I.B.3-
IDE et Environnement
Jolivet et Paré (1993) définissent
l'environnement comme un ensemble d'agents physiques, chimiques, biologiques et
des facteurs sociaux susceptibles d'avoir un effet direct et indirect
immédiat ou à long terme sur les êtres vivants et
l'activité humaine. Selon l'OCDE, l'environnement désigne les
sols (pour porter les cultures alimentaires), l'eau (pour boire, se laver et
irriguer les cultures), l'air (pour respirer) et une foule de produits
alimentaires et médicaux (fruits, poissons, bois, racines comestibles,
etc.). Il intègre donc tous les aspects de la vie quotidienne de l'homme
et est même fortement lié à la satisfaction des besoins
primaires humains.
Les travaux portant sur les relations entre les IDE et
l'environnement dans les pays pauvres sont marginaux et le sujet y est encore
récent comparativement aux pays développés.
Selon les écologistes, l'afflux d'IDE porteurs de
capacité de production est nuisible à l'environnement. Pour eux,
la hausse de la production liée à l'ouverture commerciale peut
accélérer l'utilisation des ressources naturelles et la
spécialisation dans des secteurs pas forcement favorable à la
lutte contre la pollution. On constate tout de même que cette menace est
en voie de réduction dans les pays développés, alors
qu'elle reste élevée dans les pays émergents et en
développement.
Plusieurs auteurs lient cette situation au comportement des
FMN face à la réglementation sur l'environnement. Leighton et al
(2002) constatent qu'au Nigéria, les FMN dans l'industrie
pétrolière poursuivent les pratiques environnementales locales
qui seraient condamnées dans leurs pays d'origine. Cela à fait
écrire à Copeland et Taylor (2004) que, face à la
réglementation, les pays riches sont entrain d'abandonner les
activités polluantes aux pays en développement aux conditions
environnementales peu contraignantes. Ainsi, selon Zugravu (2009), les effets
des IDE sur l'environnement seraient statistiquement positifs pour les pays
développés et en développement et négatifs pour les
Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO) et de la Communauté des Etats
Indépendants (CEI). De ce point de vue des travaux récents
indiquent que les IDE pourraient être des canaux de transfert et de
diffusion de « technologies propres », tel que vu dans les
pays développés. Cole et al (2006) constatent que la corruption
peut avoir des impacts sur la transmission des effets des IDE à la
politique environnementale.
Oman (2000) soutient tout de même que la mise en place
des mesures incitatives aux IDE notamment la protection de l'environnement peut
décourager les IDE. Ces conclusions attestent celles de Treillet (2002),
pour qui les IDE peuvent, certes, être source de transfert et de
diffusion de technologies propres respectant strictement les normes
environnementale, mais, le dumping environnemental peut décourager
l'avenue de ces IDE. Zugravu (2009) soutient cette thèse et indique que
la mise en place de cette réglementation peut être source de
localisation ou de délocalisation des IDE, suivant son hypothèse
du « havre de pollution ». Cette assertion, explorée
par une étude de Eskeland et Harrison (2003) n'a pas été
confirmée.
Zugravu soutient, tout de même, la possibilité
d'effets positifs des IDE sur l'Environnement ; elle pense que les
changements structurels des IDE peuvent induire une réduction des
pressions environnementales, compte tenu du fait que le secteur des services
est plus écologique que les activités manufacturières. Il
faut arriver à imposer les normes environnementales aux firmes surtout
celles qui passent par des sous-traitants ayant leurs sites de production dans
les pays du sud.
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