3.2.4. 2. Pêche
La plaine d'inondation de Waza-Logone est l'une des zones de
pêche les plus productives d'Afrique. Le cycle de production des poissons
commence avec la saison des pluies (Khari, 2011). La pêche est une
activité importante dans la zone et notamment dans le Logone, les mares,
les canaux de pêche et le lac de Maga. Elle est le domaine de
prédilection par excellence des Kotoko et des Mouzgoum (Mvondo et
al., 2003). Ils ont développé depuis plusieurs
siècles, un système de gestion coutumière de la ressource
halieutique et de certains espaces sur l'aspect communautaire (ACEEN, 2007). En
plus des pêcheurs locaux (principalement Kotoko et Mouzgoum), on
distingue les pêcheurs allogènes professionnels venant pour la
plupart des pays voisins (Nigéria, Tchad, Mali) et les pêcheurs
saisonniers de la zone de Yagoua qui passent environ 2 mois dans la plaine (mi
-octobre à décembre). Ceux venant des pays voisins sont vecteurs
de nouvelles techniques de pêche souvent dévastatrices de la
ressource (« Gura » ou nasse malienne et «
Tarau » ou senne de plage par exemple) (Hamidou et al.,
2006).
3.2.4. 3. Agriculture
L'agriculture est la principale activité de production
dans la plaine d'inondation de Logone et implique toutes les ethnies. Elle
s'étale sur pratiquement toute l'année. Cette agriculture occupe
des milliers de personnes dans la plaine de Waza-Logone (Mvondo et
al., 2003). Un recensement réalisé par le Projet Waza-Logone
en 1996 a montré que sur les 200 000 personnes vivant dans la
région dont 140 000 en milieu rural, 25 % de cette population
rurale pratique l'agriculture comme activité principale et 34 % comme
activité secondaire. Les principales cultures sont le sorgho et le riz.
Les productions sont destinées principalement à la consommation
familiale. La production annuelle par ménage varie entre 0,5 et 3,5
tonnes à l'hectare pour le sorgho, de 0,5 à 4 tonnes pour le riz
paddy. Parmi les produits agricoles, le riz a la plus haute production et est
vendu sur les marchés de la plaine d'inondation. Une enquête
réalisée en 1996 par le projet Waza-Logone a montré que le
revenu net annuel provenant de l'agriculture variait entre 20 000 à
250 000 FCFA par ménage (taille moyenne de 11 personnes) et
l'investissement moyen par ménage agricole était estimé
à 24 000 FCFA (Loth, 2004).
Les rendements ci-dessus pourraient doubler si les cultures
n'étaient pas affectées par les ennemis de culture tels que les
oiseaux migrateurs, les insectes et pour les champs localisés dans les
environs du Parc National de Waza, les animaux sauvages. Selon les
années, les inondations excessives entrainent aussi des pertes de
récolte. Les pertes totales causées par les facteurs ci-dessus
sont estimées à 50 % de la production potentielle de l'ensemble
de la région (Kouokam, 2004).
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