3.2 Analyse de la dépense publique au Cameroun
3.2.1 Évolution de la dépense publique
Les dépenses publiques sont faibles au Cameroun depuis
1994 avec une moyenne de 15,5% du PIB sur la période 1994-2009. En
effet, elles se situent à 24% du PIB en moyenne entre 1980 et 1985 et
à 20,3% du PIB entre 1986-1993.
Globalement sur la période 1984-1994, les
dépenses publiques sont supérieures aux recettes, ce qui se
traduit par un important déficit budgétaire dont la moyenne
annuelle est de -4,7% du PIB sur cette période. L'une des principales
conséquences de ce déficit est l'augmentation de l'encours de la
dette publique qui passe ainsi de 40,9% du P11B en 1984 à 62% du P11B en
1993 puis à 118,4% du PIB en 1994 à la suite de la
dévaluation du franc CFA
Depuis 1995, les autorités camerounaises optent pour un
excédent budgétaire en maintenant les dépenses au dessous
des ressources internes. Ce qui se traduit sur cette période par un
solde budgétaire excédentaire d'environ 1,8% du P11B par an. Cet
excédent budgétaire aurait servi au remboursement de la dette
extérieure dont le stock a été ramené à
60,2% en 2005 et à 20,2% en 2006 suite à l'atteinte par le
Cameroun du point d'achèvement de l'initiative PPTE. L'encours de la
dette publique extérieure du Cameroun ne se situerait plus qu'à
12,1% du PIB en 2010.
Un seul constat se dégage, recettes et dépenses
publiques stagnent à des niveaux faibles en pourcentage du PIB. Le
faible niveau des recettes contraint aussi celui des dépenses, le
gouvernement souhaitant maintenir son excédent. Cet excédent
n'est malheureusement pas utilisé pour combler le besoin en
investissement du fait de la sous consommation des crédits
Figure 17 : évolution de
la dépense publique au Cameroun (% PIB)
Source : MINFI/DAE, calculs
de l'auteur
3.2.2 Évolution des composantes de la dépense
publique
Selon la fonction économique, les dépenses
publiques se repartissent en fonctionnement, investissement et dette.
L'évolution de ces trois composantes se présente ainsi qu'il suit
sur la période 1989-2009:
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Les dépenses de fonctionnement restent la principale
composante sur toute la période. Leur part passe de 56,7% du budget de
1989 à 67,4% en 2009. En effet, alors qu'elles représentent 67,9%
du budget de 1993, les dépenses de fonctionnement vont chuter à
47,3% en 1994 à la suite de la dévaluation. Cette baisse se fait
au profit du règlement de la dette publique qui deviendra à
partir de ce moment la deuxième composante du budget. Les
dépenses de fonctionnement retrouvent leur dynamisme à partir de
1999 passant ainsi de 46% des dépenses publiques à 72,6% en
2008.
Quant aux dépenses d'investissement, elles sont
caractérisées par un niveau trop faible depuis plus de 15 ans.
Ces dépenses qui avoisinaient les 30% du budget à la fin des
années 80 chutent de plus de moitié pour se situer à moins
de 15% sur la période 1994-2008. La baisse se fait au profit du
règlement de la dette. En 2009, du fait de la diminution du service de
la dette, les dépenses d'investissement sont de nouveau le
deuxième poste des dépenses publiques et représentent 25%
de l'enveloppe globale.
La figure ci-dessous détaille ces évolutions :
Figure 18 : structure de la
dépense publique effective au Cameroun
Source : INS/Comptes
nationaux, calculs de l'auteur
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