Contribution socio-anthropologique à l'analyse de la protection des civils par les forces de défense républicaine dans les conflits armés en RCA( Télécharger le fichier original )par Blandine Laurette NGNOLO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2 2015 |
2. Approche protection des civils dans les conflits armésPour Anne-Marie KoffiKouadioBla64(*), la protection des populations civiles aux termes de la l'article 3, du protocole additionnel aux conventions de Genève du 12 Aout 1949 relatif à la protection des victimes des conflits armées non internationalisés en date du 8 Juin « les personnes civiles jouissent d'une protection générales contre les dangers résultant d'opérations militaires » on en déduit que les personnes civiles ne devraient être l'objet d'aucune attaque dans les conflits armés mais les protagonistes ne respectent pas ses exigences au vue du nombre sans cesse croissants des victimes dans les conflits armés. Innocent Biruka65(*) quant à lui dénonce dans son ouvrage l'insuffisance du système international de protection de la personne en temps de conflits dans le contexte des conflits asymétrique. Il est vrai que comme toute oeuvre humaine le droit conventionnel de protection a ses limites. Celles-ci se manifestent principalement face à la nature déstructuré et non conventionnelle des conflits et particulièrement en Afrique, en effet le conflit semble s'écarté de toute idée d'applicabilité du droit. Le conflit armé provoque l'effondrement de l'ordre et des mécanismes sociaux sur lesquels les personnes vulnérables devraient pouvoir compter pour leur sécurité physique ; ainsi donc dans une situation d'évanescence de la souveraineté étatique, il devient difficile de déterminer quelles voies peuvent encore assurer la protection des populations, des femmes et des enfants en particulier. Nous estimons une limite du système juridique face à la protection des civils dans les conflits armés. D'après Raymond AtcheBessou,66(*)dans les guerres civiles qui se déroulent sur le continent, la question humanitaire est d'autant plus préoccupante qu'elle pose le constat de graves violations des règles humanitaires élémentaires. Les atrocités commises au Libéria, en Coté d'ivoire, en Sierra Léone en sont une illustration, en RCA des éléments armés auraient lancé fin Janvier 2006 une attaque meurtrière sur la ville de Paoua, l'armée régulière aurait lancé le 29 Janvier de la même année une contre offensive faisant plusieurs dizaines de morts. Les civils sont pris sous le feu quotidien des attaques et contre offensives menées au mépris des règles du DIH. Ces tragédies rendent compte de l'ampleur de la violation des règles élémentaires du DIH dans les conflits armés internes en Afrique. Les auteurs rendent compte des limites d'application du DIH dans les conflits armés sans toutefois s'intéresser aux différents facteurs qui concourent à sa violation. C'est l'un des points culminants de notre étude, nous intéresser à ses facteurs et voire dans quelle mesure il est possible de les contourner afin de ré-légitimer le droit humanitaire dans son essence. * 64Anne-Marie KOFFI KOUADIO, La Cote d'Ivoire en crise face au droit international, Paris, l'Harmattan, 2013, P. 249. * 65Op. Cit. p. 2 * 66 Raymond ATCHE BESSOU, les conflits armés internes en Afrique et le droit international, thèse pour le doctorat en droit, Université de Cergy-Pontoise, le 21 Novembre 2008, P. 148-149 |
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