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Le veuvage de l'épouse d'un maà®tre- initié, mère de jumeaux dans la société Akélé du Moyen- Ogooué

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par Janny DIVAGOU IBRAHIM KUMBA
Université Omar Bongo - Maà®trise en sociologie de la connaissance 2009
  

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2. Les universitaires africanistes et gabonais face à la question de la mort (donc du veuvage), à travers le fait politique

En ce qui concerne les travaux des universitaires africains et gabonais, nous avons retenu pour l'essentiel deux catégories. D'une part, les travaux de recherches des enseignants-chercheurs en rapport avec la religion et surtout la mort ; d'autre part, les travaux des étudiants des Départements d'Anthropologie et de Sociologie de l'Université Omar Bongo de Libreville.

La question de « la religion et de la mort » reste une question peu enthousiasmante pour les chercheurs gabonais, à la vue des travaux existants sur cette double question. Toutefois, la rareté des travaux n'ayant jamais ébranlé la valeur, nous avons retenu les travaux de Jean-Ferdinand MBA'H et ceux de la Fédération des associations féminines (FAF) de l'église évangélique presbytérienne du Togo (EEPT).

La mort, vue par Jean-Ferdinand MBAH, rend compte des différentes situations auxquelles font face la veuve et la famille du défunt. Dans un chapitre intitulé la redynamisation de la société; il affirme que « pour mettre un terme à la perturbation causée par la mort d'un initié et conjurer les effets de celle-ci, il faut purifier non seulement les femmes mais aussi le village afin de reprendre les activités classiques de production, notamment la chasse et la pêche ».27

Ici la purification concerne non seulement la femme de l'initié défunt, mais également le village. Le village qui doit être débarrassé des esprits agressifs qui

27 Jean-Ferdinand MBAH, « veuvage et rupture de la relation d'alliance », in Rites et dépossession, Rupture, n°5, mars 2004, p.132.

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errent, surtout la nuit, à proximité des parents et des amis pour qui ils sont sources de dangers, de maladies et de mort. Jean-Ferdinand MBAH, avec la notion de purification, introduit une autre notion en rapport avec les religions dites « primitives », c'est la notion de « souillure ».28 Cette notion présente un double intérêt pour notre étude. Dans un premier temps, elle confirme le veuvage comme rite de purification et de séparation, dans un second temps, elle rejoint la réinsertion sociale et le changement par acquisition du statut politique.

En résumé, dans « veuvage et rupture de la relation d'alliance » Jean-Ferdinand MBAH met en exergue les problèmes auxquels les veuves, après la mort de leurs époux, sont confrontées dans la société gabonaise depuis les années 1990. Ce qui nous interpelle ici, ce n'est pas tant la dépossession des biens du défunt par les familles des défunts, mais plutôt le rite que ces veuves subissent pour la circonstance : c'est-à-dire « une purification précédée d'une période de pénitence ».29

Ces trois contextes de « mort-jumeaux, initié au Mungala et initié au Nzé » conduisent le veuvage à une situation valorisante de la femme dans la mesure où les transferts des statuts des défunts aux veuves, restreignent la portée des attitudes piaculaires que la ségrégation masculine adopte pendant les rituels post-mortèmes.

Jean-Ferdinand MBAH, par les pleurs de la veuve, montre combien de fois ce transfert se fait surtout lorsque la veuve est double, c'est-à-dire, à la fois jumelle et initiée au Mungala, mais ce qui nous intéresse dans le contexte de la mort, c'est celui qui était initié au Nzé, la veuve doit occuper la place de son mari dans le clan et la communauté des initiés de ce dernier. Quant au transfert du statut, MBAH nous informe que dans ce cas précis, il s`agit d'un héritage des biens symboliques du mari et qui confèrent à la veuve un statut d'initié à part entière. Aussi, la mort de son mari apparaît comme un rite de passage pour la veuve.

