monétaire
L'une des particularités des banques commerciales et
qui les distingue des autres institutions financières est le pouvoir
qu'elles ont de créer de la monnaie. La création monétaire
correspond à une augmentation de la masse monétaire, entendue
comme étant l'ensemble des moyens de paiements mis à la
disposition des agents non financiers. Dans le processus de création
monétaire, ce sont les « crédits qui font les
dépôts » (Patat, 1993). La banque dans ce cas octroi des
crédits non plus à partir des dépôts
collectés, mais plutôt à partir de la monnaie centrale
provenant d'une autre banque à travers le marché interbancaire ou
de la banque centrale. Ces crédits vont générer de
nouveaux dépôts en augmentant ainsi la masse monétaire. La
création monétaire peut également se faire à
travers des opérations sur devises étrangères. Dans ce
cas, l'augmentation de la masse monétaire correspond à la
quantité de monnaie étrangère convertie en monnaie
nationale par la banque. On distingue généralement Selon Plihon
trois principales sources de création monétaire, encore
dénommées contreparties de la masse monétaire : le
crédit à l'économie, les créances nettes sur l'Etat
et les
35
créances sur l'extérieur. Le crédit
à l'économie représente l'ensemble des crédits
octroyés aux agents non financiers autres que l'Etat.
III.2.1.3 - Intermédiation dans une
économie d'endettement et de marché
financier
C'est Hicks, (1975) qui fait la distinction entre
l'économie d'endettement et l'économie de marchés
financiers.
Dans une économie d'endettement,
l'intermédiation est forte et permet de mettre en correspondance les
agents à déficit et ceux à excédent. De plus, le
contrôle des pouvoirs publics est plus important que dans une
économie de marchés financiers. Dans sa politique
monétaire, le gouvernement peut agir, via la banque centrale, sur les
quantités de crédit, les prix, le loyer de l'argent et aussi sur
d'autres variables. L'influence de l'Etat dans les conditions de financement
des entreprises en particulier, est majeure dans une économie
d'endettement. Les entreprises manquent de financement et doivent faire appel
aux crédits bancaires. Elles s'endettent auprès des banques qui
jouent le rôle d'intermédiaire. Dans ce cadre, la Banque centrale
est en position de prêteur en dernier ressort.
Dans une économie de marchés financiers,
l'intermédiation a changé de nature due à la
présence d'autres intermédiaires. Elle assure des fonctions de
négociation, de courtage, de transformation des actifs. C'est cette
situation qui va entraîner la création par les banques de
sociétés satellites : les OPCVM (organismes de placement
collectif en valeurs mobilières), gérant des portefeuilles de
titres dont la diversification supposée réductrice du risque,
permet d'assurer une rentabilité supérieure à celle d'un
portefeuille plus limité. Des titres représentatifs d'une
fraction de ces actifs sont proposés aux épargnants sous forme de
SICAV (Sociétés d'investissement à capital variable), de
FCP (fonds commun de placement). Les banques sont ainsi passées, d'une
intermédiation de bilan à une intermédiation de
marché. Mais le passage d'une
36
économie d'endettement à une économie de
marchés financiers ne supprime pas le rôle d'intermédiation
des banques, il évolue suivant l'évolution du contexte
économique dans lequel on se trouve et peut même participer
à augmenter l'efficience globale du système financier. Car, ce
rôle d'intermédiation permet à la banque de contrôler
l'asymétrie d'information dont font face le marché financier.
|