Schisme de la microfinance: problématique de l'atteinte de l'autosuffisance opérationnelle par les institutions ciblant les personnes à faible revenu en RDC( Télécharger le fichier original )par Pompon- Ludovic MPOTO MANKENI Université protestante au Congo - Licence 2 microfinance 2013 |
3.1.3. Productivité des travailleurs25(*)Le fait pour un agent de crédit de gérer un grand portefeuille de crédit permet sans nul doute de minimiser sensiblement les coûts et par ricochet faciliter l'atteinte de l'autosuffisance. La norme CGAP préconise qu'un agent de crédit gère un nombre des clients compris entre 250 et 500 clients. Ce niveau est toujours difficile à atteindre, surtout pour les institutions moins professionnelles comme celles de la RDC. Si pour les institutions qui financent les PME cette norme peut être revue à la baisse, il est cependant contraire avec les ISFD ciblant les personnes à très faible revenu. Cette productivité peut également être mesurée par le montant net de l'encours de crédit par agent de crédit. 3.1.4. Qualité du portefeuilleUne mauvaise qualité du portefeuille de crédit a comme effets : des coûts supplémentaires liés à la gestion de la délinquance, l'accroissement du risque de non remboursement et des revenus plus faibles (SEEP, 2005) et par conséquent des achoppements sur la viabilité financière (KABLAN S, 2012). La moyenne du PAR30 des IMF congolaises, en 2011, a été 42 % (BCC 2011), très largement au-dessus du seuil qui est de 5%. A côté du portefeuille à risque, on a les créances irrécouvrables qui donnent une idée sur les pertes issues du portefeuille de crédit par contrecoup la réduction des produits du portefeuille. La norme CGAP exige que ce ratio soit inférieur à 3%. La plupart des éléments repris dans les paragraphes ci-haut sont censés figurés dans la composition du taux effectif global tel que préconisé par le CGAP (1997). C'est dans cette logique que certains auteurs (Littlefield et Rosenberg 2004 cité par MATY SENE ; AYAYI, 2007) estiment que les ISFD peuvent couvrir l'intégralité de leurs charges, si elles offrent leurs services avec des marges d'intérêts adéquates. Selon ces derniers, le taux d'intérêt adéquat constitue l'élément fondamental dans l'atteinte de l'autosuffisance opérationnelle. 3.1.5. Les subventions et les ressources bonifiéesLes subventions et les ressources bonifiées sont des financements ne nécessitant pas d'intérêt en contrepartie ou encore sont faiblement rémunérées. A ce stade, il n'existe pas encore des dommages sur l'atteinte de l'autosuffisance. Le bât blesse au niveau des coûts sociaux26(*). Les institutions bénéficiaires sont souvent contraintes à adapter leurs politiques de crédit, des taux d'intérêt, montant plancher, montant plafond... aux décisions des donateurs de fonds. Pourtant ces décisions ne sont pas souvent orientées dans la logique commerciale. Parfois, les subventions incitent les institutions à des comportements laxistes (KABLAN S, 2012). In fine, les institutions bénéficiaires demeurent dans une situation de dépendance financière et n'arrivent pas à être autosuffisantes. De plus, les clients bénéficiaires des crédits à des taux bonifiés perçoivent parfois cela comme des dons déguisés. Il se suit donc un niveau élevé de défaut stratégique. Espérant avoir toujours les subsides, les ISFD ne prennent pas souvent des décisions palliatives. Or en réalité, les subventions n'ont qu'un caractère passager, ainsi la pérennité d'une institution ne peut en dépendre de manière exclusive. Toutefois, actuellement, certains de bailleurs de fonds exigent à leurs partenaires ISFD un effet de levier financier important avant la fin de leur intervention et adoptent la politique de la dégressivité de leur apport au fonctionnement de l'ISFD. * 25 Des agents de crédits essentiellement * 26 Situation de dépendance continue à l'égard des donateurs de fonds. |
|