28 Dans son essai sur les notions de pollution et de tabou intitulé « De la souillure », publié à Paris aux éditions La Découverte en 1992, Mary DOUGLAS affirme qu'on distinguait les religions primitives des grandes religions de la planète sous deux aspects : en premier lieu les religions primitives seraient inspirées par la peur, en second lieu, elles seraient inextricablement mêlées à des notions de souillures et d'hygiène.

29 Jean-Ferdinand MBAH, « veuvage et rupture de la relation d'alliance », p.123, in Rites et dépossession, Rupture, n°5, mars 2004.

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Ainsi, nous pouvons retenir deux choses : c'est la situation de la veuve d'un maître-initié, mère de jumeaux qui subit un changement de statut. D'autre part, nous nous appuyons sur la perspective de recherche de Jean-Ferdinand MBAH à partir de son article « Veuvage et rupture de la relation d'alliance » pour affirmer que le rite du veuvage est un mécanisme d'insertion sociale des veuves et que le « (...) contexte de mort (initiés au nzé) oblige également la veuve à se hisser au niveau du statut initiatique de son époux ; elle doit occuper la place laissée vacante et jouer le même rôle que celui du défunt ».30 C'est ce que Jean-Ferdinand MBAH nomme l'insertion de la veuve dans le groupe des initiés. Il se trouve que notre veuve, par le fait qu'elle soit mère de jumeaux, avait déjà intégré le groupe des hommes par son initiation au Mungala.

Enfin, le veuvage de l'épouse d'un maître-initié, mère des jumeaux, apparaît comme une occasion pour questionner les véritables logiques qui sous-tendent et structurent le pouvoir des hommes. La femme d'un maître-initié, mère des jumeaux se présenterait alors comme un fétiche politique et pourquoi pas, comme un contre pouvoir. Par « fétiche politique », il s'agit de l'épouse d'un maître-initié, mère de jumeaux qui est à la fois initiée au Mungala et à l'Ondoukoué. Par « contre-pouvoir », l'épouse d'un maître-initié, mère de jumeaux apparaît comme une adversaire politique vis-à-vis des hommes.

Nous voulons aussi inscrire notre travail dans la construction de l'identité Akélé à travers le veuvage comme rite initiatique et d'intronisation de la veuve mère de jumeaux. Ce qui nous permet de dire que la pratique du veuvage chez les Akélé du Moyen-Ogooué, du village de Bellevue, permet une sorte d'actualisation et de redynamisation de leur identité en tant que telle dans la société gabonaise.

Le veuvage, pour la fédération des associations féminines (FAF) de l'Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo (EEPT), varie également d'une région à une autre. A certains endroits, la veuve ne peut retrouver sa liberté que lorsqu'il y a un

30 Jean-Ferdinand MBAH, « veuvage et rupture de la relation d'alliance », p.119, in Rites et dépossession, Rupture, n°5, mars 2004.

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nouveau décès dans le village ou ces environs : on l'amène alors toucher le mort à qui elle doit dire : « si tu t'en vas, salue mon mari ».31 Mais le pire est que la personne défunte doit remplir certaines conditions : Par exemple, si la veuve a eu des jumeaux, le défunt libérateur doit être celui ou celle qui a eu des jumeaux. En attendant de le retrouver, c'est le calvaire qui se poursuit. Pour que la veuve arrête son veuvage, il faut que dans le village ou dans le village voisin, on déclare la mort d'un père des jumeaux. Dans le cas contraire, elle poursuit le veuvage.

La durée du veuvage a une incidence négative sur le plan économique, tant pour la femme que pour la belle-famille, la veuve doit arrêter toutes ses activités, elle doit donner de l'argent à d'autres personnes qui vont préparer pour elle et durant tous le temps du veuvage. A la fin du rituel, elle doit organiser une cérémonie pour remercier ceux qui l'ont aidé dans ce moment.

Par contre BALANDIER32 nous invite à cerner les différentes logiques politiques qui sont en dynamique ; en mettant l'accent sur l'héritage où l'acteur politique gouverne le réel par l'imaginaire33. En témoigne l'exemple de MOBUTU, qui arborait un habit en peau de léopard pour mettre en évidence son statut de chef, aussi bien de village, que chef d'Etat. Ceci pour dire que la politique est une course au pouvoir.

