CHAPITRE II: ETUDE DE LA TVA ET DE SON APPLICATION EN
RDC
SECTION 1 : APERCU GENERAL SUR LA T.V.A.
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA en sigle) est un
impôt général sur la dépense, c'est une taxe unique
à la consommation mais dont le paiement est fractionnaire. En effet,
chaque personne intervenant dans le circuit économique paie un montant
de la taxe sur la valeur ajoutée proportionnel à la valeur qu'il
a ajouté au produit. Elle peut être perçue soit à la
production, soit à la distribution, soit à la
commercialisation.
La taxe sur la valeur ajoutée ou TVA est donc un
impôt sur la consommation que la plupart des pays ont
intégré dans leur système fiscal étant donné
son rendement, sa neutralité et de sa relative simplicité.
2.1.1 Historique
La taxe sur la valeur ajoutée a été
inventée par l'inspecteur des finances français Maurice
Lauré en 1954, alors directeur adjoint de la Direction
Générale des Impôts. Le système de Lauré fut
mis en place le 10 avril 1954 et toucha de prime abord les grandes entreprises.
L'adoption rapide de la TVA dans les différents pays du monde a
été un des phénomènes les plus remarquables du
siècle passé dans le domaine de la fiscalité.
A partir du milieu des années 1960, le succès de
la TVA en France a incité de nombreux autres Etats à adopter la
TVA pour reformer les systèmes de taxation indirecte sur les biens et
services existant dans chaque pays. Parmi les premiers pays à adopter la
TVA au rang desquels il convient de citer les pays de l'Union Européenne
dont l'Allemagne, le Pays-Bas, la Belgique, l'Irlande, l'Italie, le Danemark,
le Royaume-Uni et tant d'autres encore.
Ensuite, au sein de l'Union européenne, a germé
l'idée d'harmoniser la TVA c'est-à-dire chercher à ce que
les modalités d'application de la TVA soient uniformisées (par
là, il faut entendre le taux, le fonctionnement, les opérations
imposables).Pour ce faire, les pays de
![](Les-effets-de-la-TVA-sur-le-patrimoine-des-menages-de-la-RDC28.png)
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10 (Carlo COTTARELLI, Mobilisation
Des recettes dans les pays en développement, Mars 2011, FMI).
l'Union Européenne ont accepté d'être
conduits par un texte de référence. Le premier texte a
été adopté le 17 mai 1977 la directive 77/388/CEE
(6ème directive TVA) qui constitue encore à l'heure actuelle le
texte de référence en matière de TVA communautaire.
Au moment de l'avènement du marché unique qui a
aboli les contrôles
douaniers aux frontières pour le trafic
intracommunautaire de marchandises, la 6ème directive de
1977 a connu une grande modification et cela a eu lieu le 1er
janvier 1993.
Ce mouvement de généralisation de la TVA a
continué jusqu'à atteindre presque la totalité des pays
développés dans le monde jusqu'en 1990. Depuis le début
des années 1990, cette taxe s'est répandue rapidement en dehors
des économies avancées. Bien qu'elle n'existe pas dans tous les
pays, elle est devenue une norme et continue à progresser. Les
statistiques du Fonds Monétaire International montrent qu'avant 1990, il
n'y avait que moins de 50 pays qui avaient inséré la TVA dans
leur système fiscal mais de 1990 à 2009, ce chiffre est
passé de moins de 50 pays à environ 140 pays10.
Dans certains pays développés, la TVA et son
fonctionnement sont tellement poussés que l'on parle maintenant de la
TVA sociale. La TVA sociale consiste à augmenter le taux de TVA
pour que cet impôt puisse se substituer aux cotisations sociales. Le
principe de la TVA sociale est d'augmenter le taux de TVA pour financer la
protection sociale et de diminuer les cotisations sociales payées par
les entreprises. La baisse des cotisations sociales rendra les entreprises plus
compétitives et elles pourraient par conséquent embaucher
davantage. Mais il est reproché à cet impôt d'amenuiser le
pouvoir d'achat des ménages en augmentant les prix des biens et services
sur le marché.
Dans les pays en développement, c'est le Fonds
Monétaire International qui, par l'entremise des programmes d'ajustement
structurel
![](Les-effets-de-la-TVA-sur-le-patrimoine-des-menages-de-la-RDC29.png)
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(P.A.S.), a impulsé l'insertion de la TVA dans les
systèmes fiscaux de ce pays en remplacement des impôts sur le
chiffre d'affaires. Dans ces conseils, le FMI préconise une assiette
large, un taux unique et un seuil assez élevé. Ces
recommandations, que partagent largement les experts dans ce domaine, visent
à concrétiser les avantages fondamentaux potentiels de la TVA qui
sont le rendement, la neutralité économique et la
simplicité. C'est dans ce cadre que la République
Démocratique du Congo est devenu le 143ème pays
à adopter la TVA en remplacement de l'Impôt sur le Chiffre
d'Affaires (ICA) le 1er janvier 201211.
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