5.3.2. Associations communautaires d'entraide dans le
Grand Lyon
Souvent de taille modeste et sans avoir
développé une expertise ou un champ d'expertise particulier dans
le secteur du développement ou de l'intégration, elles ont pour
vocation l'accueil, l'accompagnement dans le parcours d'installation, le
soutien moral et matériel des anciens et nouveaux membres de la
communauté pendant des périodes difficiles: deuil, chômage,
difficultés financières, etc.. Elles s'inscrivent dans le
continuum des caisses de solidarité autour desquelles se structuraient
la communauté et qui ont évolué vers une forme associative
à partir de 1981 avec la loi autorisant les étrangers à
créer et animer des associations. L'entraide permet ainsi de diminuer
les charges financières du séjour en France. Ces associations
mènent en parallèle des micro-actions de solidarité dans
les villages d'origine des membres: transferts de fonds, envoi de
médicaments, de livres et fournitures scolaires, financement des
structures sanitaires, entre autres actions. Les associations communautaires
sont le parent pauvre des octrois de financement pour des raisons que nous
évoquerons plus loin.
Entrent dans cette catégorie par exemple:
I Solidarité des Akpoussou-Akébou en
Europe
I Haut-Nkam Nshu Shu
I Association des Burkinabé de Lyon
I Le Collectif ABRA
I Et hors de notre échantillon : Les
Collectifs SOPE, CIRAL, ANAN&
5.3.3. Associations de développement et de
solidarité internationale (OSIM)
Souvent transculturelles (c'est-à-dire
réunissant les migrants originaires d'un même pays mais parfois de
sensibilités ethno-politiques multiples), elles sont tournées
principalement vers l'aide au développement des localités
d'origine et porteuses de projet de plus grande envergure que celles des
associations d'entraide. Elles sont plus souvent membres de collectifs et des
réseaux d'appui technique aux projets des associations. Elles
s'inscrivent volontiers dans une démarche de professionnalisation en
termes de montage de projet et de demande de subventions, une de motivations
d'ailleurs à l'affiliation aux réseaux d'acteurs de la
Solidarité.
Ce sont entre autres associations de notre échantillon
:
I AFORMETROP : Association franco-togolaise
spécialisée dans la formation en médecine tropicale et
dont l'essentiel des activités sont localisées au Togo. Expertise
en ingénierie de la formation et pratique médicale
I ALPADEF: L'Alliance Panafricaine pour le
Développement de l'Entrepreneuriat Féminin.
I Mac Mael Agri Togo: active et
intervenant elle aussi au Togo depuis plusieurs années, elle est une
association spécialisée dans la Formation agricole et la
promotion de l'agriculture et du maraîchage au Togo.
I Passerelle NGAM (France -
Cameroun) : Se veut avant tout, le point de rencontres et
de réflexion de la configuration
développementiste119 , la passerelle entre les hommes et
femmes d'ici et ceux de là-bas, le trait d'union entre
différentes cultures, celle du « développeur » et celle
du « bénéficiaire » des actions de
développement. Fort de la démarche d'ingénierie sociale
développée à la suite des études
théologico-anthropologiques préparatoires menées sur le
terrain en lien avec l'objet des futures interventions, l'association conduit
depuis une dizaine d'années des projets d'alimentation des villages en
eau principalement dans le Sud Cameroun. Elle s'appuie sur une
communauté mixte d'ingénieurs migrants et
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119 Formule chère à Jean-Pierre Olivier de Sardan
in Socio-anthropologie du développement, éditions Karthala.
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non-migrants de toutes nationalités,
spécialisés dans les projets de forage, d'assainissement et
d'adduction d'eau.
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