II.3.2 - Les résultats sur l'intermédiation
financière et rentabilité
Nasser, (2003) en s'inspirant des travaux de
Demirgüç-Kunt et Huizinga (1999), propose dans son article une
analyse empirique de la marge bancaire et des déterminants de la
profitabilité des banques dans l'Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA) depuis la libéralisation financière de
1989. Les principaux résultats qu'il a obtenus sont: d'une part
l'accroissement de la marge bancaire dans tous les pays de l'Union et d'autre
part, la politique de détente monétaire et la baisse du
crédit comme déterminants significatifs de la
profitabilité.
Après une étude menée sur les
déterminants de l'efficacité des banques commerciales de la
communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale,
les auteurs Kamgna et Dimou (2009), ayant utilisé la méthode DEA,
ont conclut en termes d'intermédiation, que les banques de la CEMAC ne
sont pas assez performantes avec un niveau d'inefficacité avoisinant les
30%. Il y a une forte disparité entre les banques de la CEMAC en termes
d'efficacité
d'intermédiation et ces disparités ce sont
accentuées ces dernières années. L'efficacité selon
l'optique d'intermédiation est déterminée positivement par
le niveau de solvabilité, de couverture des immobilisations et par la
couverture géographique à travers le nombre de guichets. Une
liquidité abondante est synonyme d'inefficacité selon cette
approche. Ces auteurs auraient dû utiliser aussi des variables telles que
les fonds propres /total actif, total crédits/total dépôts,
total bilan, etc pour mieux mesurer le niveau d'efficacité et par
là celui de la rentabilité bancaire
De même au terme du travail portant sur les effets de la
libéralisation financière sur la productivité des banques
commerciales camerounaises, Takoutio, (2008) en utilisant la méthode DEA
montre que les banques tendent à être efficace du fait de la
libéralisation financière et que cette même
libéralisation financière a eu un effet positif sur la
productivité des banques commerciales camerounaise.
Stintzy (2003) dans son travail arrive à conclure
qu'une tendance à la baisse du ratio d'intermédiation
étroit s'analyse comme le recul de la part du crédit bancaire
dans le financement des Agents Non Financiers : cette tendance est clairement
affichée par l'analyse en flux qui ne doit pas masquer l'importance des
crédits présents aux bilans des banques. Cette évolution
précise-t-il, ne peut cependant pas être interprétée
comme un phénomène de désintermédiation et les taux
d'intermédiation large (en cours) sont encore importants : d'une part,
les portefeuilles financiers des Investisseurs Institutionnels sont en
constante augmentation et sont particulièrement développés
en République tchèque (et plus timidement en Hongrie) : la
Pologne semble à ce niveau plus en retrait ; d'autre part, la finance
directe (émission d'actions principalement) ainsi que la capitalisation
boursière restent très faibles. On comprend ici que si les
banques commerciales ne développent pas d'autres techniques et produits
pour faire face à la baisse du ratio d'intermédiation, alors leur
rentabilité sera vue à la baisse.
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Cetorelli, (2012), Concluent dans leurs travaux portant sur
l'évolution des banques et intermédiation financière, que
l'habilité de régulariser les institutions financières
s'adaptent au changement de l'environnement, en suggérant qu'il ya peut
être beaucoup à apprendre au sujet de l'évolution future de
l'intermédiation financière eu-égard à
l'observation des banques. Les risques sont encore probablement
concentrés dans les autres parties du système. Ils
suggèrent également que l'intermédiation financière
est devenue très complexe et la balance des banques est maintenant
réflexive à l'activité actuelle
d'intermédiation.
Après l'étude sur l'analyse empirique des
déterminants de la profitabilité des banques, proposée par
Demirguç-Kunt et Huizinga4 (1999) portant sur 80 pays
développés et en développement, sur la période 1989
à 1995. Ils mettent en évidence une corrélation positive
entre la capitalisation et la profitabilité des banques, ainsi qu'une
relation négative entre cette dernière et les réserves
constituées par les banques. Ils trouvent, entre autres, que les banques
étrangères réalisent de meilleures performances que les
banques nationales dans les pays en développement, tandis que c'est
plutôt le contraire qui est observé dans les pays
développés. En outre, leurs résultats montrent que le
ratio de concentration bancaire est lié positivement à la
profitabilité des banques.
Raoudha et al, (2008), dans leur travail empirique qui visait
à identifier les déterminants internes de la rentabilité
bancaire qui différencient les banques domestiques des banques
étrangères en France, ils arrivent à conclure que Tous les
déterminants affectent significativement la rentabilité bancaire,
à l'exception du ratio de liquidité, qui indique une relation
positive entre la liquidité et la rentabilité de l'ensemble des
banques, ce qui montre que le levier financier joue un rôle
déterminant de différentiation entre les deux catégories
de banques. Enfin, les banques étrangères ont un impact
significatif et négatif sur la profitabilité bancaire et c'est en
les comparants à la performance des banques
4 Cité par Nasser, 2003
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domestiques qui présentent une rentabilité plus
élevée. Ainsi, les banques domestiques françaises sont
plus rentables que les banques étrangères opérant en
France. Bien que nous nous inspirions de ce travail, on peut quand même
noter que les auteurs ne s'intéressent qu'à la comparaison entre
rentabilité des banques domestiques et celle des banques
étrangères. Or dans notre travail, nous examinons la
rentabilité de l'ensemble des banques qui constituent le système
bancaire camerounais.
Nembot et Ningaye, 2007 concluent au terme de leur article sur
la réforme financière et la rentabilité du système
bancaire des Etats de la CEMAC, en utilisant la méthode
structure-comportement-performance que le système bancaire des
États de la CEMAC a connu une crise au milieu des années
80, qui de par son ampleur a compromis le processus
d'intermédiation financière et paralysé, handicapé
le financement interne des investissements. Mais ils montrent à travers
leurs résultats que les reformes du système bancaire de la CEMAC
ont contribué à l'amélioration de la rentabilité
bancaire. Plus le capital social est détenu par les acteurs
privés, plus les banques sont rentables. Cependant, le ratio de
dépenses d'exploitation, le taux de dégradation des
crédits sont inversement liés aux mesures de rentabilité
bancaire.
Yusuf (1994) cité par Nembot et al ayant mené
une étude sur la performance des banques commerciales au Bahrain,
utilise la méthode de panel dans un échantillon de 6 banques. Sa
vérification s'est faite à travers deux modèles de
régression avec les deux variables expliquées suivantes :
- Rendement sur l'actif (ROA)
- Rendement sur le Capital (ROE)
En utilisant 10 variables explicatives, il arrive à la
conclusion selon laquelle avec la crise du Golfe, le rapport
prêts/dépôts, les dépenses d'exploitation et la
taille des banques sont inversement liés aux deux mesures de
performance. En revanche, la concentration du ratio prêts/total actif, du
ratio dépôts individuels/total dépôts, le ratio
actions/actif total et la part des actions du
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gouvernement dans le capital sont directement liés
à la profitabilité des banques. Dans ce travail, il faut relever
que l'auteur n'utilise pas certaines variables importantes pour la
rentabilité telles que les fonds propres/total actif.
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