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Utilisation des SIG ( Système d'Information Géographique )dans l'étude de la répartition géographique des crevettes Penaeidae dans le lac Nokoue à  So- Ava ( Bénin )

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par Naboua KOUHOUNDJI
Université d'Abomey- Calavi chaire internationale en physique mathématique et applications - Master en géoinformation et ses applications à  la gestion intégrée des eaux et des écosystèmes  2012
  

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1.2. CADRE GEOGRAPHIQUE

1.2.1. CARACTERISTIQUES GENERALES

Compris entre 2° 21' et 2° 33' de longitude est, et 6° 22' et 6° 30' de latitude nord, le lac Nokoué couvre une superficie d'environ 150 km2 (Le Barbé et al., 1993). Il a une longueur moyenne de 20 km dans sa direction est-ouest et une largeur de 11 km dans sa direction nord-sud (Le Barbé et al., 1993). D'une profondeur comprise entre 0,4 m et 3,4 m, il est directement relié à l'Océan par le chenal de Cotonou sur une longueur de 4,5 km avec une largeur de 300 m environ (Gnonhossou, 2006).

Partiellement fermé (Nichols et Allen, 1981 cité par Gnonhossou, 2006), le lac Nokoué communique à l'est avec la lagune de Porto-Novo par l'intermédiaire du canal Totchè. Il est partagé par 5 communes à savoir : Sô-Ava, Aguégués, Abomey-Calavi, Cotonou et Sèmè-Kpodji (Figure 1.2).

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Figure 1.2: Situation du secteur d'étude

Le secteur d'étude est la partie du lac Nokoué située en territoire Sô-Ava (120 km2). Il comprend les arrondissements de Ganvié 1, Ganvié 2, Vêkky, Houédo-Aguékon et de Dékanmey.

Le lac Nokoué est habité par les Toffins. Leur principale activité demeure la pêche. Le commerce est la deuxième activité. Ainsi, le marché Dantokpa, au coeur de Cotonou, constitue le plus grand marché de la sous région. Le secteur informel représente 2/3

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des activités commerciales et assure la subsistance de la majeure partie de la population (Degni-Segui, 2001). La proximité du Nigeria favorise le trafic frauduleux des produits pétroliers moins chers à travers le lac. Cette activité constitue un danger potentiel pour l'environnement. La vente des poissons issus de la pêche est généralement assurée par les femmes des pêcheurs.

Le milieu de vie des Toffins fait partie d'une entité géographique avec des caractéristiques physiographiques bien définies.

1.2.2. CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUES

Lors de la dernière transgression marine nouackchottienne du Sénégal ou flandrienne de l'Europe (Holocène inférieur, 10 000 à 3000 BP), la basse vallée de l'Ouémé, submergée, a donné lieu à une profonde ria (Texier et al., 1979 cité par Lougbégnon, 2000). Le remblaiement de cette dernière s'est opéré progressivement par la formation du cordon littoral sableux (avec en profondeur de l'argile vaseuse) et par apports sédimentaires de la rivière Sô et du fleuve Ouémé sur le fond de cette ria en période de crue principalement (Texier et al., 1979 ; Dissou, 1986 cités par Lougbégnon, 2000). Ce comblement s'est fait avec des couches de roche dure et de roche tendre successivement. Ceci a finalement conduit à la formation d'un système lagunaire dont le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo sont les témoins actuels (Pélissier, 1963).

Le lac Nokoué se situe au contact de trois structures géologiques et géomorphologiques qui sont :

o les plateaux sub-horizontaux du continental terminal à l'est et à l'ouest ;

o les cordons littoraux Ogoliens et Holocènes du Sud ;

o l'échancrure du bassin inférieur de l'Ouémé-Sô (Colleuil et Texier, 1987).

Seules les dernières formations concernent la Commune de Sô-Ava.

Le fond du lac Nokoué est en grande partie vaseux notamment à l'Ouest et dans les zones profondes du centre. Des bancs sableux sont observés dans les zones peu profondes littorales du Sud et de l'Est, notamment près du delta de l'Ouémé (Adounvo, 2001).

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1.2.3. CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET CLIMATIQUES 1.2.3.1. Caractéristiques hydrologiques

Le lac Nokoué est alimenté par la rivière Sô et le fleuve Ouémé. D'une longueur de 84,4 km (Bénin Topo Foncier, 2006), la rivière Sô prend sa source du lac Hlan à l'ouest de Kpomè (situé dans la Commune de Toffo). Elle est reliée au fleuve Ouémé par des marigots (Pélissier, 1963) et se déverse dans le lac Nokoué après s'être divisée en plusieurs bras : le delta de la Sô (Figure 1.2).

