La protection de l'environnement en droit coutumier congolais. Cas de pygmées de la province de l'Equateur en RDC( Télécharger le fichier original )par Bienvenu Wapu Samaki Université catholique du Congo - Gradué en droit 2012 |
§2. Fondement politiqueLe sol qui (porte l'environnement) est depuis les temps immémoriaux, un des instruments privilégiés de prise et de contrôle du pouvoir. Dans la société traditionnelle, le domaine foncier s'obtenait de trois façons : - Soit pacifiquement - Soit en échange d'un grand service rendu - Soit à la suite d'une conquête Abondant dans le même sens, Marcel NDJONDJO dans la même Conférence estime que : « Comme tous les autres peuples de la terre, les africains sont entrés en possession de la terre par occupation qui est le mode originaire d'acquisition d'un bien sans maître (res nullius). Suivant le jeu des migrations, les africains ont occupé les terres vacantes qu'ils trouvaient dans leur passage et en sont devenus des propriétaires ».61(*) A ce sujet, poursuit -il : « il est très intéressant de rappeler que la notion de propriété terrienne, telle que l'africain la conçoit, est très différente de la logique occidentale. La propriété terrienne n'est jamais individuelle : elle est essentiellement collective. C'est une communauté, à dimensions souvent réduite, qui s'installe quelque part, occupe les terres et le fait siennes. Ces terres qui sont une propriété collective étaient sous la responsabilité d'un chef de clan, de tribu ou de famille qui les conservait au nom de tous. Tous les membres de famille y ont droit individuellement ou collectivement. Ce chef, appelé aussi chef des terres, est un grand prêtre qui entretient avec la terre un rapport hautement spirituel au sens noble du terme. Non seulement, il conçoit la terre comme un don de Dieu, et plus tard des ancêtres, lieu privilégié de communication avec les esprits, mais aussi il endosse la responsabilité de la transmettre aux générations futures. Ceci implique de sa part la surveillance qu'il exerce sur les autres usagers de la terre au niveau du clan, de la tribu ou de la famille62(*) §3. Fondement Socio-économiqueLa terre, comme mère nourricière, porte les mamelles de l'autosuffisance et de la sécurité alimentaire. C'est grâce à la plus value relative aux activités agricoles, cynégétiques, de cueillette et pastorales que la terre offre aux populations qui y travaillent encore manuellement, un moyen de travail sur et un instrument de reproduction social. Cette terre selon NGOMA est perçue par certains allochtones comme un signe de prestige social dont la finalité réside dans la thésaurisation et l'accaparement stérile. Ces allochtones se sont adjugés des surfaces importantes sous forme de fermes et parcelles sans les mettre réellement en valeur. Ces lotissements, parcelles et fermes ne profitent pas aux couches populaires mais aux seuls bourgeois puisqu'ils ne sont accessibles qu'aux éléments aisés qui, généralement, en possède déjà au moins un63(*) Apres ce petit parcours du fondement de la propriété foncière-forestière, voyons à présent les différentes stratégies de la protection de l'environnement dans la société traditionnelle congolaise. * 61 Cf. NDJONDJO M., C.C * 62 ibidem * 63 NGOMA NGANDU., op.cit, p. 67 |
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