Le rôle que joue l'acteur n'est pas un jeu à proprement dit, plutôt une fonction politique car il gère son peuple et assure l'harmonie, l'ordre établi par l'entremise d'une scène, d'un héritage laissé par le prédécesseur du pouvoir. Le rite du veuvage est une scène pour la négociation politique. Et le successeur de cet héritage n'a de choix que de gouverner. C'est une obligation de conduire la politique à l'intelligence de l'ordre de son temps et de la replacer sur la scène d'une histoire gouvernée par la succession de l'acteur.

31 La fédération des associations féminines (FAF) de l'Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo (EEPT), Evangile et culte : La FAF lutte conte le veuvage. Hongrie du 8 au 20 Août 1997. pp. 1-12.

32 Georges BALANDIER, Le pouvoir sur scènes, Paris, Balland, 1980, 188 pages.

33 Georges BALANDIER, Le pouvoir sur scènes, Paris, Balland, 1992, p.26.

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A la lumière de cette présentation, notre travail de recherche s'inscrit dans ce continuum ; en tentant de saisir les mécanismes de la succession du pouvoir (politique et symbolique) à travers le veuvage de la mère des jumeaux, épouse d'un maître-initié, il s'agit de voir comment cette veuve peut jouer son nouveau rôle de « maître-initié » au sein de la nouvelle catégorie sociale qu'elle intègre (à cause de son veuvage) : celle des maîtres-initiés. Sachant que part la naissance des jumeaux, elle avait déjà intégré une partie de cette catégorie.

Nous retiendrons que « Le pouvoir sur scène » de BALANDIER nous montre comment le pouvoir politique s'exerce de façon symbolique et quels en sont ces effets. Par ailleurs, ce même pouvoir politique, à travers un héritage, vise à maintenir ou à consolider l'ordre établi dans une société. Par « maintenir », il faut dire que la structure de la catégorie sociale des maîtres-initiés est soutenue, tandis que par « consolider », les maillons de cette catégorie sociale en tant que système, c'est-à-dire les maîtres-initiés, ont connu une introduction de la femme dans la vie des hommes: l'entrée de la veuve, mère de jumeaux, en lieu et place de son mari. Nous profitons de l'apport de BALANDIER pour faire une analogie entre le roi et le maître-initié, qui a les pleins pouvoirs dans la gestion de la communauté. Le pouvoir du maître-initié, dans la société Akélé du Moyen-Ogooué, s'exprime à travers les institutions sociales telles que le Mungala et l'Ondoukoué.

BALANDIER pense que « Le pouvoir sépare, isole, enferme ; c'est bien connu. Surtout, il change celui qui y accède »34 A travers cette pensée, nous retiendrons d'abord que le pouvoir n'est pas seulement l'exercice de sa volonté sur un individu. Mieux, nous pensons que le pouvoir, tel que définit par BALANDIER, se présente comme un outil, un instrument de domination qui conforte la légitimité de son détenteur. D'ailleurs, une des caractéristiques du pouvoir, c'est qu'il transforme l'individu, le faisant passer du statut d'exécutant à celui d'acteur.

34 Georges BALANDIER, Le pouvoir sur scènes, ibid., pp.30-31.

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Nous tentons de faire nôtre, cette définition que nous propose BALANDIER pour lire les rapports de force et pourquoi pas de domination qui articulent la société Akélé d'une part, les femmes qui animent cette société d'autre part.

