CHAPITRE 2 : AMELIORATIONS DE L'ACCESSIBILITE A
L'EAU
Les points d'approvisionnements en eau existe
déjà à Nkété mais pas de manière
quantitative et encore moins qualitative. Dans ce chapitre nous allons faire
des propositions pour améliorer l'accessibilité à l'eau
tout en impliquant les bénéficiaires dans les actions à
mener pour une durabilité des installations.
SECTION 1 : AMELIORATION QUALITATIVE DE L'EAU
L'amélioration qualitative de l'eau peut se faire par
diverses méthodes à savoir l'exploitation des eaux de surface et
le captage de source, les puits et l'exploitation des eaux souterraines.
· L'exploitation des eaux de source a l'avantage de
fournir une eau, en général, de bonne qualité grâce
à un système à la fois peu coûteux et facile
à mettre en oeuvre.
Le plus souvent, il va s'agir d'aménager la sortie
d'eau de la source afin de la préserver des contaminations
extérieures. En effet, ces sources sont en général
utilisées de façon traditionnelle parles populations locales et,
si elles ne sont pas bien aménagées, on observera très
souvent des problèmes sanitaires.
· Un captage de source se réalise en 3
étapes : l'étude de la source et de son environnement
(débit, qualité, contexte humain...), le nettoyage et le
creusement de la source pour localiser les différentes sorties d'eau et
enfin, le captage de la source et l'installation du point d'arrivée
d'eau pour son utilisation.
· les puits à partir du moment où l'eau
n'est pas présente trop profondément dans la terre, la
construction de puits est possible. Les puits ont l'avantage d'avoir une grande
capacité de stockage, leur utilisation et leur entretien étant
relativement facile, ils constituent donc en général des
installations pérennes. En revanche, les puits doivent être
régulièrement réhabilités et nettoyés pour
être utilisable de façon durable. Construits en béton
armé, les puits peuvent s'enfoncer dans certaines zones
sahéliennes jusqu'à 100 mètre dans le sol. Peu
protégé des pollutions extérieures, une attention toute
particulière est portée à l'aménagement du point
d'eaupour protéger la ressource de toute contamination
(barrière...). En général, différents types de
puits seront construits en fonction de leur utilisation : pour l'eau de boisson
ou pour un usage domestique (vaisselle, toilette, linges...)
· L'exploitation des eaux souterraines :
améliorer l'accès à l'eau des populations passe souvent
par la prospection de nouvelles sources d'eau. Les eaux souterraines,
étant davantage préserver des contaminations extérieures,
sont souvent de bien meilleure qualité que les eaux de surfaces.
Cette méthode requiert un haut niveau de
compétences car il est nécessaire d'utiliser différentes
technologies à la fois pour repérer les ressources en eau puis
pour les exploiter.
La prospection des eaux souterraines regroupent plusieurs
techniques :
- la récolte d'information auprès des
populations locales (peut être ont-ils connaissance d'une zone humide qui
sans doute possède une nappe phréatique importante).
- L'étude des signes de la possible existence des eaux
souterraines dans le milieu (végétation)
- L'étude des caractéristiques
géomorphologique, géologique et hydrologique du terrain. Le
recours à la cartographie est aujourd'hui quasiment mis en place
à chaque prospection de ressources d'eau.
- Les mesures directes grâce aux points d'accès
aux aquifères (puits, marres...)
- La conductivité électrique : il s'agit
d'envoyer des « décharges » électriques dans le sol
afin d'estimer la résistivité des terrains. La
résistivité d'un sol dépend en effet de la nature et de
l'altération de la roche, de la teneur en eau, de la
minéralisation et de la température de l'eau.
16L'eau étant conductrice, l'envoi
d'électricité dans le sol et l'étude des résultats
permettront de supposer qu'il y a de l'eau.
- L'électromagnétisme : par l'envoi d'ondes
électromagnétique dans le sol et l'étude de leurs
répercussions, il est possible de déterminer la présence
ou non d'eau.
- La résonance magnético-protonique : avec cette
méthode, il s'agit de créer un champ magnétique qui va
« exciter » les molécules d'hydrogène. Ces
dernières vont réagir en envoyant à leur tour un signal
qui va donner des informations directes sur la présence, la
disponibilité et la quantité d'eau dans le sol.
L'utilisation d'une méthode plutôt qu'une autre
variera selon les contextes et les sols. Mais, le plus souvent, nos
équipes sur le terrain vont combiner toutes ces méthodes pour
optimiser les résultats et obtenir le plus d'informations possible. A
partir de ces données, des forages de prospection vont être
réalisés afin de s'assurer de la présence mais surtout de
la qualité de l'eau souterraine.
Les forages vont permettre d'atteindre et d'exploiter la nappe
d'eau souterraine même à une profondeur importante (plus de 100m).
Un système de pompage associé au forage permettra d'alimenter
concrètement en eau les populations. Les techniques de forages ainsi que
celles de pompage sont très variables selon les contextes, la
constitution du sol, les habitudes locales, les besoins... (ex : traction
animale, chadouf, pompage à motricité humaine, pompage à
énergie renouvelable...)
Pour améliorer la qualité d'une eau plusieurs
techniques sont possibles, nous proposons les éléments suivants
:
· Bien choisir le lieu d'implantation d'une installation
en eau (étude de l'environnement afin qu'il soit le plus sain possible.
Ex : loin des latrines)
· préserver et protéger un maximum l'eau
des contaminations extérieures (mettre en place des circuits de
distribution d'eau fermés, clôtures autour du point d'eau,...)
· Traiter l'eau : Le traitement de l'eau sera
incontournable pour l'approvisionnement en eau des Centres de nutrition, en cas
d'épidémie de choléra et en cas d'utilisation des eaux de
surface pour l'alimentation en eau d'un camp. Plusieurs méthodes
existent pour traiter l'eau : filtration, décantation,
ébullition, chloration, floculation, aération, chloration...
· Améliorer ou mettre en place des structures
d'assainissement. L'assainissement a pour but de protéger les
ressources en eau des contaminations mais également de limiter le
développement de maladies (choléra,...) et des vecteurs de
transmission de ces maladies (moustiques, mouches,...). Dans ces programmes
d'assainissement, il faudrait donc s'attacher à construire des
infrastructures sanitaires efficaces et propres telles que des latrines, des
douches, des aires de lavage. Il s'agira également d'éliminer les
déchets (incinération ou enfouissement) et de contrôler les
gîtes de vecteurs de transmission(drainage des eaux stagnantes,
contrôle des déchets, lutte contre la prolifération
d'insecte...Selon l'urgence et le contexte, les infrastructures seront
temporaires, semi-permanentes ou permanentes. L'assainissement sera notamment
fondamental dans les camps (forte concentration de personnes) pour
éviter tout développement d'épidémies.
· promouvoir à l'hygiène auprès des
populations bénéficiaires : Action contre la Faim met en place
des séances de sensibilisation à l'hygiène pour les
populations à chaque fois qu'elle intervient dans le domaine de l'eau.
Ces séances ont pour but d'instaurer de bonnes pratiques
d'hygiène et de préserver à la fois l'eau « à
la source » et l'eau une fois recueillie. Pour que la qualité de
l'eau ne se détériore pas entre le point d'eau et le moment
où elle sera consommée, il sera nécessaire de garantir un
minimum d'hygiène personnelle et un environnement sanitaire sain.
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