'économie de marché par plusieurs mécanismes tels que l'ajustement structurel en 1968 et la signature d'un accord de libre échange avec l'union européenne.

Figure 2: Evolution du PIB tunisien

Source : la banque mondiale (2013)

La plupart des institutions économiques et monétaires internationales ont mis l'accent sur la performance de l'économie tunisienne. Ces institutions considèrent la Tunisie comme un pays

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émergent. D'après le ministère de l'industrie en Mai 2013, La Tunisie est le premier pays sud méditerranéens en termes de compétitivité (WED 2010,2011)3. La Tunisie est également le plus grand exportateur vers l'union européenne. Les exportations industrielles ont augmenté de 4,5 milliard de dinars en 1995 à 18.7 milliards de dinars en 2009. En outre, le nombre des entreprises équipées de XAO4 a passé de 50 en 1995 à 2000 en 2009. Dans les différents rapports du FMI concernant la Tunisie, on remarque une bonne gestion de l'économieet une pertinence des réformes structurelles et une résistance contre les chocs et les crises à l'échelle internationale. En effet, la banque mondiale et le FMI ont privilégié la Tunisie en matière de politique économique efficace avec un PIB réel par habitant qui a augmenté de 45 % entre 1997 et 2007, une forte croissance économique passant de 5.5 % en 2006 à 6.3% en 2007 et 5.8 en 2008, un taux d'inflation autour de 3.1% en 2007 et un déficit budgétaire maintenu dans la limite de 3% du PIB.

Figure 3: Stades d'évolution économique

Source : Forum économique mondial (WEF), (2010) 4-2-1-3) Situation sociale

Selon la banque mondiale et la banque islamique de développement en 2005 ont montré que l'évolution des différents indicateurs sociaux indique que la Tunisie a réalisé de nombreux

3Forum Economique de Davos (WEF) , Etude de La Compétitivité du Monde Arabe (2010)

4XAO est un sigle désignant l'ensemble des tâches assistées par ordinateur (d'où le sigle XAO), en particulier dans les processus de conception et de fabrication industriels.

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progrès en matière de développement humain durant les 20 dernières années. Les indicateurs sociaux sont positifs par rapport à la moyenne du pays du Moyen Orient et de l'Afrique du nord. En effet, les acquis sociaux ont continué à s'améliorer. les indicateurs sous-jacents à l'éducation, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle et la santé et les conditions de vie d'une manière générale, ont contribué à afficher un indice de développement humain de 0.78 en 2009, à augmenter l'espérance de vie à la naissance à 74.4 ans et à enregistrer un taux de scolarisation de la tranche d'âge 6-14 ans à 95%, également à 95 % le taux de couverture social.

Figure 4: Produit intérieur brut par habitant (en dollars internationaux) 1980-2009

Source : Forum économique mondial (2010)

Ces caractéristiques ont donné à la Tunisie une position avantageuse auprès des institutions économique, monétaire et financières internationales et ont permis d'améliorer son classement par les organisations internationales en matière de compétitivité. Ainsi, la Tunisie a occupé la première place en Afrique et le quatrième rang à l'échelle arabe selon le rapport sur la compétitivité global du forum "Davos"en 2010. La Tunisie a devancé les pays arabes sur le plan du niveau de vie selon le classement annuel de l'observatoire de la qualité de vie dans le monde en 2010 qui englobe 194 pays.

En revanche, le chômage s'est propagé et a augmenté au fil temps. En effet, ce phénomène nécessite une politique optimale puisqu'il est classé parmi les causes majeures de la révolution. En effet, La Tunisie n'a pas mis une stratégie efficace afin de le réduire. Selon Le rapport de la Banque Mondiale (2008), les causes majeures évoquées par le gouvernement tunisien pour expliquer ce phénomène sont la pression démographique et la rigidité du marché de travail.

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Figure 5: Evolution du taux de chômage en Tunisie sur la période 2006-2013

Source :Institut national des statistiques (2013)

D'après ce graphique, on constate que le taux de chômage depuis 2005 reste régulièrement constant autour de 13% et 14% avec une faible augmentation jusqu'à la fin de 2010. Ceci, reflète les stratégies inefficaces de l'Etat tunisien pour la création des postes d'emplois. Durant 5 ans (de 2005 à 2010), le taux de chômage n'a enregistré aucune diminution. Au contraire, il a augmenté. Depuis la révolution, le chômage a augmenté d'une façon exponentielle et il a atteint presque le taux de 20%.

