Schisme de la microfinance: problématique de l'atteinte de l'autosuffisance opérationnelle par les institutions ciblant les personnes à faible revenu en RDC( Télécharger le fichier original )par Pompon- Ludovic MPOTO MANKENI Université protestante au Congo - Licence 2 microfinance 2013 |
1.2. La mission commercialeLa mission commerciale est le fait, pour une ISFD, de fournir des services financiers de manière à lui permettre de se pérenniser et de devenir autosuffisante (Churchille et al 2001). Ceci sous-entend que les institutions de microfinance doivent adopter des modes de gestion efficaces basées sur des règles commerciales sûres et claires, sans sentiment de charité. Cela conduit naturellement à l'application des taux d'intérêt, relativement élevé, à même de couvrir toutes les charges d'exploitation10(*) et de générer des surplus pour la rémunération des actionnaires. Cette logique de fonctionnement est nécessaire surtout pour les ISFD n'optant pas pour le « one shoot »11(*) car la croissance ne peut être financée par les subventions12(*), et difficilement par les bénéfices générés13(*). Mais plutôt par les ressources du marché. Malencontreusement, rares sont les institutions qui définissent leur taux d'intérêt en tenant compte de tous ces éléments (Churchill et al, op cit). Toutefois, la recherche des performances financières, avec des taux d'intérêt élevés, conduit parfois aux effets pervers sur les objectifs sociaux et inversement. La question se pose donc de savoir le lien existant entre ces deux missions. 1.3. Lien entre les performances sociales et financières14(*)La relation existante entre la mission sociale et financière n'est pas toujours univoque. Pour une bonne analyse de cette dernière, deux dimensions sont prises en compte pour formuler les différentes hypothèses : le signe de la relation et la direction de la causalité (O'Bannon et al, 1993 cité par BERGUIGA op cit). Tableau 1 : Interaction entre les performances financières et sociales
Source : Adapté de GIRAUD et BERGUIGA 2007 La première hypothèse suppose que la satisfaction des clients influe positivement sur le niveau des recettes et donc de rentabilité, la qualité du portefeuille, bref sur les performances financières de l'institution. Par contre L'hypothèse 2 retient le cas de figure où le fait d'être socialement responsable entraîne des coûts financiers supplémentaires et, par conséquent, engendre un désavantage compétitif (Frideman, 1962, 1970 cité par BERGUIGA). Des charges s'enflent et réduisent par conséquent le niveau de rentabilité (Cornée, 2006). Et cela conduit à un arbitrage entre les objectifs sociaux et financiers (GUIRAUD, op cit). Concernant l'hypothèse 3, de bonnes performances financières permettent à l'institution d'avoir une certaine marge de manoeuvre pour investir dans le domaine social, améliorer la qualité des services offerts, en passant évidement par les études sur la satisfaction des clients, cible plus des pauvres, etc. L'hypothèse 4 suppose que la recherche de la rentabilité détourne les yeux de l'institution sur les objectifs sociaux, la notion d'arbitrage trouve encore du sens à ce niveau. Les hypothèses 5 et 6 ne sont que des fusions respectives des hypothèses 1 et 3, et 2 et 4. L'hypothèse 7 suppose l'absence de relations que ce soit positif ou négatif. Et enfin l'hypothèse 8 suppose une relation complexe c'est-à-dire, à la fois positive, neutre et/ou nulle. Cela dépend donc de la dimension considérée (CERISE, 2010). * 10 Il s'agit de charges administratives, le coût des ressources, le coût de créance irrécouvrable * 11 L'expression one shoot équivaut à une intervention qui se suit par une disparition. * 12 Vu son caractère limitatif et inconstant. * 13 Ces derniers requièrent la capacité de créer l'excédent considérable chose improbable pour la plupart des ISFD. * 14 Ce point est essentiellement conçu sur les éléments développés par BERGUIGA Imene |
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