2.2. Corpus des réponses provisoires au moment du
démarrage de l'enquête
2.2.1. Proposition provisoire de base
L'efficacité individuelle et collective des actions
d'intégration sociale, professionnelle et économique des migrants
africains regroupés en associations dans le Rhône ainsi que la
mobilisation et la valorisation de leurs compétences sont fortement
déterminées et conditionnées par le niveau de
structuration et de management de leurs organisations, l'intensité de
leurs interactions, le niveau d'accès à l'information pertinente
et leur niveau d'expertises respectives.
2.2.2. Propositions de travail
- En dépit des objectifs clairement stipulés dans
leurs statuts, nombre d'OSIM et les fédérations auxquelles
elles se rattachent n'investissent que très
marginalement le champ de l'intégration et appréhendent
faiblement les instruments institutionnels existants (Plan départemental
d'intégration). Il en ressort que les migrants peu qualifiés par
exemple sont les laissés-pour-compte des politiques de
développement des compétences (avec ou au-delà des
dispositifs génériques existants) et d'accompagnement à
l'intégration socio-professionnelle aussi bien par les associations que
par les pouvoirs publics.
- L'accompagnement à l'insertion des migrants
primo-arrivants ou des migrants anciens se pratique par les
associations communautaires de manière informelle et
ponctuelle au travers de la mobilisation des ressources et réseaux de
sociabilité traditionnels endogènes: hébergement, entraide
matérielle et morale entre ressortissants de la même
localité ou du même pays d'origine...
- Les lacunes stratégiques et organisationnelles des
groupes diasporiques sub-sahariens du Rhône et les
défections à l'égard des projets
collectifs d'intégration des migrants par les associations qui les
représentent résident pour beaucoup dans l'affaiblissement
croissant du ferment unitaire national et du sentiment patriotique, la
prépondérance des intérêts individuels
contradictoires, des conflits de leadership, des irréductibilités
ethno-régionalistes, des tensions politiques locales importées en
France et des rapports politiques problématiques qu'entretiennent une
frange importante des ressortissants africains avec les régimes
politiques locaux. Il s'en suit des velléités de mise en
réseaux sans consistance réelle et la dispersion accrue des
membres de la diaspora et de leurs multiples capitaux (social, cognitif,
économique, etc.) qui circulent certes mais sans cadre spécifique
de mise à contribution et de valorisation.
- La situation socio-politique du pays d'origine et la
réalité du «mieux vivre ensemble » au sein des
associations dans le Rhône sont fortement
imbriqués.
- Le succès d'une mobilisation et valorisation des
compétences aux fins d'une intégration socio-
professionnelle et économique forte passe surtout et
avant tout par la structuration des groupes associatifs en réseaux
alliant, selon les compétences et les apports potentiels, les diasporas
de la connaissance, les OSIM d'appui et les associations culturelles,
militantes et communautaires, autrement dit, un point de rencontre entre
qualifiés, moyennement qualifiés et les sans qualifications.
|