IV. 2. 2. Le reboisement
Les observations auxquelles s'ajoutent les enquêtes
faites sur le terrain, nous ont permis de constater qu'il y a eu effectivement
des reboisements dans la commune depuis 2000. Il s'agit entre autres de la
plantation communale dénommée « coup de coeur » sur
environ 10 hectares ; du bosquet de la journée panafricaine de la femme
en 2006 avec des Acacias ; de la plantation de 2600 plants de
flamboyants avec l'appui de la Direction des Forêts (DFOR) en 2005 et en
2007 une opération de plantation de 1800 plants dans les écoles ;
de la plantation de 15 000 plants (dont 75 % d'arbres fruitiers et 25 %
d'arbres ordinaires) dans les différents villages de la commune avec
l'appui des amis français. En somme chaque année plus de 1000
plants sont mis sous terre. Cependant, le taux de réussite reste faible.
Alors nous préconisons que dans les années à venir, le
reboisement puisse tous les acteurs et surtout le suivi du reboisement est un
élément indispensable. Pour cela nous préconisons :
- la gestion participative et intégrée des
ressources naturelles. Le suivi des plants mis sous terre doit être
effectif (arrosage de plants en saison sèche jusqu'à au moins 2
ans, protéger les plants contre les animaux et les feux) ;
- alphabétiser les paysans afin qu'ils puissent mieux
comprendre les différentes techniques de restauration du couvert
végétal et des sols ;
- sensibiliser la population, tout en leur montrant
l'importance du couvert végétal ;
- encourager les populations à la technique de
plantation d'arbre ;
- initier un programme de plantation d'arbre « un
village, un bosquet ».
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IV. 2. 3. La protection de la végétation et
restauration des sols
La population de la commune de Poa, consciente de
l'évolution régressive du couvert végétal, initie
les méthodes de protection de la végétation et de
restauration des sols.
IV. 2. 3. 1. La protection de la
végétation
Diverses méthodes sont proposées à
l'échelle nationale, mais nous retenons entre autres : la mise en
défens, la lutte contre les feux de brousse, lutte contre la coupe
abusive du bois et la lutte contre la divagation des animaux.
l La mise en défens est une méthode ou un
ensemble de techniques mises en oeuvre dans un espace défini en vue de
sa protection, de sa régénération et/ou de son
enrichissement11. L'objectif de cette technique est de restaurer les
sols ainsi que la végétation naturelle, de protéger la
végétation existante, de favoriser la reconstitution des zones
dégradées par la régénération naturelle, de
fournir à long terme aux populations les produits forestiers et
d'obtenir une meilleure production agro-sylvo-pastorale etc.
l La lutte contre les feux de brousse, il faudra mettre un
bureau en place et enseigner la population sur les différentes
méthodes et techniques de luttes préventives et curatives. Il
s'agit d'abord de préparer les habitants à ne pas allumer du feu
n'importe où. L'objectif de cette technique est de minimiser les effets
des feux tardifs sur le couvert végétal, les sols et autres biens
de l'homme. Cela dans l'optique d'une production agro-sylvo-pastorale soutenue.
Cet objectif ne peut être atteint que si l'on s'y consacre
réellement.
l La lutte contre la coupe abusive du bois passe d'abord par
la sensibilisation de la population. Il faudra réduire la consommation
de cette source d'énergie, par l'utilisation des foyers
améliorés (le but étant la réduction de la
consommation du bois). Un assouplissement des conditions d'accessibilité
à l'utilisation du gaz butane serait souhaitable, afin que la population
puisse substituer le bois en gaz butane.
l L'animal domestique occupe une place de choix dans la vie
des populations. En effet, l'élevage joue un rôle très
important dans la vie des communautés. Dans notre contexte l'animal est
le produit qu'on peut rapidement vendre pour les dépenses surprises,
où ils servent de sources de revenus pour les paysans. Il sert
également à la production du lait et de la viande et sont
utilisés dans les travaux champêtres (boeufs et ânes). La
détermination de zone pastorale obéit aux préoccupations
des
11 Ministère de l'environnement et de l'eau,
2001 : Manuel de foresterie villageoise. p 49.
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populations qui leur permettraient de limiter les
dégâts liées à la divagation des animaux. Pour ce
faire un contrôle de la transhumance et la sédentarisation est
souhaitable :
- la création de pistes à bétail ;
- la réglementation de la date d'arrivée des
éleveurs. Cette réglementation passe par le choix d'une
période propice à l'accueil des éleveurs dans le
département. Certains arrivent avant même que tous les paysans
aient fini de récolter, si bien qu'en plus des dommages causés
sur la masse végétale, les animaux détruisent les
récoltes ;
- la création de points d'abreuvement.
La mauvaise répartition géographique des points
d'eau expose certains villages à des dégâts de
bétail. De plus, l'effectif du cheptel connait une augmentation continue
au niveau communal, tandis que la production fourragère devient
insuffisante. Il est donc nécessaire de stabiliser les effectifs de
bétail à un niveau compatible avec les ressources disponibles.
Ces méthodes sont cependant variées. C'est ainsi que sur le
terrain, nous avons pu distinguer des techniques mécaniques et des
techniques biologiques.
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