Ses plus forts débits sont observés pendant les crues qui s'installent entre août et novembre, et ses plus faibles débits s'enregistrent pendant l'étiage se situant généralement entre février et avril (Figure 1.3).

Figure 1.3: Fonctionnement hydrologique de la Sô (Bénin Topo Foncier, 2006)

Le fonctionnement de la Sô (Kouhoundji, 2010) est en même temps le rythme hydrologique du lac Nokoué. Il peut être divisé en 5 phases (Figure 1.3):

- la première phase est la période au cours de laquelle l'eau est à son niveau le plus bas dans le lit mineur. Cette période s'étend de février à avril. Pendant cette période, des cultures peuvent être pratiquées dans des zones inondables. Elles

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bénéficient des réserves en eau du sol de ces zones en attendant le début de la grande saison des pluies ;

- la deuxième phase correspond à la période où l'eau atteint le niveau le plus élevé dans le lit mineur. Elle s'étend de mai à août. Des cultures peuvent être pratiquées dans les zones inondables mais à une distance plus raisonnable des cours et plans d'eau. Vers la fin de cette période, l'on peut procéder au rabat des herbes qui seront décomposées au cours de la crue ;

- la troisième phase est la période où l'eau s'installe dans le lit majeur : c'est la période des crues. Elle s'étend d'août à novembre. L'eau atteint le niveau le plus élevé généralement en septembre. Les herbes rabattues se décomposent pour fertiliser le sol. Pendant cette période, aucune activité agricole n'est possible dans les zones inondables. Par contre, en terre exondée, les travaux champêtres peuvent poursuivre leur cours normal ;

- la quatrième phase est la période où l'eau commence par se retirer progressivement. C'est le début de la décrue. Elle s'étend de novembre à décembre. Pendant cette période, la préparation des terres inondables périphériques aux terres exondées peuvent débuter ;

- la cinquième phase est la période où l'eau retrouve progressivement son lit mineur : c'est la décrue. Elle s'étend de décembre à février.

1.2.3.2. Caractéristiques climatiques

Le lac Nokoué jouit d'un climat subéquatorial caractérisé par l'alternance de deux saisons pluvieuses et de deux saisons sèches. D'après Carles et al. (1954), l'indice climatique le plus utilisé pour caractériser le climat en pays intertropicaux est le diagramme ombrothermique. Dans cet indice, les précipitations et les températures moyennes mensuelles sont mises en jeu. Dans la zone d'étude, les températures varient entre un minimum de 24 °C et un maximum de 35 °C de 1970 à 2011 (ASECNA) (Figure 1.4).

Précipitations

350

300

250

200

150

100

50

0

0

75

50

25

150

125

100

Températures

20

Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc

Précipitations (mm) Températures (°C)

Figure 1.4 : Diagramme ombrothermique du milieu d'étude (1970-2011)

La grande saison des pluies s'étend de mars à juillet et la petite, de septembre à fin octobre (Figure 1.4). La grande saison sèche s'étant de novembre à début mars et la petite a lieu en août. Ces saisons combinées avec les caractéristiques physico-chimiques des lagunes ont amené Durand et Skubich (1982) à distinguer trois saisons lagunaires :

o la saison sèche : de décembre à mars où les apports continentaux sont négligeables, l'évaporation est maximale et l'influence maritime est prédominante; la transparence, la température et la salinité atteignent leur valeur maximale au moment où la hauteur d'eau est minimale ;

o la saison des pluies : d'avril à juillet où les températures atteignent leur minimum ;

o la saison « des crues » : d'août à novembre où la salinité devient minimale ; le pH atteint ses valeurs minimales et l'oxygène dissout atteint ses valeurs maximales.

La moyenne pluviométrique annuelle est de 1260 mm en 39 ans. L'année la plus sèche (1977) a reçu 719 mm d'eau et la plus pluvieuse (1997) 2203 mm (Figure 1.5). De 2001 à 2008, l'on constate une augmentation maintenue des précipitations (Figure 1.5).

Précipitations (mm)

2500

2000

1500

1000

500

0

Année

21

Figure 1.5 : Précipitations à Sô-Ava de 1970 à 2008

L'humidité relative de l'air est toujours importante. Elle s'établit à 69 % en saison sèche (novembre à mars) et à 90 % en saison humide. La maximale varie de 84 à 97 % alors que la minimale varie de 32 à 68 % (ASECNA).

C'est dans ces milieux modulés par les paramètres climatiques et géomorphologiques que vivent les populations de crevettes Penaeidae.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore