1- Les élites et les
représentants des populations
Les élites réalisent des
projets sans consulter les populations bénéficiaires. Comme nous
l'avons vu plus haut, le fait d'avoir par le passé eu à favoriser
la réalisation des puits à pompe dans leurs villages sans
impliquer les populations a contribué à semer la confusion dans
la tête des populations qui ramènent tout ouvrage dans les
villages à la générosité des élites des
villages. Dans « Députés de la Nation »,
Ebénézer Njoh-Mouelle (2001) fait écho des investissements
qu'il a eu à faire dans son département d'origine en
qualité d'élite du coin. Mais, comme il ne manque pas de le
souligner, par la suite, certains membres de la population s'accaparaient
l'ouvrage. Tout ceci a été possible parce que les informations ne
circulaient pas et les populations n'avaient pas été
consultées. Il importe que les élites fassent appel à des
experts ou des consultants en développement pour les accompagner dans la
mise en oeuvre des projets de développement.
En plus, les ingérences continuelles des élites
dans le cadre du PADC, désunies les populations des villages. Les
élites des villages doivent se rapprocher des populations, les aider
à mieux s'organiser. Elles doivent solliciter leur point de vue avant
les interventions de développement.
Les présidents de comité de
développement villageois doivent encourager la
multiplication et la diversification des organisations rurales pour une
collaboration harmonieuse avec les développeurs comme cela s'est rendue
possible avec les acheteurs de cacao. Car, du constat qui se dégage du
terrain, les organisations rurales sont essentiellement tournées vers la
production et la commercialisation du cacao. Il existe peu d'associations de
développement et d'associations de jeunes et de femmes. Or,
« il est temps pour la jeunesse de prendre en main son destin en
créent des associations » comme le recommande
Charles Ateba Eyene (2008). Et, celles qui existent, montrent
« plus d'implication que de responsabilisation »
constate Séverin Cécile Abéga (2007 : 118)
d'où son appel à construire un « rôle
d'intermédiation auprès du sommet qui est l'Etat, et la synergie
entre organisations ». De ce fait, les présidents de
comités de développement villageois doivent s'imposer comme
acteurs incontournables du développement de leur village et par voie de
conséquence, représentant, à ce niveau, des populations.
Pour cela, ils doivent aussi favoriser un dialogue et une collaboration
franche avec les élites et tous les acteurs de développement des
villages.
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