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Décentralisation et croissance économique: le cas de 6 pays d'Afrique subsaharienne

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par Mathieu Rosin ALEMBE AYIMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II en économie du territoire et de la décentralisation 2013
  

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2. Une variété dans les politiques de décentralisation financière

La variété des politiques de décentralisation financière mise en place par les pays d'Afrique subsaharienne reflète la spécificité même de chaque pays. Cette diversité s'observe même à l'intérieur des unions monétaires, ou des blocs sous régionaux tels que la CEMAC, L'UEMOA ...etc. Cette absence de coordination nous oblige à analyser succinctement le cas particulier de certains pays.

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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études supérieures en sciences économiques
Option : gouvernance et développement économique

Mémoire de Master II : Décentralisation et croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique

subsaharienne

Le cas spécifique des pays anglophones d'Afrique subsaharienne tels que l'Afrique du Sud est intéressant à analyser.

En Afrique du Sud par exemple, c'est le gouvernement central pour éviter les distorsions entre les différentes régions, qui a le contrôle de l'essentiel du système de taxation directe et indirecte : impôts sur les bénéfices, droit de douane, T.V.A. Cependant, selon la constitution, les ressources collectées ne sont aucunement la propriété exclusive du gouvernement central, elles doivent être réparties entre les trois sphères du gouvernement (gouvernement national, gouvernement provincial et municipalités) : c'est le principe de l'Equitable share1. Les municipalités Sud-africaines ne se contentent pas de cela, elles disposent d'un outil fiscal à rendement potentiellement élevé : les impôts sur la propriété bâtie ou non bâtie. C'est la raison pour laquelle les municipalités Sud-africaines financent leurs dépenses à hauteur de 90% sur des ressources qu'elles mobilisent elles-mêmes ; les transferts de l'Etat ou de la province ne représentant que 10% de leur budget (LOOTVOET et KHAN, 2002).

Les pays francophones d'Afrique subsaharienne sont également caractérisés par une diversité des politiques de décentralisation financière. En Guinée, les collectivités locales ont trois principales sources de revenus : les ressources propres, les revenus partagés, les transferts, et les ressources provenant de l'extérieur (coopération décentralisée et autres...). Si le système de transferts n'est pas encore effectif (VERGNE, 2009), la gestion des revenus partagés manque de transparence et la disparité entre communes urbaines et rurales est très importante. C'est le gouvernement central qui est chargé de la collecte des ressources partagées dont elle retient 50%.

Au Cameroun, les ressources des collectivités locales sont issues de trois grands postes : les recettes fiscales en gestion propre, les ressources fiscales en gestion partagée, et les recettes fiscales de péréquation et tout récemment les dotations de fonctionnement et d'investissement qui sont fixés chaque année par la loi des finances (VERGNE, 2009). L'un des objectifs clairement établis par le gouvernement c'est d'atteindre 10% des ressources transférées à l'échéance 2015 aux collectivités locales. La maitrise de l'outil de fiscalité locale propre

1En Afrique du Sud, la constitution stipule que les ressources collectées à l'échelle du territoire national ne sont pas la propriété exclusive du gouvernement national, celles-ci doivent être reparties équitablement entre les trois sphères du gouvernement : gouvernement national, gouvernement provincial, et gouvernement local : c'est le principe de l'équitable share.

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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études supérieures en sciences économiques
Option : gouvernance et développement économique

Mémoire de Master II : Décentralisation et croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique

subsaharienne

laisse à désirer, les collectivités locales vivant essentiellement des transferts de l'Etat et du FEICOM1.

Au Sénégal, la part des collectivités locales dans les finances publiques de l'Etat reste marginale, puisque les recettes des collectivités locales ne représentent en moyenne que 6% des recettes de l'Etat. Mais aspect plus important, les ressources propres des collectivités locales Sénégalaises représentent la plus grande partie de leurs ressources globales, donc la capacité à mobiliser les ressources est assez élevée. Cela est encourageant même si des efforts doivent encore être faits. La « fiscalité partagée » est un des outils maniés par l'Etat qui collecte les taxes et reverse 50% du produit de la taxe annuelle sur les véhicules et de la taxe sur la plus-value immobilière (VERGNE, 2009).

La nouvelle constitution de la RDC quant à elle prévoit une répartition des montants collectés autour de la formule « 50% - 40% - 10% » c'est-à-dire 50 % des revenus générés restant au niveau central, 40% à octroyer aux provinces et 10% pour la caisse nationale de péréquation. Malgré cet effort de transparence en ce qui concerne le transfert de moyens, l'opacité autour des modalités de répartition des 40% au profit des provinces demeure.

Ces quelques exemples montrent l'extrême diversité des politiques de décentralisation financière, ce qui va pousser NDEGWA en 2002, à capter ce phénomène par une méthodologie bien précise afin de faire une comparaison entre pays.

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