4.2.2) Analyse post- révolution

L'analyse post-révolution a pour but de déterminer les changements environnementaux en décrivant les trois situations politique, économique et sociale du pays pendant cette période.

4-2-2-1) Situation politique

La révolution du 14 janvier 2011 a provoqué un vrai "tsunami" dans le pays qui a généré notamment l'ouverture de la scène politique aux différents acteurs longtemps écarté d'exercer une activité en toute liberté. Durant quatre ans de la révolution, la Tunisie a vécu beaucoup d'événements politiques tels que les élections du 23 octobre 2011 qui a pour principale tâche la réalisation d'une nouvelle constituante. On a eu cinq chefs de gouvernements en quatre ans et on a assisté aux assassinats de Chokri belaid, Mouhamed Lebrahmi et de plusieurs agents de police. On peut qualifier le climat politique d'instable et la vision de floue. Mais, cette situation est globalement compréhensible pour un pays qui vient de sortir de plusieurs décennies de dictature. En effet, on a assisté aux élections législatives au 26/10/2014 et

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présidentielle au 21/12/2014. Par ailleurs beaucoup de défis restent à affronter comme le terrorisme, la création des postes d'emplois...

4-2-2-2) Situation économique

L'économie tunisienne s'est fortement affectée par les différentes mutations à l'échelle internationale telles que la crise financière 2008 et la récession de la zone euro. Selon l'INS (2012), ces épreuves ont démontré la limite du modèle économique installé par la Tunisie malgré quelque performance réalisées qui ont permis de maitriser le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB.

Figure 6: Croissance du PIB en rythme annuel

Source : Institut national de la statistique

Selon la figure (6), l'impact immédiat sur l'économie nationale a été sévère et douloureux. Les dégâts et les dommages ont été estimés à 4% du PIB. En plus, l'augmentation de l'insécurité, les tensions sociales, les chutes de recettes générées par le secteur touristique et la guerre en Libye, ont entrainé implicitement des effets sur les entreprises tunisiennes opérantes sur le marché libyen d'une côtéet des effets sur les travailleurs tunisiens en Libye qui ont choisi de retourner en Tunisie d'une autre côté. Selon observatoire tunisien de la transition démocratique (2012), Tous ces éléments ont affecté négativement l'activité économique du pays et les sanctions étaient immédiates et sévères durant l'année 2011-2012. D'où, les effets négatifs se concrétisentpar la baisse de la croissance du PIB, la baisse de la production industrielle de 6%, et la diminution de la création des entreprises et de l'investissement direct étranger respectivement à 8.42% et 26.3%.

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4-2-2-3) Situation sociale

La révolution a entrainé un écroulement de l'image de l'autorité et la fragilisation de l'Etat et des institutions. Socialement, on remarque une explosion des revendications sociales et salariales qui résultent de plusieurs décennies de sentiment d'injustice et de marginalisation. Ce phénomène a perturbé tous les secteurs l'industrie, la santé, les services... En effet, ces revendications ont aggravé la situation économique et financière.

Selon l'UTICA (2013), 515 entreprises ont été victimes d'émeutes, de pillage et d'actes de vandalisme dans tous les secteurs d'activité suite aux événements sous-jacents à la révolution. Dans le même contexte, Selon le ministère de l'industrie (2013), les entreprises industrielles endommagées sont égale à 256 unités, la valeur des dégâts est de 173 MD, ce qui a engendré une perte de 10500 postes d'emplois.

En outre, Ce climat de tension a produit la dégradation de l'environnement d'affaire en Tunisie et par la suite, la perturbation de l'activité économique (approvisionnement en matière première, production, livraison...). Par conséquent, il y a eu la fermeture définitive de plusieurs entreprises ainsi que la délocalisation de leurs unités en dehors de la Tunisie.

Dans ce sens, la FIPA5a estimé le nombre des entreprises à participation étrangère qui ont quitté la Tunisie à 82 unités dans le secteur industriel et également la perte de 5900 emplois directs.

Par ailleurs, l'inégalité entre les régions et l'injustice sociale sont au centre des revendications des tunisiens lors de la révolution (Banque d'Afrique de développement, 2011). L'ancien régime a adopté une politique discriminatoire. En effet, il a divisé la Tunisie en deux catégories. Géographiquement, les zones côtières sont mieux loties en matière d'infrastructure et de service (les régions côtières ont bénéficié de 65% des investissements publics durant la dernière décennie). Tandis que, l'intérieur du pays se caractérise par une mauvaise qualité de l'infrastructure, l'insuffisance des services publics et également d'une moins bonne qualité de vie.

5Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire