1.5.2. Les immigrés originaires de pays tiers
occupent plus souvent les logements sociaux que les immigrés d'origine
européenne.
Si nombre d'immigrés originaires de pays
européens y compris la Suisse sont dans la majorité des cas
propriétaires de leurs logements, il n'en est pas de même pour
nombre d'immigrés hors Europe qui sont souvent locataires d'un logement
vide ou meublé HLM ou non, ou logés gratuitement.
En ce qui concerne les conditions de logement des
ménages immigrés, Ils sont plus fréquemment locataires, en
immeuble collectif et, surtout, habitent deux fois plus souvent en HLM vide
dans la plupart des cas alors que les immigrés européens sont
plus souvent propriétaires. En 2006, dans la région
Rhône-Alpes, les logements HLM concernent 100.920 ménages et plus,
alors que 145.206 ménages sont clairement identifiés comme
propriétaires. Cela peut s'expliquer par le fait que « la
population immigrée vit davantage dans les villes, où l'habitat
collectif prédomine. Mais pour le logement HLM, l'écart persiste
même si l'on considère uniquement les citadins. D'après des
études nationales, les caractéristiques du parc HLM correspondent
particulièrement au profil social et familial de la population
immigrée, composée en grande partie de familles nombreuses
à faibles revenus »53.
52 En raison entre autres causes de la fécondité
assez élevée, chez les femmes immigrées de Turquie,
Algérie et Maroc, Les familles d'au moins trois enfants sont deux fois
plus fréquentes dans la population immigrée que dans l'ensemble
de la population régionale.
53 « Du point de vue des conditions de logement, il
existe une différence notable entre les immigrés étrangers
et les immigrés ayant acquis la nationalité française. 54
% des seconds sont propriétaires de leur logement contre 35 % pour les
premiers. Par ailleurs, les immigrés étrangers sont plus souvent
locataires d'un logement HLM (34%) que les immigrés ayant acquis la
nationalité française (26%) ». Préfecture de
région-Rhône-Alpes, document-cadre du Programme Régional
d'Intégration des Populations Immigrées, 2010-2012.
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1.5.3. Niveau d'études, scolarisation et
formation
Les immigrés des pays tiers sont en moyenne
plus diplômés aujourd'hui que leurs ascendants
De manière générale, les immigrés
ayant achevé leurs études et installés depuis moins de 5
ans dans la région sont en moyenne plus diplômés que les
homologues d'ancienne installation. La moitié des nouveaux arrivants,
plus jeunes et plus scolarisés selon une étude de l'Insee sont
souvent bacheliers ou diplômés de l'enseignement supérieur
contre le quart de l'ensemble des immigrés. Le niveau de formation est
globalement plus élevé en 2012 chez les immigrés comme
pour l'ensemble de la population française. En ce qui concerne les
populations immigrées sub-sahariennes du Grand Lyon, cette
évolution est sans doute le fait d'une proportion de plus en plus
importante d'étudiants sub-sahariens dans les universités,
écoles et instituts que compte la Communauté urbaine de Lyon. Si
en 1999 ils sont 58% de non-diplômés ou tout au moins titulaires
d'un Certificat d'Études Primaires, en 2005 ils sont 55% et sans doute
beaucoup moins en 2008. Ils sont 26 % en 2005 à être titulaires du
baccalauréat contre 20% en 1999. Environ 6 immigrés sur 10,
âgés de 15 à 29 ans, sortent du système scolaire
avec au moins un brevet de collège, et 2 sur 10 sont détenteurs
du Bac, un sur dix parmi les plus de 60 ans.
Toutefois, ce taux de migrants diplômés dans la
région reste en-deçà de la moyenne de la région. En
2005, 55% des immigrés sont non-diplômés contre 31% pour
les non-immigrés, 26% sont titulaires d'un diplôme de niveau bac
ou études supérieures contre 39% pour les non-immigrés
(30% au niveau national). Le taux de non-diplômés est le plus
élevé chez les femmes immigrées en particulier avec 58%
(contre 52% pour les hommes), et inversement leur taux de diplômés
est plus faible que celui des hommes (15% contre 16%). Dans la population
globale cependant, ce sont les femmes sont plus diplômées que les
hommes (24 % contre 23%).
La corrélation entre niveau de diplôme et niveau
de qualification des immigrés explique, au moins en partie, les
difficultés socio-économiques d'accès au un logement
décent et à un emploi stable. D'où un taux de
chômage particulièrement élevé, les bas niveaux de
revenus et les incidences sur la qualité de la vie.
En effet, 47 % des actifs immigrés sont ouvriers en
1999 alors que la proportion n'est que de 27 % pour l'ensemble des actifs
rhônalpins. Cette caractéristique a une incidence forte dans de
nombreux domaines, comme les conditions d'emploi ou de logement. Ainsi, avec un
taux de chômage de 19,8 % en 1999, la population immigrée
apparaît davantage exposée au chômage que la moyenne des
Rhônalpins (11 %).
Source : Atlas des populations immigrées 2010-2012
Tableau 7. Niveau d'études des populations
immigrées en Rhône-Alpes
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