5.4.2.3 Les tontines villageoises
Les rencontres hebdomadaires ou mensuelles sont mises à
profit par les blanchisseurs dans certaines structures pour organiser des
tontines. Les montants de participation varient de 10 000 à 30
000francs CFA selon les groupes. Le nombre de participants varie de 15 à
17. La tontine sert à financer le voyage du migrant qui souhaite
rentrer au pays.
5.4.2.4 La durée des structures
La durée des structures de rencontre des blanchisseurs
varie d'une organisation à une autre. Pour l'essentiel on note que les
migrants blanchisseurs de la première génération
(1970-1980) sont les initiateurs. Mais elles se sont développées
avec la 2eme génération (1990-2000) du fait de l'accroissement du
nombre de blanchisseurs maliens à Niamey. Il importe de noter que bon
nombre de blanchisseurs n'ont pas une idée précise de la date de
création de ces cadres. C'est pourquoi, l'essentiel des personnes
interrogées nous ont indiqué le début de leur
participation. Ainsi, 56,6% des répondants affirment participer
à ces cadres depuis plus de 12 ans. Cette réponse provient des
blanchisseurs qui ont relativement duré à Niamey. Il s'agit de
la génération 1990-2000.
Une faible proportion 13,2% affirme participer aux rencontres
mensuelles ou hebdomadaires de leurs villages il y a moins de 6 ans. Ce sont
des jeunes qui sont au début de leur expérience migratoire.
5.5 Des transferts au pays
d'origine
Concernant les envois 98,1% des migrants interrogés
affirment qu'ils effectuent des envois au village comme pour confirmer ces
propos de P. GONIN, 2010 « La vie en migration est faite dans ce
cas de circulations matérielles (déplacement des personnes,
envois d'argent et de produits) et immatérielles (vivre ailleurs tout en
pensant à là-bas, s'informer et se former pour aider ceux qui ne
sont pas partis) et de transferts ». La nature des transferts
est dominée par l'argent pour 98,1% des répondants. Cette
prédominance s'explique par le fait que certains migrants ne prennent
pas de commission. Or, l'argent ne constitue pas un bagage qui pourrait
impliquer des coûts supplémentaires lors du voyage à savoir
les frais de transport, la tracasserie routière et les risques de perte
au cours du voyage. Néanmoins, 45,3% des répondants affirment
avoir l'habitude d'envoyer des colis au village.
5.5.1 Les canaux d'envoi
Le canal d'envoi est constitué principalement par les
compatriotes ressortissants qui rentrent au village. C'est lors des rencontres
mensuelles ou hebdomadaires que les migrants informent leurs compatriotes de
leur intention de rentrer au pays pour les éventuelles commissions. Un
migrant nous a confié qu'il a l'habitude de recourir à Western
Union pour faire des envois. Il utilise ce canal en cas d'urgence dans la
famille.
|