3.3 Une exécution budgétaire
défavorable pour l'économie
De 1985 à 1994, 1995, le Cameroun enregistre des
déficits budgétaires importants dont la moyenne annuelle est de
-4,7% du PIB. Ces déficits seront à l'origine de l'augmentation
des engagements de l'Etat vis-à-vis de l'extérieur et de
l'intérieur. Depuis 1995, le solde budgétaire est
excédentaire. On constate néanmoins que l'Etat continue à
s'endetter vis-à-vis de l'extérieur au lieu d'utiliser cet
excédent, ce qui semble paradoxal. Pour mieux comprendre cette
situation, il faut garder à l'esprit que le solde s'observe ex post
alors que le recours au financement extérieur se fait tout au long de
l'année budgétaire. Les dysfonctionnements constatés dans
l'exécution des dépenses, notamment au niveau des dépenses
en capital dont la sous consommation des crédits est de l'ordre de 50%
justifient ces excédents préjudiciables à la
croissance.
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
La non exécution dans les délais de la
dépense publique induit deux coûts, un coût
économique et un coût financier. Au plan financier, l'Etat devra
payer les intérêts sur l'emprunt contracté alors que ce
dernier n'a pas été utilisé à temps. Au niveau
économique, l'excédent découle du manque d'offre des biens
nécessaires à la croissance et à la réduction de la
pauvreté. La croissance des dix dernières années a ainsi
été inférieure aux objectifs d'où le retard
accusé dans la réalisation des OMD.
Figure 19 : comparaison solde
budgétaire et emprunts extérieurs (milliards).
Source :
MINFI/DAE/FP
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