CHAPITRE III : ACTIVITE D'INTERMEDIATION FINANCIERE DES
BANQUES COMME PILIER DE LA RENTABILITE BANCAIRE AU CAMEROUN
Ce chapitre nous permettra de faire ressortir d'une part les
différentes formes d'intermédiation financière, de
présenter l'activité d'intermédiation, les
différents types d'IF au Cameroun et d'autre part de montrer une
évolution de la rentabilité bancaire.
III.1 - FORMES D'INTERMEDIATION FINANCIERE
Pour Bialès (1999), Il faut d'abord distinguer
intermédiation de marché et intermédiation de bilan.
L'intermédiation peut être passive en ce sens que le rôle de
l'intermédiaire financier se limite à aider les agents à
besoin de financement à trouver les agents à capacité de
financement pour écouler les titres que les premiers désirent
offrir à long ou court terme aux seconds : C'est l'intermédiation
de marché. En plus de cette fonction traditionnelle de courtage,
l'intermédiation de marché remplit aussi aujourd'hui la fonction
de contrepartie. Ici, les demandeurs et les offreurs de capitaux sont
censés avoir un contact direct, dans la mesure où celui qui veut
par exemple placer ses économies en bourse, choisir librement la
société émettrice des titres qu'il va acheter. Cependant,
de nombreux formalismes sont nécessaires, qui requièrent
l'expertise des banques devenues courtiers (commissions) pour leurs clients sur
les marchés financiers.
L'intermédiation est active lorsqu'elle comporte une
fonction de transformation de titres, ce qui affecte nécessairement le
bilan de l'intermédiaire, d'où l'expression
d'intermédiation de bilan. L'intermédiation de bilan a pour
fonction traditionnelle l'octroi de crédit ; l'intermédiation de
titres au travers des OPCVM en constitue une forme contemporaine. Dans
l'intermédiation de bilan,
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Les deux parties (prêteurs et emprunteurs) s'ignorent
complètement et l'intermédiaire financier polarise tous les
risques.
Figure 1 : Formes d'intermédiation
financière
Intermédiation traditionnelle de courtage
Intermédiation de marché
Intermédiation nouvelle de contrepartie
Formes d'intermédiation Intermédiation
traditionnelle de crédit
Intermédiation de bilan Intermédiation nouvelle de
titres
Source : BIALES (1999)
Cet auteur va plus loin lorsqu'il distingue ensuite
l'intermédiation financière et intermédiation bancaire.
Certes, toutes deux sont des intermédiations de
crédit et remplissent une fonction de transformation de titres mais
cette transformation de titres est de nature bien différente dans l'un
et l'autre cas. L'intermédiation financière (stricto sensu)
consiste en une transformation d'échéance de titres : les
intermédiaires financiers "purs" font du long avec du court, pourrait-on
dire. Leur rôle principal est en effet de financer pour les entreprises
des crédits à moyen et long termes au moyen de la capacité
de financement des agents non financiers excédentaires. Cette
capacité de financement peut être captée soit en offrant
des titres longs en intervenant sur le marché financier, et la
transformation assurée est une transformation titres/titres qui porte
sur la durée des titres émis et acquis, soit des titres courts,
et la transformation réalisée est une transformation
dépôts/titres : les dépôts d'épargne des
ménages financent les crédits demandés par les agents
à besoin de financement. Ce sont alors "les dépôts qui font
les crédits". Dans les
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deux situations, il n'y a pas création de ressources de
financement nouvelles. Le financement est ici assuré, comme d'ailleurs
tous ceux de la finance directe, sur ressources d'épargne a priori.
L'intermédiation bancaire opère une
transformation plus radicale puisqu'il s'agit d'une transformation de nature
des titres. La création monétaire consiste en effet, pour
reprendre la formule consacrée, en la "monétisation" de
créances non monétaires. Ce sont "les crédits qui font les
dépôts" et il y a création de ressources nouvelles de
financement ; la création monétaire équivaut à une
promesse de production future et correspond à une anticipation
d'épargne.
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