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Décentralisation et croissance économique: le cas de 6 pays d'Afrique subsaharienne

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par Mathieu Rosin ALEMBE AYIMA
Université de Yaoundé II Cameroun - Master II en économie du territoire et de la décentralisation 2013
  

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2. Outils de la décentralisation financière :

L'on dispose en effet de plusieurs leviers dans la mise en oeuvre de la décentralisation financière ; nous en présenterons quatre :

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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études supérieures en sciences économiques
Option : gouvernance et développement économique

Mémoire de Master II : Décentralisation et croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique

subsaharienne

- La « fiscalité locale propre » que l'on classe parmi les « revenus propres » pour les collectivités locales (YATTA, 2000 ; BIRD, 2000). Les « revenus propres » sont définis comme des impôts qui sont établis par les collectivités locales, dont le taux est fixé par celles-ci et dont le produit leur revient (EBEL et YILMAZ, 2001). Cependant les ressources locales propres dans les PVD sont très faibles. Elles se situent à moins de 1% du PIB et leur part dans les recettes publiques varient entre 2% et 7%. (CHAMBAS et al, 2009).

La définition d'un champ fiscal propre se retrouve dans toutes les lois de la décentralisation même si les délais de mise en oeuvre effective sont souvent très longs. C'est la principale raison pour laquelle la grande majorité des pays d'Afrique francophone n'a pas encore la possibilité de manier cet outil.

- La « fiscalité partagée » est également un des outils de la décentralisation financière. Dans la grande part des pays d'Afrique francophone, l'Etat accepte de partager certains impôts avec les collectivités locales. En fait l'« impôt partagée » signifie que « plusieurs échelons du gouvernement ont la même assiette et la même base » (DAFFLON et MADIES, 2008). Ici le gouvernement central est celui qui détermine la base de l'assiette et se charge de la redistribution selon l'une des deux méthodes suivantes :

? La première approche serait de le répartir selon le « lieu de perception » : le principe en est le suivant : tout « centime additionnel à l'impôt sur le revenus ou le bénéfice d'un contribuable résidant dans une collectivité locale est reversé en partie à la collectivité locale de résidence » (VERGNE, 2009). Cependant cette méthode représente un risque pour les collectivités locales à faible potentiel d'activités économiques. Ce risque est très élevé dans les PVD où, souvent deux ou trois agglomérations urbaines entretiennent 80 % des activités économiques du pays.

? La seconde approche consiste à allouer ces ressources selon une « formule de distribution ». Ladite formule peut tenir compte d'une certaine péréquation (le niveau de pauvreté des collectivités locales par exemple) soit alors elle peut prendre en compte certains indicateurs comme l'effort fiscale de la collectivité. Cette méthode pose également quelques problèmes surtout si la formule est assez complexe. De plus, le besoin en données statistiques est assez grand pour mettre efficacement cette méthode en place.

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- Le troisième outil, les « transferts intergouvernementaux » résultent essentiellement du fait que les ressources propres des collectivités locales ne sont pas souvent significatives dans beaucoup de pays, notamment les PVD. Le gouvernement central décide donc d'allouer, sous formes de dotation ou sous forme de subvention, une part de son budget aux collectivités locales. C'est la raison pour laquelle VERGNE (2009) affirme que le succès de la décentralisation en Afrique francophone dépend en grande partie de la qualité de système de transferts financiers.

Cet auteur définit les deux méthodes dans la détermination du montant à transférer aux collectivités locales :

? La première méthode est similaire au deuxième outil : le « partage de certains impôts et taxes ». Le gouvernement central collecte et redistribue une partie des recettes aux collectivités locales.

? La seconde méthode correspond à un transfert « ad hoc ». Le gouvernement central décide de manière discrétionnaire (de façon autonome, selon son bon vouloir) du montant de la subvention à allouer aux collectivités locales.

Les outils de la décentralisation financière sont assez significatifs de la complexité de la mise en oeuvre de cette politique publique de gestion financière. L'analyse des fondements théoriques semble tout à fait indiquée pour appréhender la nécessité d'une telle politique financière.

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