2. Facteurs d'adhésion
En dépit de défauts inhérents à
leur conception, plusieurs aspects des contrats agri-environnementaux
constituent un avantage non négligeable pour les agriculteurs qui les
considèrent comme des motifs suffisants pour contractualiser.
Les bénéfices financiers représentent
l'argument principal des agriculteurs lors de l'adhésion. Moins la
mesure est financée, moins elle rencontre de succès, quel que
soit le territoire. Les mesures subventionnées constituent une aubaine
pour les agriculteurs volontaires qui y voient l'occasion de faire financer des
pratiques qu'ils ont, pour beaucoup d'entre eux, déjà
adoptées partiellement. C'est également l'opportunité de
capter des capitaux en vue de moderniser leur outil de travail par des
investissements infrastructuraux.
L'adhésion à un dispositif peut favoriser
l'amélioration des conditions de travail lorsqu'elle est source de
réorganisation fonctionnelle. Elle peut également apporter
à l'exploitant un ensemble d'outils technico-économiques (analyse
des sols, logiciels de fertilisation...) et un encadrement confortable. La
recherche de ce type de relation « donnant - donnant » entre
agriculteurs et gestionnaires est une des raisons du succès des mesures
agri-environnementales dans le secteur amont du bassin versant de la Seille :
une mutualisation des efforts a pu donner aux exploitants l'assurance de
s'insérer dans une démarche construite et collective autour
d'enjeux locaux qui leur sont chers. La tendance de contractualisation s'est
alors propagée, l'enjeu pour les exploitants devenant de ne plus rester
à l'écart de l'encadrement, des conseils et de la
proximité offerte notamment par la chambre d'agriculture.
La contractualisation permet de pallier à la crainte
d'un renforcement de la règlementation et des moyens de contrôle
des pratiques professionnelles par les pouvoirs publics. Les agriculteurs
peuvent avoir tendance à s'engager pour éviter une sanction
future et bénéficier des crédits disponibles par la
même occasion.
De manière générale, tous les facteurs
d'adhésion et les leviers possibles pour les renforcer reposent sur la
qualité et la précocité de la communication
développée par des acteurs comme la Chambre d'agriculture. Plus
tôt les exploitants sont insérés dans le processus
d'implantation des mesures agri-environnementales, plus forte sera la relation
de confiance établie. Les échanges visant à comprendre
l'attachement de l'exploitant à son environnement pour adapter les
démarches d'orientation des pratiques sont alors facilitées.
Master 2 Politiques Territoriales de Développement
Durable 68
Quatrième partie :
Perspectives d'évolution des dispositifs La Seille :
Gestion de la ressource en eau et pollution agricole
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