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La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001

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par Kouadio Adolphe N'GORAN
Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012
  

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II-La florescence des Libanais dans la commercialisation du cacao

Au début des années, l'on assiste à la crise économique avec l'effondrement des prix des matières premières agricoles notamment le cacao et le café sur le marché international. Le gouvernement se trouve alors dans l'incapacité de financer l'achat de ces matières. Cela entraine l'apparition des opérateurs économiques privés tels que les Libanais.

A/ L'émergence des Libanais dans le négoce du cacaoyer

Les Libanais assurent presque le contrôle de la commercialisation du cacao et du café. Ils sont omniprésents dans tout le processus de commercialisation. Il y a d'abord l'étape de la collecte des produits à la campagne. Ils disposent également des camions pour le transport de la marchandise. En outre, ils sont propriétaires des usines de magasinages, de conditionnement des produits. Enfin, ils participent à l'exportation de ces produits.

1-L'achat du cacao en dessous du prix incitatif bord champ de la Caistab

Entre 1987 et 1990, les matières premières agricoles commerciales connaissent une baisse drastique de leur prix sur le marché international. Les mécanismes ou structures gouvernementaux ont du mal à fonctionner correctement.. Les producteurs sont également affectés par cette situation et ont perdu tout espoir. Il s'ensuit alors la réapparition des Libanais qui ont été pendant la colonisation les intermédiaires entre les producteurs africains les Européens dans la commercialisation ces produits agricoles.

Cette intervention se fait premièrement à travers la fixation des prix par les Libanais eux-mêmes. Cela s'explique par deux raisons capitales. Il y a les difficultés de la Caistab à financer les campagnes et le retrait de la Côte d'Ivoire au marché international. En effet, entre 1988 et 1990, on assiste à la faillite des mécanismes de régularisation des transactions des matières premières agricoles (Caistab) et l'effondrement du pouvoir d'achat de l'Etat. La filière cacaoyère se trouve dans une situation d'abandon. La Caistab est la seule structure gouvernementale qui détient le monopole de la filière. La CAISTAB se trouve incapable de rembourser ses créanciers. Elle réalise un déficit de cinq milliards de francs CFA en 1988 au cours des cinq dernières années. Elle se trouve dans l'impossibilité de financer et de régulariser le négoce des matières agricoles.

Il y a également le refus du gouvernement ivoirien de participer au commerce international du cacao. «  Depuis 1975, le cacao n'avait été aussi malmené sur les marchés mondiaux. Avant l'éclatement de l'accord international en février 1988, les cours se maintenaient autour de 1100 livres par tonne de fèves»266(*). A partir de ce moment, l'engagement libanais devient capital. En effet, les Libanais qui sont le négoce du café et du cacao résident dans toutes les régions productrices de ces matières premières. On a par exemple Chaitou Ali qui assure l'achat du café et du cacao à Soubré et à Issia. Il possède des camions remorques de transport de ces produits267(*). En plus, de Chaitou, il y a également Assaad qui quant à lui, exerce ses activités commerciales à Soubré et à San Pédro268(*). Ils achètent les fèves de cacao bord champ par l'intermédiaire des collecteurs appelés «pisteurs«. Les relations entre Libanais négociants et pisteurs sont les suivantes. Le pisteur est pour la plupart fils de producteurs et ressortissants des pays de l'hinterland, généralement déscolarisés résidant en ville. Il fait la navette entre les campements et la ville. Ce dernier nourrit l'idée d'être acheteur de produits. Cependant, il ne dispose pas de ressources nécessaires pour réaliser son projet. Il monnaie son talent auprès du magasinier libanais.

Ce dernier lui fixe le prix du kg du produit en lui proposant une commission. Le pisteur collectionne les produits et les acheminent en ville à crédit. C'est à la livraison que le pisteur procède au paiement des produits. Compte tenu de l'absence des institutions étatiques, les mandataires libanais payaient le cacao à vil prix. En 1988, les Libanais achètent le kilogramme du cacao à 200 francs CFA, alors que le prix minimal au planteur était fixé à 400 francs269(*). Ainsi, ils leur ont acheté la moitié souvent en prétendant que c'était les nouveaux tarifs du gouvernement270(*). Ils usent souvent de tous les moyens pour s'approprier le cacao. Ces attitudes sont la malice, le chantage et les menaces. Au delà, les Libanais interviennent dans l'exportation du cacao.

* 266Eric FOTTORINO, Afrique : « la chimère des matières premières », In le Monde du Mardi 20 Mars 1990, p29

* 267 Khodr HEKMAT, op.cit, p150

* 268 Idem, p123

* 269Stéphane DUPONT ; « Côte d'Ivoire : Cacao : Brûler pour Renaître » ; In Jeune Afrique économique n° 164 ; février 1993 ; pp125-133

* 270Jean-Louis G ; op.cit. p98

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