Restons toujours avec BALANDIER35, cette fois dans une autre analyse axée sur la problématique des catégories sociales en formation dans les sociétés dites « traditionnelles ». En effet, en étudiant le veuvage de l'épouse d'un maître-initié mère de jumeaux chez les Akélé du Moyen-Ogooué, nous voulons mettre en évidence le fait que cette dernière, par le veuvage, connaîtra un changement de statut, parce qu'elle aurait hérité du statut de son mari. Pour BALANDIER, les différenciations sociales s'expliquent par les rapports sociaux entre les catégories sociales, à travers une hiérarchie des sexes qui peut se dissoudre ou justement se renverser par le pouvoir des acteurs sociaux. C'est le cas de notre objet qui tente de voir comment dans la société Akélé du Moyen-Ogooué, les épouses des maîtres-initiés, mères de jumeaux, deviennent des « femmes-hommes » mieux, des chefs politiques, par le veuvage.

La convocation des travaux des étudiants africains et gabonais sur la question de « la religion et de la mort » nous a fait retenir les rapports de Licence et les Mémoires de Maîtrise de Geneviève BATCHEMA36, Fulbert TOKA37 , Daniel MVE ENGONGA38 et Eddy Blaise MABADI MAHEBA39.

35 Georges BALANDIER, Sens et puissance. Les dynamiques sociales, Paris, Quadrige/PUF, 1971, 334 pages.

36 Geneviève BATCHEMA, Les modalités du veuvage chez les Mahongwe, Rapport de Licence en Anthropologie comparée, UOB/FLSH, Libreville, 1997, p.28.

37 Fulbert TOKA, le veuvage et la valorisation de la femme dans la société Akélé, Rapport de Licence en Sociologie, UOB/FLSH, 1997, 27 p.

38 Daniel MVE ENGONGA, La gestion de la mort dans la société fang à travers les discours, rites et conflits, Mémoire de Maîtrise en Sociologie, Libreville, UOB/FLSH, 1995,108p.

39 Eddy Blaise MABADI MAHEBA, Ambivalence et pouvoir : Mongala et le culte des jumeaux chez les Mahongwé, Mémoire de Maîtrise en Anthropologie, Libreville, UOB/FLSH, 2005, 97 p.

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Dans son étude « Les modalités du veuvage chez les Mahongwe», Geneviève BATCHEMA évoque les problèmes de discrimination du veuvage entre l'homme et la femme. La femme fait l'objet de brimades, considérées par l'auteur, comme ayant commis des actes susceptibles de compromettre la santé ou la renommée de son époux, elle subira des dures épreuves, elle va alors faire face aux nièces, neveux et soeurs du mari défunt, qui lui feront subir des supplices dits « mayoba».40

Geneviève BATCHEMA donne les étapes ordinaires d'un rituel funéraire. Elle affirme que « ces étapes débutent par l'annonce du décès, la veillée mortuaire, l'inhumation. La réclusion mortuaire, la levée de terre, le port du deuil, le retrait de deuil et enfin l'étape de la succession et le partage de l'héritage ».41 Nous sommes dans le déroulement du rituel du veuvage de l'homme et de la femme chez les Mahongwe. Par rapport à notre objet, ce travail est un fil conducteur qui nous permet de circonscrire en général notre étude en présentant les différences de traitements lors du veuvage. C'est-à-dire qu'il existe un traitement pour les hommes et un autre pour les femmes ; aussi parle t-on de traitements discriminatoires. Cette discrimination ne tiendrait pas compte du statut de ces dernières car si c'était le cas, on ne parlerait pas de « traitements discriminatoires ». On parlerait de traitements équitables.

Chez Fulbert TOKA, le travail porte sur « le veuvage et la valorisation de la femme dans la société Akélé ». Dans son rapport de Licence, Fulbert TOKA déclare que « le veuvage est une instance spéciale de prise de pouvoir ; c'est une initiation ».42 Il affirme ensuite que « dans la société Akélé, la femme est à la fois mère, épouse, nourricière, etc. »43 Aussi, lors des cérémonies funéraires, ces différents statuts émergent en même temps que le groupe transfert en elle, les statuts de son défunt mari. En effet, le deuil détient une signification : il affirme par exemple que « la

40 Ce terme désigne les brimades en langue Mahongwé.

41Geneviève BATCHEMA, Les modalités du veuvage chez les Mahongwe, ibid., p. 14.

