1.5. Caractéristiques sociodémographiques des
migrants subsahariens du Grand Lyon à partir des données
générales du recensement de la population au niveau
régional.
Au niveau national, l'Insee note que 644 049 immigrés,
soit 12 % des immigrés et 1 % de la population métropolitaine,
sont en provenance d'Afrique subsaharienne en 2010. Un chiffre en hausse de 45
% par rapport à 1999. Deux Africains sur trois proviennent d'anciennes
colonies françaises (75 000 Ivoiriens, par exemple). Un bémol
cependant: Sur les 15 millions d'Africains sub-sahariens qui vivent hors de
leur pays d'origine, seulement un sur 30 vit en France.
Au niveau local, ne disposant pas de données
socio-économiques récentes sur la population immigrée
sub-saharienne du Grand Lyon, nous nous sommes appuyés sur les
données générales du recensement de la population de
l'Insee de 2009.
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1.5.1. Fécondité, structure et taille des
ménages immigrés et conditions de logement
Sur 519.000 ménages identifiés en 2006, ce sont
précisément 75% des immigrés rhônalpins quin vivent
en couple dont 50% avec au moins un enfant. Les familles monoparentales y sont
peu nombreuses (8%) de même que les ménages de personnes vivant
seules (6% pour les hommes contre 7% pour les femmes).
Les caractéristiques socio-économiques se
reflètent de manière générale dans la vie familiale
et les conditions de logement. Il en découle que les immigrés ont
un nombre d'enfants supérieur à la moyenne de la population
nationale et les familles d'au moins trois enfants sont ainsi deux fois plus
fréquentes dans la population immigrée que dans l'ensemble de la
population régionale, souligne l'Insee dans son enquête
démographique de 2006. Selon cette étude nationale, cela est
partiellement lié au fait que les immigrés appartiennent souvent
à des groupes sociaux ayant une fécondité relativement
élevée. On pense notamment aux femmes immigrées
nées en Turquie, au Maghreb ou Afrique subsaharienne.
Plus spécifiquement au niveau des populations
sub-sahariennes, les immigrés sont plus souvent installés en
famille: 48 % de ménages sont un couple avec enfants, 14 % sans enfants
et 16% de familles monoparentales52. Cette proportion importante de
ménages familiaux n'est pas anodine car, en fonction de la taille du
ménage et des contraintes des uns et des autres au sein de la famille,
elle va influer sur le niveau d'implication des migrants concernés dans
la vie ou les obligations associatives. Et ce d'autant que nombre de migrants
rencontrés au cours de notre enquête nous ont fait savoir que les
obligations familiales étaient une des raisons principales du peu
d'investissement dans certaines dynamiques qu'implique l'engagement associatif,
la question migratoire et l'intégration qui lui est
corrélée.
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