III.4 - LE DUALISME BANQUES COMMERCIALES ET EMF
L'explosion des EMF depuis les années 9O pour les
activités de collecte de l'épargne, de l'octroi de crédit
et de rendre les services financiers aux populations fait que les EMF
constituent une menace pour les banques commerciales du point de vue de
l'atteinte de leurs objectifs pour ce qui est des services financiers rendus.
Les EMF constituent cette menace parce qu'ils sont à la fois dans les
zones urbaines et rurales d'une part et sont souples dans le financement de
beaucoup d'entreprises (PME/PMI) et d'activités en marge du circuit
bancaire (notamment l'agriculture) d'autres part. Cette position d'institution
de proximité leur donne les avantages de toucher une large population
dans l'offre des services financiers. Grâce à leurs
méthodes souples et à leurs volet d'intermédiaire social,
les EMF offrent les services financiers aux pauvres exclus du circuit bancaire.
On constate aujourd'hui que le volet de proximité des EMF ne laisse pas
indifférent les institutions bancaires, c'est le cas par exemple de la
banque commerciale ECOBANK- CAMEROUN qui depuis quelques temps multiplie ses
agences dans plusieurs quartiers dans une ville, ceci pour être proche de
la clientèle comme le font les EMF.
III.4.1 - Banques commerciales et financement de
l'économie
L'essentiel des activités bancaires concerne, outre les
services, des prêts à court terme liés à des
dépôts à vue. La volatilité importante des
dépôts des clients ainsi que de faibles garanties peuvent
expliquer en partie un
comportement « frileux » des banques face au
crédit. Les investissements productifs à moyen et long termes
sont pour l'essentiel financés hors du secteur bancaire, surtout par
autofinancement. Au Cameroun, seule Afriland First Bank, une banque à
capitaux locaux et hollandais, pratique à la fois le capital risque et
le leasing à côté de ses activités bancaires
traditionnelles (Hugon, 2007).
Les PME qui ont contribué à la crise bancaire
des années 1980 - en raison de leur faible pérennité et de
leur insolvabilité - ne sont pas financées par le secteur
bancaire excepté pour des opérations concernant leur fonds de
roulement. Le poids des banques françaises demeure important, mais on
observe un jeu concurrentiel important avec un certain développement des
banques à capitaux locaux (camerounais ou gabonais) et de pays tiers
(marocains, américains, etc.)
Les banques réalisent leurs marges grâce aux
commissions prélevées sur des services (par exemple les
transferts financiers ou le coût annuel de gestion d'un compte
représentant le montant du SMIG mensuel) et moins sur les
crédits, exception faite du crédit documentaire (Hugon, 2007).
D'où le développement du secteur de la microfinance.
|