Conclusion
Nous avons montré dans les pages
précédentes que l'encours de la dette publique extérieure
est faible depuis 2006, environ 12,1% du PIB en 2010. Le pays ne court donc
aucun risque d'insolvabilité à court terme. De plus, le service
de la dette extérieure par rapport aux recettes d'exportations se situe
à moins de 5%. Conséquence, le risque d'illiquidité est
très faible à court terme. Les deux indicateurs montrent que la
contrainte de la dette s'est décélérée et l'Etat
peut à nouveau prétendre à des financements
extérieurs au-delà du niveau actuel des tirages.
Au niveau interne, un fort potentiel de financement existe du
fait de l'importance des réserves extérieures de la BEAC d'une
part, et de la surliquidité bancaire d'autre part. La
surliquidité peut s'observer à travers l'absence de refinancement
des banques par la BEAC depuis 2002 et par des taux de réserves
obligatoires relativement élevés. Pour ce qui est des
réserves extérieures, le niveau adéquat est de 3 à
4 mois d'importations. Hors, le volume des avoirs de réserves est en
amélioration constante depuis 2000 et se situe à 10,9 mois
d'importations à fin 2009. Ceci permet aussi à l'Etat de
mobiliser des financements internes à l'instar de l'emprunt obligataire
de 200 milliards lancé en 2010 et celui prévu en 2011.
Enfin, l'Etat renoncement progressivement à
l'émission monétaire, se contentant plus du partage des
bénéfices que réalise la BEAC en fin d'exercice.
.
Page 27
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
Conclusion de la première partie
Cette partie avait pour but d'étudier les
possibilités d'amélioration du niveau des ressources
budgétaires internes et de financement afin de permettre à l'Etat
d'accroître son espace ressources. Les analyses effectuées
permettent de conclure qu'il est possible et même souhaitable d'accroitre
le niveau des recettes internes et de financement.
Au niveau des ressources internes, le recouvrement des
recettes fiscales reste en deçà du potentiel aussi bien en
impôts directs qu'indirects. Pour améliorer les impôts
directs, on devrait étendre l'impôt sur le revenu des personnes
physiques à des revenus non salariaux et rechercher le niveau de
l'impôt sur les sociétés non pétrolières qui
optimise son rendement. Pour ce qui est des impôts indirect, le
recouvrement de la TVA devrait être amélioré car ses
performances actuelles ne représentent que près de la
moitié de son potentiel, alors même qu'il devra constituer
l'élément pivot de la transition fiscale (épuisement du
pétrole et entrée en vigueur des APE). La maîtrise des
exonérations fiscales (1,7% du PIB en 2010) permettrait aussi de
garantir un niveau adéquat de ressources budgétaires. De plus, la
production pétrolière qui pourrait s'arrêter d'ici dix ans
nécessite une nouvelle stratégie d'exploration afin de
différer la survenue des lendemains sans pétrole.
Outre une mobilisation relativement faible des recettes
interne. Le Cameroun mobilise peu de financements. Au niveau externe, la
moyenne annuelle des tirages sur emprunts extérieurs est de 0,6% du PIB
depuis 2006 contre une moyenne de 1,6% du PIB sur la période 1995-2005.
Pourtant, les analyses effectuées montrent qu'à court terme, les
risques d'insolvabilité et d'illiquidité sont très faibles
depuis 2006. En 2010, l'encours de la dette extérieure ne se situe plus
qu'à 12,1% du PIB, loin du seuil de 30% du PIB à partir duquel le
pays court théoriquement le risque d'asphyxie. Le service de la dette
extérieure quant à lui représente moins de 5% des recettes
d'exportations (1,3% du PIB) dont très en deçà des 20%
jugés asphyxiant par la théorie économique. Pour combler
ses besoins en ressources budgétaires, l'Etat peut donc prétendre
à de nouveaux financements extérieurs d'un niveau
élevé que le niveau actuel. Au niveau interne, un fort potentiel
de financement existe du fait de l'importance des réserves
extérieures de la BEAC d'une part, et de la surliquidité bancaire
d'autre part. L'Etat peut mobiliser des financements internes à l'instar
de l'emprunt obligataire de 200 milliards de FCFA (2,3% du PIB) lancé au
second semestre 2010.
Page 28
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
|