2. L'intermédiation
financière en faveur des personnes à faible revenu
Par personnes à faible revenu, nous entendons
essentiellement des personnes vivant avec un revenu inférieur au seuil
défini. En RD Congo par exemple, ce seuil est de 2$ par jours. Pour
arriver à cerner la proportion de cette catégorie des personnes
dans le portefeuille d'une ISFD, on se réfère souvent à la
taille moyenne de crédit accordé, la taille moyenne de
l'épargne par individu et le nombre des femmes emprunteuses (LAPENU
cité par CORNEE 2008). Notons que ces personnes, bien qu'exclues du
système classique, possèdent quelques mécanismes pour
obtenir le service d'épargne ou pour bénéficier d'un
crédit.
2.1. Mécanismes de
financement des personnes à faible revenu
On y retrouve principalement trois grandes classes.
Premièrement, le secteur financier informel caractérisé
par la prédominance des transactions en espèces, l'absence
d'enregistrement et de règlementation, l'échelle restreinte des
opérations, la pratique de taux usuraires, les coûts de
transaction faibles, la facilité d'entrée... (Hugon 1996
cité par KALALA 2006, KALALA 2010). Ses activités principales
sont : l'épargne coutumière, les gardes-monnaies, les
préteurs individuels ou usuriers ou clubs d'amis, les financières
et les tontines (KALALA, op cit). Dans cette sphère, l'épargne
est souvent mobilisée à des taux négatifs pour les clients
et le crédit est octroyé avec une rémunération
allant au-delà de 600% l'an.
En deuxième lieu, nous avons le secteur financier
formel. Ce secteur, qui jadis excluait les personnes à faible revenu,
adopte certaines stratégies de rapprochement à cette couche
telles que le « down-scalling ».
En fin, on a le secteur financier semi-formel se retrouvant
à cheval entre les deux premiers. Il est certes régulé,
mais il utilise certaines technologies de la finance informelle. On y inclut la
plupart des ISFD telles que : les institutions mutualistes et les ONG
à volet crédit.
Selon Koveos et al. (2004), les coûts
élevés, essentiellement financiers, du secteur informel par
rapport aux ISFD font que les clients sont de plus en plus nombreux à se
diriger vers les ISFD. Toutefois, signalons que les offres des ISFD aux
personnes n'ayant pas assez de revenus, moins encore des garanties, engendrent
elles aussi des coûts de transaction importants qui se répercutent
in fine sur les clients (TÉNIN FATIMATA 2009, LABIE M, 1999).
Ce faisant, les structures mutualistes semblent être les
plus adaptées et les mieux organisées dans l'offre des services
aux personnes à faible revenu. Cela par le fait qu'elles
développent une relation de proximité facilitant la
réduction des coûts de transactions.
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