42 Fulbert TOKA, le veuvage et la valorisation de la femme dans la société Akélé, Rapport de Licence en

Sociologie, UOB/FLSH, Libreville, 1997,27 p.

43Ibid., p.5.

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veuve aura en permanence, les mains sur la tête, le geste qui signifie le désespoir, il y a aussi les paroles et les conversations qui sont généralement ponctuées de proverbes, sont généralement significatives ».44 On retient que les travaux de TOKA nous confortent dans la revalorisation de la femme, à travers le transfert de statut.

C'est un travail qui montre que le veuvage, perçu généralement comme un temps d'expiation, est un moment de renouvellement de statuts des défunts mais surtout, de la réaffirmation de celui de l'épouse. Son hypothèse axée sur la mort d'un jumeau ou d'un initié au Mungala nous révélant que « le veuvage est une instance d'émergence des statuts de la femme »45, nous situe bien dans notre démarche. Elle est un pan de notre étude. Enfin, « c'est donc la révélation de la revalorisation de la femme et la redynamisation de la société qui sont contenues dans les complaintes à travers le rituel du deuil. Ces situations ne sont pas le fait d'une volonté individuelle, elles ne répondent qu'à un comportement collectif guidé par les normes coutumières et sociétales ».46

Eddy Blaise MABADI MAHEBA47 quant à lui, évoque le problème du statut de la mère des jumeaux dans la société traditionnelle, celui des jumeaux et le mythe même du Mungala. Mais le point qui nous préoccupe le plus est celui du statut de la mère des jumeaux dans cette société traditionnelle Mahongwè. Pour lui, la mère de jumeaux est considérée comme le Nganga-Mongala, c'est-à-dire « maître-initié » ; elle accède à la connaissance des vertus et des secrets des plantes médicinales et médico-magiques et peut, désormais, exercer un pouvoir de guérison. Il faut souligner qu'à travers la naissance des jumeaux, le statut de la femme change d'un genre à l'autre. Et ce statut permet à la mère des jumeaux d'accéder aux rites initiatiques masculins.

Ce statut de la mère des jumeaux lui donne la possibilité de jouer le rôle d'interface entre les hommes et les femmes, les vivants et les morts. Cette femme est

44 Fulbert TOKA, le veuvage et la valorisation de la femme dans la société Akélé, ibid., p.9.

45 Ibid., p.8.

46 Ibid., p.20.

47 Eddy Blaise MABADI MAHEBA, Ambivalence et pouvoir : Mongala et le culte des jumeaux chez les Mahongwe, Mémoire de Maîtrise en Anthropologie, Libreville, UOB/FLSH, sept.2005, 97p.

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crainte dans sa société traditionnelle et détient un pouvoir qui lui donne le dessus sur les mères ordinaires et sur certains initiés au Mungala puisqu'elle est considérée comme un maître-initié ou Nganga-Mungala. Le parallèle « Mungala et Ondoukoué » avec la société Akélé réside dans le fait que l'épouse d'un maître-initié, mère de jumeaux peut accéder au statut de son mari si et seulement si elle a subi le veuvage, en tant que moment d'intronisation de cette dernière dans la catégorie sociale des maîtres-initiés. Bien sur, en lieu et place de son mari. C'est donc à cette condition qu'elle peut être « un maître-initié ».

La mort se voit présentée sous une forme particulière à travers le veuvage et toutes les autres manifestations qui accompagnent le rite et les coutumes qui suivent un décès dans la gestion du deuil. Elle nous permet de voir comment le système politique se met en place pour organiser les rites post-mortems.

On se rend compte que, dans cette société lignagère, le pouvoir charismatique (ici il s'agit de leur influence) des maîtres-initiés est le plus important dans l'organisation sociale. En ce sens, il porte sur des symboles chargés de sens. Aussi, ces symboles nous renseignent sur la façon dont les hommes mènent et conduisent leur vie. Il ressort des conclusions auxquelles sont parvenus les différents auteurs précités que la problématique du veuvage trouve ses fondements dans la fonction politique et symbolique des rites funéraires.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe