1.1.2. ETAT DES CONNAISSANCES
Plusieurs recherches ont été effectuées
sur l'utilisation des SIG comme outils de planification, de gestion, de
communication et de développement. Les SIG constituent aujourd'hui un
puissant outil utilisé dans presque tous les domaines de la vie, du
moins pour les phénomènes ou les événements
spatialisables. La synthèse bibliographique réalisée dans
le cadre de la présente étude se rapporte aux travaux
consacrés aux connaissances actuelles sur le lac Nokoué et aux
applications des SIG dans divers domaines.
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Lalèyè et al., (2003)
déterminé la profondeur du Lac Nokoué qui est comprise
entre 0,4 m et 3,4 m tandis que la température varie en surface entre
25,3 et 33,1 °C. Le taux d'oxygène est très variable; au
petit matin, il descend jusqu'à 0,5 mg/l dans les zones de forte
pollution ou, au moins, d'eutrophisation (région de Ganvié) et,
dans la journée, des teneurs de 9,0 mg/l ont été
observées dans les zones proches de la mer. La transparence varie entre
0,2 et 0,8 m ; le maximum étant obtenu en saison sèche. Le pH
varie entre 6,5 et 8,2. La salinité varie selon la zone
considérée et la saison. La conductivité, pour laquelle
des valeurs proches de 0 ont été observées peut atteindre
en surface 38,5 mS/cm. Cette variabilité spatio-temporelle des
données n'est pas analysée par ces auteurs suivant la
corrélation spatiale.
Durand et Skubich (1982), puis Albaret (1994) et
Lalèyè (1995), à travers plusieurs études, ont
montré que les caractéristiques physico-chimiques et
écologiques varient dans les lagunes d'un secteur à l'autre selon
qu'on est proche où éloigné de la zone de contact avec la
mer et d'une saison à l'autre.
Pour Niyonkuru et al. (2003), la diversité des
espèces, leur abondance, leur production écologique et leur
distribution spatiale dans les lagunes ouest-africaines présentent de
grandes variations saisonnières en réponse aux variations
hydrologiques. Ce qui signifie que ces données peuvent être
couplées dans un même référentiel pour faire des
analyses conséquentes.
Lors de l'étude sur « la faune benthique d'une
lagune ouest-africaine (le lac Nokoué au
Bénin), diversité, abondance, variations
temporelles et spatiales, place dans la chaine trophique », Gnohossou
(2006) a fait un inventaire de tous les invertébrés du lac
Nokoué et les résultats obtenus montrent une variation
spatio-temporelle de leur diversité, de leurs abondances et des
biomasses produites. Son étude a pris en compte 33 taxons appartenant
à 6 familles d'invertébrés. A travers une mise en relation
de la pollution avec les invertébrés, il a élaboré
un indice biotique de pollution pour la surveillance des lagunes ouest
africaines. Les analyses qu'il a faites n'ont pas pris en compte l'aspect
spatial des données collectées.
Omari et al. (2008) ont prouvé la
nécessité des SIG pour la gestion des systèmes
d'irrigation. En effet, les Ormva (cellules de suivi des agriculteurs) dans le
Gharb au Maroc se trouvaient dans
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l'incapacité de suivre la quasi-totalité des
agriculteurs faisant partie de leur zone d'action, suite à
l'immensité des périmètres irrigués d'une part et,
d'autre part, au manque de moyens humains et logistiques mis à leur
disposition. Une première analyse du système d'information de
l'Ormva du Gharb a montré l'existence de nombreuses informations sur les
cultures pratiquées, les consommations en eau qui peuvent
générer de la connaissance sur ce qui se passe réellement
sur le périmètre, mais ces informations sont dispersées
dans les différents services, entre lesquels la circulation de ces
données est presque inexistante. Ces données ne sont pas
exploitées, ni vérifiées à cause de la
difficulté de l'outil de gestion des données mis en place par
l'Ormva et de l'immensité de l'effectif des détenteurs de codes
(agriculteurs). Pour faire face à cette situation, Omari et al.
(2008) ont jugé indispensable la mise en place d'un dispositif
d'observation territorial pour la gestion des périmètres
irrigués.
Travaillant sur la thématique « un SIG nomade pour
une agriculture durable », Ben Jalleb et Bergaoui (2011) sont
arrivés à la conclusion qu'à l'heure actuelle, les
agriculteurs ainsi que les organismes agricoles font de plus en plus appel aux
SIG comme outil de gestion. Mais cette méthode n'est pas encore
répandue sur l'ensemble de la planète. Elle propose aux
producteurs et intervenants du monde agricole un ensemble de techniques et
outils (systèmes d'information géographique, système de
positionnement par satellites - GPS -, etc.) pour l'acquisition, le traitement
et la gestion des données à référence spatiale,
pour produire l'information nécessaire à la prise de
décisions éclairées. Elle propose aussi des
méthodes et outils d'exploitation de cette information pour mieux
répondre aux besoins et enjeux de la traçabilité. «
La possibilité d'identifier et classifier les cultures, cartographier
l'utilisation du sol et disposer de données en temps réels
permettra une meilleure gestion des données et aidera à
améliorer les rendements des cultures », ont-ils ajouté.
Andriasatarintsoa (2005) a mené une étude sur
« la mise en place d'une agriculture respectueuse de l'environnement
dans les zones périphériques du PNAM : cas de la forêt
déclassée de sahanody » à Madagascar. Cette
étude avait pour objectif de trouver des moyens pour concilier la
satisfaction des besoins économiques et sociaux de la population d'une
part, et la préservation d'un équilibre global entre
prélèvement et reconstitution de la ressource d'autre part.
Compte tenu de la diversité et de la complexité
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des éléments à analyser dans ces genres
d'étude, Andriasatarintsoa a fait usage des SIG pour l'analyse et le
couplage spatio-temporel des informations. Il a abouti à la mise en
place d'un plan d'aménagement qui tient compte à la fois des
exigences sus-citées à priori contradictoire. Il est donc
arrivé à résoudre les problèmes immédiats de
la population (sécurité alimentaire, amélioration des
revenus, valorisation du travail) à travers une meilleure gestion de
leur espace, en utilisant des techniques agricoles adaptées au contexte
du milieu, tout en sauvegardant l'environnement et le capital foncier.
Pour l'étude de la diffusion des métaux lourds
autour du site de l'usine des Cheneviers à Genève en Suisse
à travers la visualisation des mesures sur la feuille de chêne,
Mbaye (2000) s'est servi du SIG. Il voulait examiner comment se
répartissaient les émissions de métaux lourds autour de
l'usine et l'efficacité des progrès réalisés lors
de l'installation de nouveaux laveurs de fumées en été
1993. Ceci, dans le souci d'apprécier les menaces potentielles des
activités de cette usine sur l'équilibre
écosystémique. Pour ce faire, il a utilisé le logiciel
MapInfo pour les analyses spatiales. Son travail avait contribué
à élucider le problème environnemental qui se posait et
permis aux décideurs d'accéder à une meilleure
compréhension des notions de sécurité et ainsi, d'admettre
qu'elle implique nécessairement des compromis.
Cataldi et Guigoz (1999) ont analysé les feux de
forêt ayant eu lieu en 1993 dans le monde entier en relation avec la
densité de la population. Ils se sont servis du logiciel Arcview pour
l'analyse géospatiale.
Emu par la moindre importance accordée à la
dimension paysagère dans les pratiques de gestion et
d'aménagement de l'espace en Suisse face à des
intérêts immédiatement chiffrables, Chételat (2005)
a proposé une démarche formalisée d'évaluation du
paysage qui repose sur l'utilisation de systèmes d'information
géographique. La région conernée par l'étude est
celle du Marchairuz dans le Haut Jura vaudois. Dans sa démarche, il a
adopté une approche globale intégrant, à
différentes échelles, l'ensemble
des enjeux politiques, économiques, culturels,
esthétiques, éthiques et environnementaux. La solution
préconisée reste la volonté de rapprocher les
préoccupations sociales de la réalité spatiale, dans une
perspective de gestion participative du paysage.
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Kientga S., (2008) a mis en lumière, par une approche
SIG, les principaux facteurs déterminants de la gestion des
déchets et de leurs conséquences sur la santé, à
travers une étude de cas portant sur deux quartiers de la ville de
Ouagadougou au Burkina Faso. Dans son étude, il a mis en place un SIG
déchets-santé publique et propoé une démarche
méthodologique pour l'élaboration d'un SIG associant science
sociale, santé et science de l'information géographique.
Pour Bénié et al. (2000), la
géomatique associée à une approche systémique et
grâce à ses méthodes d'analyse spatiale et temporelle, joue
de plus en plus un rôle clé entre l'environnement, la santé
publique et l'épidémiologie. Le SIG est alors reconnu comme outil
d'aide à la décision en santé publique.
Emard (2000), soutient qu'en milieu hospitalier, le SIG peut
être utilisé pour programmer l'évolution des ressources de
santé en relation avec la distribution et la fréquence des
maladies. L'auteur déclare que le SIG est un outil d'organisation des
services de santé parce qu'il s'agit d'une gestion préventive et
curative qui est très étroitement liée à la
dimension géographique.
Mandimbiharison et Raharison (2002) ont utilisé
conjointement les SIG et la télédétection comme outils
d'aide à la décision pour la gestion environnementale de la
Commune urbaine d'Antananarivo à Madagascar. Ces outils ont permis
d'analyser géographiquement les données et d'identifier les
tendances actuelles de l'urbanisation.
Boko (2006), a montré que les SIG constituent une
solution aux problèmes de gestion de réseau d'adduction d'eau
à Cotonou. Pour y arriver, il lui a fallu identifier les données
nécessaires, ensuite les numériser et enfin les intégrer
au SIG. Les cartes obtenues ont facilité une localisation précise
d'entités du réseau et aussi permis de voir les endroits moins
desservis.
Abdoulaye (2009), dans ces travaux de recherche sur la
thématique « conception et mise en oeuvre d'un SIG pour le suivi
des investissements publics au Cameroun », a montré qu'il est
nécessaire et urgent d'avoir un outil d'aide à la
décision. La mise en oeuvre d'un système d'information
géographique qui servira d'outil d'analyse et de décision en
matière de développement planifié est l'objet
d'étude qu'il a proposé. Le travail réalisé a
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consisté à mettre en place une base SIG
constituée de données régionales des investissements
publics de la période budgétaire de 2008, puis à mettre en
oeuvre des procédures de gestion et de communication de ces
données en utilisant les outils SIG libres.
Ainsi, les ouvrages analysés dans cette revue de
littérature ont permis de mieux cerner les articulations, les contours
ainsi que la portée du sujet choisi. Aucun de ces ouvrages n'a
abordé de façon précise la question de l'utilisation des
SIG pour l'étude de la répartition géographique des
crevettes. Mieux, tous les facteurs physiographiques et physico-chimiques
entrant dans la problématique de la répartition des crevettes
Penaeidae n'ont pas été pris en compte simultanément.
Certains ouvrages se sont contentés de situer par des informations de
nature ponctuelle (en terme se SIG) la répartition de certaines
espèces animales. Toutefois, les aspects abordés par ces
différents auteurs ont permis de justifier le bien-fondé du
thème de l'étude dans son cadre géographique.
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