II-2 Système continue à trois phases
Il s'agit d'un système de type mouture / centrifugation
à trois phases (système à cycle continu). Le broyage est
réalisé par des broyeurs mécaniques à disques ou
à marteaux. Ces broyeurs fonctionnent en continue et la pâte est
alors obtenue instantanément. Cette pâte est ensuite
malaxée dans un bac en inox, dans lequel tourne une spirale ou une vis
sans fin, également en inox. La pâte malaxée est
injectée par une pompe dans une centrifugeuse dont l'axe est horizontal
appelée aussi décanteur. Cette dernière étape
permet la séparation des trois phases (huiles, grignons et margine).
Cette séparation des pâtes huileuses en grignons et mélange
huile/eau se fait par centrifugation continue. Elle requiert des pâtes
plus fluides et, à cette fin, de 50 à 100 litres d'eau chaude par
100 kg d'olives sont ajoutés tout au long du procédé.
Ensuite, l'huile est séparée des margines par une autre
centrifugeuse. Le volume d'eaux résiduaires est donc 2 à 3 fois
supérieur à celui produit par le système « Super
Presse ». Les margines issues de ce système sont évidemment
moins concentrées.
II-3 Système continue à deux phases (dit
économique)
Ce système est de type percolation-centrifugation
(système à cycle continu dit mixte). C'est une variante du
système à deux phases. Le système consiste en une
modification des centrifugeuses afin de réduire les effluents au nombre
de deux : l'huile et le marc qui contient
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Synthèse Bibliographique
dés lors la quasi totalité de l'eau de
végétation des olives. Il n'y a alors pas de production des
margines, tous les polluants restant inclus dans les grignons. Ce
système a des nombreux avantages. Il permet de réaliser une
économie d'énergie, fournit une huile de meilleure
qualité, tout en permettant une réduction considérable de
la quantité d'eau engagée dans le moulin à huile.
Cependant, le grignon obtenu, plus humide que celui du système à
3 phases, est plus difficile à manier et à sécher en vue
d'en extraire l'huile qu'il contient.
Chaque type de ces systèmes d'extraction est
caractérisé par sa capacité de trituration, son coût
de fonctionnement (en termes de main d'oeuvre de consommation d'énergie
et de volume d'eau ajoutée), la pureté et la qualité de
l'huile obtenue, la quantité et le caractère polluant des sous
produits générés.
Actuellement, les systèmes de centrifugation se
développent au détriment des systèmes traditionnels de
presse, c'est le cas de l'Italie et de l'Espagne. En revanche, en Tunisie les
moulins à pression sont encore largement présents. Pour la
campagne 1992-1993, environ 63 % des huileries étaient
équipées de systèmes à pression (Berndt et
al., 1996). Alors que le procédé d'extraction
«écologique», c'est à dire le procédé
continu à deux phases, n'est pas encore appliqué. Actuellement 50
% des huileries (396 huileries) sont encore artisanales le reste sont
industrialisés dont 46 huileries ont un système d'extraction en
chaîne.
Sous l'angle opératoire, la différence
substantielle entre les deux types d'installations les plus répandus,
réside dans le fait que par la pression, l'extraction d'huile se fait
sans addition significative d'eau. Par contre, les systèmes à
cycles continus requièrent l'adjonction d'eau lors de la phase qui
précède la centrifugation. En ligne générale, on
obtient en moyenne, pour chaque tonne d'olive 200 kg d'huile, 400 à 600
kg de grignons et de 600 à 1200 l de margines (Caputo et al.,
2003).
L'industrie oléicole engendre donc deux sortes de
résidus, un résidu solide: les grignons et un résidu
liquide: les margines. Si les grignons ne posent pas de problèmes
environnementaux du fait qu'ils peuvent être valorisés en tant
qu'aliment pour les bétails ou pour la combustion (utilisation la plus
répondue en Tunisie), les margines sont classées parmi les
effluents les plus exigeants dans leur épuration vu leurs
quantités élevées et leurs charges polluantes
importantes.
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Synthèse Bibliographique
Les Margines
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