2.2.1.2 Les syndicats de salariés
Les problématiques sociales sont familières des
syndicats de salariés. Toutefois, ces derniers doivent
intégrés de nouvelles questions, telles que l'environnement, la
cohésion sociale globale. La mondialisation a engendré une
détérioration des conditions sociales. Ces problématiques
se posent au niveau mondial ; l'enjeu pour les syndicats est d'agir par le
biais d'un cadre institutionnel de dimension également mondiale. Des
accords mondiaux sont signés. Ils permettent de prendre en compte
l'entreprise dans sa conception élargie, ce qui permet
d'appréhender des problématiques relevant de la RSE et le DD,
comme le montrent plusieurs exemples.
Les syndicats expliquent qu'ils pallient une carence des
gouvernements et organisations internationales à protéger les
travailleurs des mauvaises conditions de travail.
Autre point intéressant : les syndicats analysent
les codes de conduite des entreprises pour vérifier dans quelle mesure
les entreprises mettent réellement en oeuvre leur responsabilité
sociale, ou dans quelle mesure, au contraire, elles ne répondent
qu'à une pression de l'opinion publique.
Au niveau européen, les syndicats s'attachent à
conserver la primauté de la réglementation et de la
législation sur l'approche volontaire des entreprises. Cette approche a
été notamment relayée en France par la CGT et la CFDT
à travers une première initiative concernant l'épargne
salariale, en vue d'une plus grande sécurité et justice par le
biais de la mise sous label des fonds gérés. Le levier d'action
« épargne salariale » ne fait pas
l'unanimité et pose la question du pouvoir réel qu'elle
apporte aux syndicats.
Dés lors, plusieurs questions se posent aux
syndicats : comment utiliser les formes d'actions offertes à
l'actionnaire tout en oeuvrant pour une population qui reste avant tout
salariée ? Comment entrer dans un dialogue avec l'employeur sans se
noyer dans la masse des autres parties prenantes ? Comment s'ouvrir
à de nouveaux modes de raisonnement intégrant les
problématiques globales de société ?
En matière sociale, un enjeu important se situe dans sa
capacité à travailler sur la responsabilité individuelle
afin de renforcer le pouvoir du salarié face à celui de
l'entreprise. Les syndicats continuent de développer une approche
collective de l'action dans un monde où l'individualisme est la
règle, dans un monde où chacun sait inconsciemment qu'il ne peut
plus compté que sur lui-même pour acquérir du pouvoir face
à celui de l'entreprise, qui grandit sans cesse.
Pour progresser dans ce sens, la solution consiste à
redonner la responsabilité de son parcours à chaque
salarié, ce qui permet d'individualiser les problématiques
posées.
D'autre part, des combats ont perdu de leur
légitimité : le combat pour une protection de l'emploi
réalisée par l'entreprise par le biais d'une approche d'emploi
à vie ; le combat pour des augmentations collectives des salaires
alors que ces augmentations ne sont que minimes. Les syndicats demandent encore
à l'entreprise de prendre des décisions en faveur des
salariés alors que cette dernière a tout pouvoir pour ne pas les
prendre, étant donné l'état du marché de l'emploi,
le resserrement des acteurs « grandes entreprises »,
l'abandon par les individus du combat collectif.
Il est nécessaire de quitter la position d'attente
vis-à-vis de l'entreprise car elle a, aujourd'hui, le pouvoir
nécessaire pour ne pas donner.
|