2. L'analyse économétrique
Avant d'effectuer les analyses économétriques il
faut se rassurer que les données sont stationnaires, ce que nous
vérifierons à l'aide du test de Levin-Lin-Chu. L'hypothèse
H0 : toutes les séries sont non stationnaires contre l'hypothèse
alternative H1 : toutes les séries sont stationnaires. Une
probabilité du test inférieur à 10% conduit au rejet de
H0.
Les résultats du test de Levin-Lin-Chu indiquent que
toutes les variables du modèle sont stationnaires1.
Se rassurant ainsi de la stationnarité des variables
nous pourrons ainsi procéder à l'estimation du modèle
à effets aléatoires et ceci à l'aide des M.C.O.
? Présentation des résultats :
Le tableau des résultats d'estimation à l'aide
de la méthode des moindres carrées ordinaires se présente
comme suit
1 Résultats du test de Levin-Lin-Chu disponible
en annexe.
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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études
supérieures en sciences économiques Option : gouvernance et
développement économique
Mémoire de Master II : Décentralisation et
croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique
subsaharienne
Tableau 7 : résultats du modèle [A] par la
méthode des M.C.O.
. xtreg gdp exp fbcf gpi reg dp da,
re
Random-effects GLS regression Number of obs
= 60
Group variable: i Number of groups
= 6
R-sq: within = 0.0521
Obs per group: min = 10
between = 0.9687 avg
= 10.0
overall = 0.4862 max
= 10
Random effects u_i ~
Gaussian Wald chi2(6) = 50.16
|
Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf.
Interval]
|
|
|
|
|
-.0732148 .0259309 -2.82 0.005 -.1240384
-.0223911 .2839673 .0753673 3.77 0.000 .1362501 .4316845 -.3235851 .1534598
-2.11 0.035 -.6243609 -.0228094 -.0964817 .5992731 -0.16 0.872 -1.271035
1.078072 -4.059089 .6803947 -5.97 0.000 -5.392638 -2.72554 3.687522 .6695401
5.51 0.000 2.375247 4.999797 4.012428 1.998151 2.01 0.045 .0961241
7.928731
0
1.5882789
0 (fraction of variance due to
u_i)
reg
dp
corr(u_i, X) = 0
(assumed) Prob > chi2 = 0.0000
? Analyse critique des résultats :
gdp
exp
fbcf
gpi
D'après les résultats des estimations
présentés ci-dessus, nous pouvons dire que l'influence
des variables explicatives sur le taux de croissance est
globalement significative, la probabilité
de Fisher (prob> F = 0,0000) étant inférieure
à 5%.
da
_cons
sigma_u
sigma_e
rho
Les valeurs du R2Between (0,9687) montrent que
l'ensemble des variables explicatives
choisies du modèle théorique a bien une influence
sur la variable expliquée. En effet dans le
cas où le modèle est à effet
aléatoire c'est le R2 Between qui est pris en compte.
Les coefficients des variables explicatives EXP et DA et DP sont
significatifs à 1%, les
variables GPI et la constante qui sont significatives, eux, au
taux conventionnel de 10%. Seule
la variable REG n'est pas significative dans le modèle.
Les résultats de notre modèle pour les variables
d'intérêt confirment l'hypothèse émise à
partir du tableau de corrélation (voir tableau 6) selon
laquelle la décentralisation politique a
un impact négatif sur la croissance économique
tandis que la décentralisation administrative a
un impact positif et significatif sur le taux de croissance du
P.I.B.
Contrairement aux résultats de la BAK Basel Economics
(2009), la décentralisation politique
n'a pas pour le moment une influence positive sur la croissance
économique, ceci pour
plusieurs raisons :
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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études
supérieures en sciences économiques Option : gouvernance et
développement économique
Mémoire de Master II : Décentralisation et
croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique
subsaharienne
- Le processus demeure relativement jeune en Afrique
subsaharienne, notamment dans les 6 pays de notre échantillon qui font
tous, exception faite du Sénégal (qui s'y est engagé
depuis 1972), partie des deuxième et troisième vague de lancement
du processus de décentralisation dans les années 1990 ce qui
n'est pas le cas des pays Européens qui ont eu le temps de murir cette
politique (SYLL, 2005).
- De plus, ayant hérité d'un système
politique à grande majorité francophone dans l'échantillon
(plus de 60%), le centralisme y a laissé une marque profonde dans le
fonctionnement des Etats post coloniaux d'Afrique subsaharienne. La
décentralisation n'y est donc pas encore totalement ancrée dans
les moeurs surtout que beaucoup de pays se sont ouvert à ce processus
sous la pression des bailleurs extérieurs (FMI, BM. .etc) ou encore sous
le coup des crises politiques graves (Ouganda, RDC . .etc).
- Les pays d'Afrique subsaharienne ne peuvent pas encore
être considérés comme des modèles de
démocratie, et pourtant c'est ce préalable qui permet le
fonctionnement optimal du principe de proximité. En
d'autres termes, la redevabilité y est très faible ce qui
n'amène pas la gestion locale à être efficace ne serait-ce
que dans l'allocation des services publics (SEABRIGHT, 1996). Situation
d'autant plus aggravée par la corruption qui met en doute la
transparence des élections au niveau local et limite ainsi la
redevabilité des dirigeants locaux.
Comme dans le cas des travaux de la BAK Basel Economics
(2009), la décentralisation administrative a un impact positif sur le
taux de croissance du P.I.B. Ce résultat semble approprié
puisque, la déconcentration qui est une forme de décentralisation
depuis fort longtemps installé en Afrique subsaharienne. Le pouvoir
central a ainsi délégué la fourniture des biens publics
aux services déconcentrés. Ces services
déconcentrés fournissent de manière on ne peut plus
efficace les biens publics car ils sont plus proches des citoyens.
C'est à partir des résultats statistique et
économétrique que nous allons faire des propositions des
politiques économiques aux pays.
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