Schisme de la microfinance: problématique de l'atteinte de l'autosuffisance opérationnelle par les institutions ciblant les personnes à faible revenu en RDC( Télécharger le fichier original )par Pompon- Ludovic MPOTO MANKENI Université protestante au Congo - Licence 2 microfinance 2013 |
3. Les déterminants de l'autosuffisance et de la portée socialeDans un premier temps, il s'agira de relever les éléments les plus déterminants sur l'autosuffisance opérationnelle. Ensuite, nous relèverons aussi les déterminants pour la portée sociale. 3.1. Les déterminants de l'autosuffisance
L'autosuffisance opérationnelle évalue dans quelle mesure une institution couvre ses charges d'exploitation avec ses produits d'exploitation (SEEP 2005). Les meilleures institutions du monde affichent en moyenne une autosuffisance opérationnelle variant autour de 133% (DESJARDIN, 2005). En RD Congo cette norme est réduite à la baisse et se situe à 119% (BCC 2012). Intuitivement, il semble que seuls les produits et les charges d'exploitation soient les déterminants. Cependant, s'alignant dans le même ordre d'idée que Ndimanya, (2003) (cité par NIYONGABO E. 2007), il existe plusieurs autres éléments qui conditionnent l'autosuffisance opérationnelle. Cette section vise donc à ressortir les principaux déterminants de l'autosuffisance opérationnelle.
3.1.1. Charges de l'institutionParmi les grands problèmes auxquels font face les institutions de microfinance, il y a lieu de citer la maitrise des charges opérationnelles. Ces charges sont essentiellement constituées de : charges financières18(*), provisions pour pertes sur créances19(*), charges administratives20(*) et charges salariales21(*). Vu que les coûts relatifs inhérents à l'octroi de petit crédit sont très élevés, l'autosuffisance des institutions servant les personnes à faible revenu est mise en péril. Cette situation contraint la plupart des ISFD à un état de dépendance face aux subventions (Brau et Woller 2004 ; Hermes et Lensink 2007 cités par Maty Sene 2009). Encore faut-il souligner que ce ne sont pas toutes les institutions qui ont accès à ces subsides. Celles qui n'en bénéficient pas se retrouvent donc dans le pire des cas. Ainsi pour franchir cette autosuffisance, les ISFD doivent adopter les stratégies du modèle commercial basées sur les modes de gestion efficace et rationnel (Gebons et Meehan 2000). 3.1.2. Produits de l'institutionPar ses produits sur portefeuille22(*), ses produits d'investissement23(*) et ses autres produits d'exploitation,24(*) l'institution doit être à même de couvrir toutes ses charges et s'aligner dans une logique de long terme La viabilité nécessite donc un effort d'efficience dans le chef des institutions en vue d'avoir les charges faibles et des recettes élevées. Eu égard aux incidences des charges et des produits, une déduction logique nous fait voir que la rentabilité de l'institution serait aussi un déterminant de l'autosuffisance. * 18 Montant de tous les intérêts, frais et commissions dus au titre de l'endettement, dont les comptes de dépôt clients détenus par une IMF, les emprunts commerciaux et à taux bonifié, les emprunts hypothécaires immobiliers et autres dettes. Peut comprendre également les commissions de confirmation ou d'engagement payées sur des lignes de crédit. Comprend les intérêts courus aussi bien que les intérêts échus. * 19 Ce compte enregistre la valeur cumulée de toutes les dotations aux provisions pour créances douteuses diminuée de la valeur cumulée des prêts ayant fait l'objet d'un abandon de créance. * 20 Charges administratives, les dépenses d'amortissement, de loyer, d'eau, gaz et électricité, les dépenses publicitaires, de transport, de communication et de conseil. Ce poste ne comprend pas les charges sociales, les impôts sur le revenu ou les bénéfices, mais peut inclure les taxes sur les transactions et les achats, telles que les taxes sur la valeur ajoutée. * 21 Comprennent la rémunération du personnel (salaires, primes et avantages sociaux), ainsi que les charges sociales dues par une IMF. Il comprend aussi En revanche, les frais de formation continue ou spécialisée pour le personnel existant font partie des charges administratives. * 22 il s'agit de produits sous forme d'intérêts, de frais et commissions (dont frais et pénalités de retard) perçus sur l'encours de prêts brut, les intérêts reçus en trésorerie mais aussi le montant des intérêts courus et non encore payés. * 23 On y inclut les comptes de dépôt de l'IMF rémunérés, achats de certificats de dépôt ou de bons du Trésor. Comprend non seulement les intérêts reçus en trésorerie mais aussi le montant des intérêts courus et non encore payés.) * 24 Les frais d'inscription, les frais sur cartes bancaires, les frais de virement ou autres services financiers tels que les services de gestion des paiements ou d'assurance. Le frais de change). |
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