5.5.2 Les destinateurs des envois
Les destinataires de ces envois sont les parents pour les
migrants jeunes. C'est au parent de gérer. Ce rôle est
dévolu au frère ainé du migrant si les parents ne sont pas
en vie. En ce moment, c'est lui qui devient le destinataire des envois.
Les migrants n'envoient pas directement de l'argent à
leurs épouses. Cependant, on rencontre des schémas d'envoi direct
aux femmes par les migrants âgés.
Pour le reste, les envois directs destinés aux
épouses se résument à des colis (pagne, pommade, parfum ou
d'habits aux enfants à l'approche des fêtes religieuses).
5.6 Des contacts limités
avec l'autorité consulaire
Les résultats de l'étude révèlent
que 77,4% des blanchisseurs disent n'avoir aucun contact avec l'ambassade du
Mali. Ils affirment qu'ils n'ont jamais mis pieds dans les locaux de cette
ambassade. On note aussi que 20,8% des répondants disent avoir eu des
contacts avec l'ambassade du Mali au Niger. Ce sont des contacts liés
à l'établissement ou au renouvellement de cartes consulaires. Le
contact entre l'ambassade du Mali au Niger et les blanchisseurs s'est
accentué lors des préparatifs des dernières
élections maliennes qui ont vu le vote de la diaspora. En ce moment les
blanchisseurs ont été conviés à des réunions
par l'ambassade.
5.7
Une cohabitation sans difficultés majeure
Pour l'essentiel 77,3% des blanchisseurs interrogés
affirment qu'ils n'ont pas de problèmes à Niamey. Ils
considèrent les Niaméens comme des personnes accueillantes.
Néanmoins certains répondants ont fait part de certaines
difficultés liées à leur travail. C'est notamment le vol
des habits dont ils sont victimes, les tracasseries avec la mairie pour les
propriétaires de kiosques, le remboursement des dommages causés
aux clients, les tracasseries routières lors du retour au pays. Ces
difficultés que rencontrent les migrants maliens lors du voyage retour
ou aller n'est pas seulement propre à l'axe Niger-Mali. En effet, les
migrants nigériens vers la Côte d'Ivoire subissent aussi les
tracasseries routières comme le souligne (Boyer, 2003)
« Il est vrai que les autorités douanières ou
policières ne demandent pas de pièces d'identité
supplémentaires ; toutefois, la corruption qui règne aux
poste frontières et aux différents barrages de police au long de
la route, constitue autant d'entraves à cette
libre-circulation ».
On retient donc que toutes ces difficultés ne soient pas
liées à leur statut de migrant ou d'
« étranger » dans la ville de Niamey. C'est
lié au travail lui-même qui comme tout travail comporte des
risques.
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