Chapitre 3 Produits dérivés de
crédit
Cette répartition géographique est
intéressante compte tenu du fait qu'elle ne correspond pas à
celle des obligations (la proportion d'obligations européennes est
significativement plus faible).
La croissance de ce marché est en partie due à
la demande toujours plus forte de produits permettant de couvrir les positions
synthétiques (CDO).Les banques sont les principales utilisatrices de
produits dérivés de crédit. Ceci est dû à
leur utilisation massive des CDS pour couvrir leurs portefeuilles de
créances et leurs positions synthétique (Une position
synthétique est une position de crédit courte ou longue
(c'est-à-dire acheteuse ou vendeuse de protection) obtenue à
partir d'un portefeuille de CDS donc sans prêt effectif de capital).
L'activité de couverture engendrée par
l'émission de CDO synthétiques a, pour la première fois,
permis de satisfaire à la demande d'achat de protection provenant des
gestionnaires de portefeuille de créances.
Les principaux investisseurs dans les positions
synthétiques restent les compagnies d'assurance : elles
détiennent 65% des TDP et 81% des CDO de bilan (Ces produits sont
émis par les banques qui veulent couvrir le risque de crédit de
leur portefeuille de créances en vue de réduire leur charge en
capital économique.). Les hedge funds participent
désormais activement à ce marché : ils sont, par exemple,
régulièrement acheteurs de CDS pour leur activité
d'arbitrage d'obligations convertibles.
Fig 3.2-Répartition des utilisateurs de produits
dérivés de crédit.
Chapitre 3 Produits dérivés de
crédit
3.2 Les obligations risquées
Outre les prêts traditionnellement accordés aux
entreprises, une part importante du marché de la dette risquée
consiste en obligations émises par les entreprises et certains
états. Contrairement aux prêts, les obligations s'échangent
sur les marchés organisés et sont ainsi soumis au risque de
marché (risque de taux), au risque de crédit (risque de
contrepartie) et, dans une certaine mesure, au risque de liquidité. Le
rendement de ces obligations est, en général, supérieur au
rendement d'obligations identiques dont le risque de contrepartie est
considéré comme nul (par exemple, les obligations du
Trésor pour les pays de l'OCDE). La différence de rendement
ou spread est une prime demandée par le marché pour
prendre en charge les risques de contrepartie et de liquidité (En
pratique, il est difficile de modéliser le risque de liquidité.
On considère souvent, en première approximation, qu'il est pris
en compte dans le spread de crédit.)
inhérents à l'instrument. On distingue, pour un
émetteur donné, le spread calculé à partir
d'obligations à taux fixe de celui coté dans les obligations
à taux variables.
Noter que les obligations peuvent présenter des
caractéristiques particulières : elles peuvent être
rappelées par l'émetteur avant maturité (callable bond),
être convertible en actions (convertible bond).
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