B. LES FACTEURS NEONATALS
Les variables néonatales qui avaient un impact sur le
devenir immédiat du TFPN, étaient le poids de naissance,
l'âge gestationnel, le score d'Apgar à la 5ème
minute, la notion de réanimation avancée, la détresse
respiratoire et l'asphyxie néonatale. Ni le sexe, ni la
température à l'admission n'influençaient le devenir des
TFPN.
1. LE POIDS DE NAISSANCE
Le devenir était significativement
corrélé au poids de naissance. Plus le poids diminuait, moins il
y'avait de survivants au sein des TFPN de notre série. C'est ainsi que
seuls 4% des moins de 1000g, sont sortis vivants de l'unité de
néonatalogie contre 32% des TFPN dont le poids était compris
entre 1000 et 1499g. Le poids moyen des survivants (1278g) était
significativement plus élevé que celui des
décédés (1140g). D'autres auteurs ont également
établi cette association entre le poids de naissance des TFPN et leur
devenir hospitalier (4, 5, 7, 13, 30, 31, 41, 43, 46). Ces
trouvailles s'expliquent par le fait que les complications liées au TFPN
sont d'autant plus létales que le poids de naissance diminue (2,
3, 18). Les nouveau-nés de moins de 1000g sont les plus
vulnérables dans notre contexte. Ce qui se justifie par le fait qu'il
s'y associe souvent, une extrême immaturité mais également,
par un manque de ressources pour une prise en charge optimale.
2. L'AGE GESTATIONNEL
Le taux de survie était de 8% chez les moins de 28SA,
de 27% chez les 28-32SA et de 38% chez les plus de 32SA. Par ailleurs, les
survivants avaient un âge gestationnel moyen significativement plus
avancé que celui des décédés (30,1SA contre
29,4SA). L'âge gestationnel avait un impact statistiquement significatif
sur le devenir des TFPN. Cette association entre le devenir du TFPN et son
âge gestationnel a été retrouvée dans d'autres
études (4, 7, 10, 31, 33, 41). Les chances de survie
étaient amoindries par l'immaturité du nouveau-né.
L'existence d'une prématurité voire d'une extrême
prématurité, majorait le risque de décès au sein de
notre population de TFPN. Une fois de plus, le manque de ressources semble
être à l'origine d'un tel constat. En effet, plus le
nouveau-né est immature, plus il nécessite des conditions de
prise en charge particulières et pour la plupart onéreuses. Les
unités de néonatalogie de notre pays, en l'occurrence celle de
l'HGOPY ne sont pas encore dotées de tous les outils, en vue
d'améliorer le pronostic des TFPN les plus immatures.
3. LE SCORE D'APGAR A LA 5ème MINUTE ET LA
REANIMATION AVANCEE
Le score d'Apgar moyen des survivants à la
5ème minute était de 7,69 et était
significativement plus élevé que celui des
décédés qui était de 6,56. Nous avons
constaté une amélioration de la survie, chez les TFPN ayant un
score d'Apgar supérieur ou égal à 7, à la
5ème minute. Ces trouvailles sont similaires à celles
décrites dans d'autres études (4, 7, 33, 47, 49,
52). Par ailleurs, la réanimation avancée était
un facteur associé au devenir immédiat des TFPN. Près de
85% des TFPN ayant nécessité une réanimation
avancée à la naissance (massage cardiaque externe,
oxygénothérapie, ventilation au masque ou au ballon, injection de
tonicardiaques) sont décédés en cours d'hospitalisation
contre 70,5% des non-réanimés. Le score d'Apgar à la
5ème minute, traduit l'adaptation du nouveau-né aux
mesures de réanimation de base. Il a été
démontré que ce score est corrélé à la
mortalité néonatale (53).
Néanmoins, chez les prématurés,
l'interprétation du score d'Apgar connait des limites du fait de leur
immaturité qui peut altérer leur réponse à la
réanimation de base sans qu'il y ait évidence d'une asphyxie. En
effet, l'immaturité des centres cardio-respiratoires ou certaines
malformations peuvent interférer avec le décompte des
fréquences respiratoire et cardiaque, l'immaturité neurologique
peut altérer l'évaluation du tonus (53).
Les mesures de réanimation avancée
pratiquées sur des nouveau-nés fragiles tels que les TFPN,
exposent à diverses complications. Il se pose le problème du
matériel, qui n'est pas toujours taillé à la mesure de ces
nouveau-nés très petits (masque trop grand, canule d'intubation
de grand calibre,...). Ce qui laisse penser à une réanimation
inadéquate et donc inefficace. Par ailleurs, les gestes invasifs
pratiquées au cours d'une réanimation avancée (intubation,
cathétérisme) les exposent aux infections nosocomiales.
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