B. PROBLEMATIQUE DU
SUJET
Jadis la République Démocratique du Congo
était un pays d'immigration, où les étrangers voulaient
vivre et faire leurs affaires. Les congolais ne manifestaient aucune envie de
résider en dehors de leur territoire naturel, car il y faisait beau
vivre. C'est même pour cette raison que la première
génération des professeurs qui partit à l'étranger
pour raisons d'études, n'hésita point d'y retourneraussitôt
après avec leurs membres de famille, du moins pour ceux qui
étaient mariés.
Aujourd'hui avec la faillite de l'Etat Congolais, une
avalanche deses citoyens y quitte de plus en plus pour séjourner et
rechercher le mieux être sous d'autres cieux. Ainsi, sur une population
estimée à plus ou moins 7O millions,au moins 1 million des
congolais vivent à l'étranger. Pour s'intégrer dans leurs
pays de résidenceils ont souvent besoin de certaines facilités
d'ordre politique, économique, social et professionnel qui du reste, ne
sont possibles que par l'acquisition par eux des nationalités desdits
Etats. Ces congolais donnent davantage naissance à l'étranger. Et
ces enfants qui naissent sur le sol étranger acquièrent pour la
plupart des nationalités de leurs Etats de naissance, et restent en
même temps très attachés à la RDC qui est la terre
de leurs ancêtres.
Nombreuxde ces citoyens se font alors abusivement
appelés congolais de la diaspora, caren acquérant une autre
nationalité pour des raisons évoquées supra, ils perdent
automatiquement la nationalité congolaise.
On comprend donc que la nationalité est d'une
indéniable importance, sans laquelle un citoyen ne saurait
prétendre appartenir à un Etat quelconque. C'est pour cette
raison que le constituant congolais de 2006 a fait sienne cette
préoccupation de la nationalité en érigeant le principe de
l'unicité et de l'exclusivité pour régir la matière
de la nationalité en République Démocratique du Congo.
Est-il nécessaire de maintenir l'unicité de la
nationalité en droit congolais dans un pays qui a tant besoin
d'investissements pour son développement économique , et qui
est déchiré par des guères interminables dues entre autres
à la question de la nationalité ?
L'exclusivité de la nationalité congolaise
est-elle indispensable quand on sait que l'analyse de l'article 10
alinéa 3 de la constitution de la 3ème
République et l'article 4 de la loi n°04/024 du 11 novembre 2012
relative à la nationalité congolaise, octroient automatiquement
la nationalité congolaise à tous les groupes ethniques et
nationaux dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu
la République Démocratique du Congo à
l'indépendance.Si l'on sait que les populations frontalières
telles que les Tshokwe, les Tutsi, les Hutu, les Bazombo, appartiennent
à des groupes ethniques de la République Démocratique du
Congo et d'autres pays voisins tels que l'Angola, le Rwanda, l'Ouganda et j'en
passe. A quoi servirait l'exclusivité de la nationalité pour de
tels congolais ?
Notons du reste qu'une franche importante des congolais a la
conception de la double nationalité en considérant certains
citoyens comme étant des congolais à 50%. Est il vraiment
impérieux d'imposer l'exclusivité de la nationalité
congolaise à un tel peuple qui considère les naturalisés
comme étant des congolais à 50% ?
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