L'Association des Burkinabé de
Lyon estime entre 400 et 450 Burkinabés à Lyon et
ses environs. Née en juillet 2005, cette association à but non
lucrative s'est donné pour objectif principal la promotion de la culture
du Burkina Faso dans le Rhône. Cela se traduit concrètement par
l'organisation et l'animation chaque année d'une semaine culturelle
à l'occasion de laquelle sont organisés forum
économique124 et conférences en tous genres ouvrant
une fenêtre sur les potentialités et toutes les
opportunités économiques au Burkina favorables à
l'investissement des entreprises françaises ou les initiatives
entrepreneuriales des Burkinabé, diplômés ou non ,
candidats au retour.
Le second objectif consiste en l'accueil des Burkinabé
primo-arrivants (étudiants, migrants familiaux ou professionnels&)
puis suivent un catalogue d'activités permettant leur insertion du point
de vue de l'emploi et des démarches administratives en tous genres. :
«Faire en sorte qu'ils se sentent appartenir
à la famille ABL, leur fournir les premières informations pour
faciliter leur vie en France. Pour les étudiants s' »inscrivant
dans la même université que celle des anciens, l'objectif est
qu'ils fassent connaissance et se passent des polycopiés afin que ces
nouveaux puissent réussir leur année. Le travail, c'est pareil.
C'est un système de réseau. On essaye de se donner les contacts
de professionnels. J'ai permis à certaines personnes d'avoir des stages
là où je travaille (&) C'est vrai qu'avec le forum qu'on
organise, nous avons une base de données qui est déjà
constituée. On connaît à peu près les professionnels
burkinabés dans la région. Et pendant le forum, il y a une
rubrique qu'on appelle « carrefour des métiers ». Et ça
permet de mettre ces professionnels en contact direct avec les étudiants
et les stagiaires. C'est une plateforme d'échanges entre professionnels,
jeunes professionnels et étudiants. Ce qui peut permettre de
décrocher des stages ou un emploi et puis de développer leur
réseau. Donc nous on a cette base de données là
».
124 À l'instar du FEDDA, le Forum Économique
pour le Développement Durable de l'Afrique, qui s'est tenu en mai
dernier à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon avec le concours
de partenaires multiples, dont la Région Rhône-Alpes, la
communauté du Grand Lyon , l'Insa, Lyon Latitude, etc. La
finalité de cette rencontre était de : « faire en sorte
que la diaspora africaine et ouest-africaine en particulier puisse apporter une
contribution efficace et effective au développement des pays africains
». Ponctué par des réflexions sur les bases du
développement en Afrique, la promotion de l'entrepreneuriat
auprès des jeunes burkinabé de France, la mise en relation des
entreprises françaises et burkinabé et les activités
culturelles et sportives. Quatre volets qui aveint pour objectif de «
créer une cohésion de groupe et faire en sorte que les gens,
burkinabé et amis du Burkina Faso, apprennent à se connaitre,
à travailler en 'task force'' », rencontre qui fut
parrainée entre autres par le Ministre burkinabé de
l'environnement et du développement durable, qui a
séjourné 4 jours durant dans l'agglomération lyonnaise
pour cet évènement.
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Pour ce faire, l'ABL s'appuie sur un ensemble de leviers et un
réseau communautaire fort pour atteindre ces objectifs:
o l'association autant un lieu de construction de la
cohésion qu'un espace de rencontre entre demandeurs d'emplois et
potentiels employeurs d'origine burkinabé, et de
génération des compétences;
o le forum économique de mai 2012 a été
la concrétisation du renforcement du réseau des Burkinabé
du Grand Lyon appuyé par le Consul du Burkina à Lyon et les
autorités locales qui ont multiplié des initiatives visant
à tirer parti des compétences des Burkinabé de
l'extérieur;
o L'identification et l'inventaire des professionnels
d'origine burkinabé travaillant à Lyon;
o Les Burkinabé ont décidé d'un commun
accord de créer une seule instance associative représentant les
burkinabé afin d'éviter les dispersions en tous genres.
L'association s'est donnée à ce sujet en 2009 un objectif
globalement atteint, nous confiait son actuel Président :
fédérer tous les Burkinabé de Lyon autour des projets de
l'association. Ils sont étudiants, professionnels, chômeurs,
diplômés, très qualifiés, sans
qualifications&;
o Un lien communautaire national fort qui transcende les
frontières ethniques et surtout politiques;
o Un partenariat fort avec la Communauté Urbaine de
Lyon facilité par l'accord de coopération
décentralisée entre celle-ci et la ville de Ouagadougou;
o L'ouverture de l'association à toutes les
nationalités, amies du Burkina Faso;
o Une chambre de commerce Franco-Burkinabé qui a la
réputation d'être dynamique.
Cela étant , en dépit de cet investissement
massif dans l'entraide et la solidarité intracommunautaire sur la base
de l'appartenance nationale ( et transnationale), à la question de
savoir si l'ABL s'appuyait aussi sur les dispositifs institutionnels
d'accompagnement à l'intégration des primo-arrivants dans le
département stipulés par le document-cadre du Plan
départemental d'Intégration, la réponse a
été sans ambiguïté : « c'est vrai qu'on ne
pousse pas très loin, mais on prend certains aspects qui nous paraissent
importants ».
Cet exemple illustre à suffisance le primat des
pratiques traditionnelles (même si transculturelles) de l'entraide et la
solidarité intracommunautaire. Les communautés africaines donnant
par là le sentiment de se suffire à elles-mêmes en ne
recourant que peu ou pas aux outils permettant des actions de plus grand
envergure en termes de recherche d'emploi, de logement, de formation, etc.
La force et l'efficacité des réseaux
traditionnels d'entraide, de solidarité, d'insertion restent très
variables cependant, en fonction des communautés associatives en
présence et dépendront de plusieurs facteurs:
- Le mode de gouvernance et les compétences
managériales
- La personnalité du président
- La force du lien social ou communautaire et/ou la
cohésion au sein de l'instance associative
- Le niveau d'implication des adhérents ou la force du
bénévolat
- Le degré d'ouverture à d'autres cultures,
d'autres apports ou emprunts, etc.