PARTIE II : AMELIORATION DE L'ESPACE
DES DEPENSES
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La croissance et la stabilité macroéconomique
déterminent le niveau des recettes dont celui des dépenses
publiques nécessaires à l'atteinte des OMD. La crise
économique internationale a aggravé le retard enregistré
dans leur réalisation. Bien que la reprise soit amorcée, le
niveau de croissance sera insuffisant pour atteindre les objectifs
fixés. En effet, la Banque mondiale estime entre 8 et 9% par an le
rythme de croissance qui puisse permettre aux pays africains de porter en une
génération le revenu réel par habitant à la
moitié du niveau actuel de celui des pays industrialisés. Dans
cette optique, des efforts s'imposent au plan interne pour accroître
efficacement, durablement et suffisamment l'offre des biens et services
publics. L'objectif étant d'éradiquer les problèmes
structurels d'infrastructure, d'énergie, de création d'emplois,
de santé et d'éducation. Or le niveau global des dépenses
publiques est faible, notamment du fait d'une insuffisance de ressources. De
plus, la dépense publique est moins efficace dans son ensemble à
cause de nombreuses déperditions et la faible exécution du
BIP.
A la suite de la première partie relative à
l'amélioration de l'espace de ressources, cette nouvelle partie traitera
du défi de l'amélioration de l'efficacité de la
dépense publique. Pour y parvenir, nous présenterons d'abord le
problème d'efficacité de la dépense publique dans son
ensemble, ensuite nous aborderons la problématique de la relance de
l'investissement public.
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CHAPITRE 3 : EFFICACITE DE LA DEPENSE PUBLIQUE
L'accroissement de l'efficacité de la dépense
publique peut être obtenu à travers deux modalités
essentielles. La réduction des déperditions le long de la
chaîne de la dépense et l'amélioration de l'impact des
dépenses qui parviennent au bout de la chaîne. A ressources fixes,
une dépense efficace permet une offre plus abondante de biens et
services. De plus cette modalité d'élargissement de l'espace
budgétaire a l'avantage de ne pas induire de coût de mobilisation
de ressources supplémentaires.
3.1. Considérations théoriques
Sur le schéma ci-dessous, les ressources
budgétaires(R) sont représentées en abscisses. On suppose
que les dépenses sont égales aux ressources. En ordonné,
on représente le bénéfice marginal social de la
dépense(SBM) et le coût marginal social des ressources(SMC). La
droite de bénéfice marginal a une pente négative pour
signifier que les dépenses les plus rentables sont effectuées en
premier. La droite de coût marginal a une pente positive. A
l'intersection, le coût marginal est égal au
bénéfice marginal.
Selon ce graphique, il est possible d'accroître le
niveau de biens publics sans modifier le taux de prélèvement.
D'une part, une amélioration de la qualité du
prélèvement entraîne un déplacement de la droite de
coût vers la droite, l'offre de biens publics augmente alors de Ro
à R1. De plus, une meilleure efficacité de la dépense
augmente le bénéfice marginal donc le niveau des biens publics
qui passe de R1 à R2. En définitive, une amélioration
conjointe de la qualité du prélèvement et de
l'efficacité de la dépense permettrait d'augmenter l'offre de
biens publics de Ro à R2. Globalement, prélever à moindre
coût ou dépenser de manière plus efficace a pour effet
supplémentaire d'améliorer l'offre des biens publics.
Figure 16 : qualité du
prélèvement et de l'efficacité de la dépense sur
l'offre de biens publics.
SMB, SMC SMC0
SMC1
SMB1 SMB0
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R0 R R2 R
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