1.2 Titres de base et produits dérivés
1.2.1Titres de base
L'activité financière se développe
travers un certain nombre d'instruments tels que la circulation de monnaie
exprimee dans differentes devises, les operations de prêts et d'emprunts
qui sont assorties de paiements d'intérêts dépendant de la
maturité des operations, et bien sur des actions émises par les
entreprises qui refletent leur capitalisation. Des indices ont
été créés (SP500, CAC 40..) afin de permettre aux
investisseurs étrangers d'avoir une information rapide sur le niveau
économique et le comportement des actions d'un pays.
La très grande variabilité de ces
paramètres ou de ces titres a conduit naturellement à une demande
de transfert des risques de la part d'un certain nombre d'intervenants, comme
les entreprises industrielles,
les compagnies d'assurance Les banques jouent
évidemment
Chapitre 1 Présentation des produits
dérivés
un rôle fondamental dans cette transformation, notamment
en proposant un certain nombre de produits financiers, qui seront
appelés produits dérivés. Elles peuvent d'ailleurs
utiliser elles-mêmes ces produits dans leur gestion pour compte
propre.
Ces produits "d'assurance" existent de fait depuis fort
longtemps, puisqu'on a trouvé la description de contrats a terme sur le
blé dans des textes de l'Antiquité. Il y avait aussi un
marché de contrats à terme sur les métaux très
actif à Amsterdam au 18 éme siècle. Mais l'existence de
marchés organisés (le premier est créé a Chicago en
1973) organises pour diminuer le risque de contrepartie sur des
opérations dénouées dans le futur, contribue à
faciliter l'accès par un grand nombre d'intervenants à ce genre
de produits. En France, le MATIF et le MONEP ouvrent entre les années
1985-1987.
Nous distinguerons les contrats à terme et les produits
optionnels, que nous retrouverons en
fonction de la nature du sous-jacent sur lequel ils sont
écrits dans différents marchés :
- Le marché des changes : achat/vente de devises
- le marché des matières premières :
métaux, pétrole, denrées agro-alimentaires...
- le marché des actions et des indices boursiers
- le marché des taux d'intérêt
1.2.2 Les contrats à terme
Une opération à terme est une opération
au comptant différée dans le temps : l'acheteur et le vendeur se
mettent d'accord sur les conditions d'un échange, qui s'effectuera
à une date future précisée par le contrat, dite la
maturité.
1. Les conditions de l''echange sont définitivement
fixées à la date où le contrat est noué, mais
l'échange d'argent n'a lieu qu' à maturité. Ces contrats
peuvent porter aussi bien sur des tonnes de pétrole, des instruments
financiers, ou tout autre bien dont la qualité ou la quantité
sont clairement spécifiées.
2. A la date d'échéance, il peut y avoir
livraison physique du sous-jacent, contre le paiement de la totalité de
la somme prévue dans le contrat. On parle de "physical settlement". Il
est aussi possible que les contreparties n'échangent que la
différence entre la valeur de marché du titre à
l'échéance et le cours garanti. On parle de "cash settlement".
3. Il y a un risque de voir la contrepartie avec laquelle on
a noué le contrat ne pas satisfaire à ses obligations. C'est le
risque de non-exécution ou de contre-partie. Son élimination a
conduit les marchés financiers à adopter des
règles de fonctionnement concernant ces contrats
légèrement différentes. On parle alors de contrat
futures.
4. Les contrats à terme sont symétriques, c'est
à dire qu'à priori chaque contrepartie a autant de
chances que l'autre de gagner ou de perdre de l'argent dans le futur.
5. Pour les intervenants, l'intérêt des contrats
à terme est de connaitre le cours d'une opération dans le futur.
Il s'agit dans ce cas d'une opération de couverture :
6. Toute opération dans le futur peut être mise
en place à des fins de spéculation. Un operateur qui anticipe
(contre le marché) un certain type de mouvement peut acheter un contrat
en espérant réaliser un gain.
7. Comme le souligne Aftalion et Poncet, ces marchés
jouent aussi un rôle important en terme de diffusion de l'information.
Les prix à terme reflètent en un certain sens
Chapitre 1 Présentation des produits
dérivés
les prévisions des participants du marché,
même si nous verrons que des arguments d'arbitrage les contraignent de
manière importante.
8. Un autre risque est présent en permanence sur les
marchés à terme : c'est le risque de liquidité. Un
intervenant qui voudrait échanger son contrat à une date
antérieure à l'échéance peut ne pas trouver
rapidement de contrepartie. Les marchés organisés ont
essayé de mettre en place des règles de fonctionnement qui
limitent à la fois le risque de contrepartie et de liquidité. Ces
risques restent importants dans les marchés de gré à
gré.
9. Les produits dérivés permettent aussi de
faire le lien entre différents marchés, (taux, change, actions)
de telle sorte que l'ensemble des prix disponibles forment un tout
cohérent. En effet, des combinaisons de plusieurs opérations sur
différents marchés peuvent permettre de gagner de l'argent
à coup sûr sans prendre aucun risque : On réalise ce qu'on
appelle un arbitrage.La présence de nombreux professionnels très
compétents dans les salles de marché aboutit par la loi de
l'offre et de la demande à des ajustements de prix qui réduisent
ces possibilités d'arbitrage. Nous verrons que cette "loi" des
marchés liquides est à la base de la modélisation
mathématique que nous présenterons dans les chapitres
suivants.
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