II. RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES :
L'évaluation empirique révèle que la
décentralisation financière dans le contexte des pays en
développement entretient une relation positive (et significative) avec
le taux de croissance économique, notamment dans les 6 pays objet de
l'étude. Ce résultat a été trouvé par bon
nombre d'auteurs dont LIN et LIU (2000), AKAI et SAKATA (2002), THIESSEN (2003)
et la BAK Basel Economics (2009) mais dans des contextes spatiotemporels
différents. Il serait tout à fait naïf de croire que la
décentralisation financière est tout à fait parfaite
dans
1 Ministère de l'administration territoriale et
de la décentralisation
80
Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études
supérieures en sciences économiques Option : gouvernance et
développement économique
Mémoire de Master II : Décentralisation et
croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique
subsaharienne
le cas des 6 pays échantillons parce qu'on aboutit
à un impact positif de cette dernière sur la croissance
économique.
A cet effet, nous faisons une proposition de politiques
économiques pouvant permettre de placer ce processus, encore plus, dans
les meilleures conditions de réussite. Ainsi, nous axons notre
raisonnement sur 5 points :
1. La forte volonté politique :
C'est certainement l'aspect le plus fondamental pour cette
politique. L'engagement politique en faveur de la décentralisation
politique doit vraiment être fort, il faudrait que les Etats soient
d'abord convaincus de leur choix, la décentralisation financière
ne doit pas être perçue comme une politique imposée soit
par l'extérieur, soit par une crise politique obligeant souvent à
plus de partage du pouvoir.
Du moment où l'on est convaincu du bien-fondé de
la politique que l'on met en place, il devient alors possible de créer
les conditions pour que celle-ci puisse être optimisée tout en
tenant compte de la spécificité locale. Cette recommandation est
d'autant plus indiquée pour les pays francophones d'Afrique
Subsaharienne qui ont connu une colonisation française et sa fameuse
politique du « direct rule1 » qui ne
considérait pas les chefs traditionnels Africains comme un niveau de
gestion politique. D'où le fort centralisme qui a été
légué aux Etats postcoloniaux qui ont du mal aujourd'hui à
s'engager dans la décentralisation proprement dite.
Une volonté politique forte en faveur d'une politique
de décentralisation financière doit se manifester, non seulement
sur le plan de la législation mais aussi sur l'application même de
cette législation.
|