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Influence du propriétaire et rôle de la femme dans les mouvements saisonniers du bétail dans la plaine d'inondation du Logone (extrême-nord du Cameroun)

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par Abel CHIDANNE
Faculté d'agronomie et des sciences agricoles ( Université de Dschang- Cameroun ) - Ingénieur Agronome (Option: Economie et Sociologie) 2012
  

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2.1.2. Genre

D'après Ouaba et al. (2003), le mot genre est généralement défini comme les relations entre hommes et femmes dans une culture donnée et les rapports de pouvoir inhérents à ces relations. Contrairement au mot «sexe » qui définit les différences biologiques, le terme anglais de `'gender'' permet de montrer que les inégalités ne sont pas immuables, car les rôles attribués aux hommes et aux femmes dans la société changent sous l'influence des facteurs économiques, culturels, sociaux, religieux ou politiques. L'approche `'genre'' met l'accent sur les rapports entre les hommes et les femmes et sur les autres formes de particularités et disparités socialement et culturellement construits.

Selon Bisilliat (1992), l'étude du genre (étude théorique des rapports sociaux entre les femmes et les hommes) permet d'analyser l'établissement d'une idéologie de la domination et de mieux penser aux phénomènes sociaux dans leurs rapports de contradiction de base à laquelle on se heurte : masculin et féminin.

Selon MINEPAT (1991), les femmes camerounaises ont une forte fécondité, estimée à 5,8 enfants par femme (moyenne nationale). Ces dernières années, la fécondité paraît avoir légèrement baissé, passant de 6,4 enfants par femme en 1978 à 5,8 en 1991.

L'augmentation modeste de la prévalence contraceptive au cours de ces dernières années est peut-être l'un des facteurs ayant contribué à la baisse observée. Les niveaux de fécondité varient en fonction de la résidence : les femmes de Douala et Yaoundé ont près de 2 enfants de moins que celles en milieu rural. Il varie également selon le niveau d'instruction : les femmes de niveau secondaire ou supérieur ont moins d'enfants que les femmes sans niveau d'instruction (4,5 contre 6,2).

La même étude (MINEPAT, 1991) explique que l'union demeure le cadre privilégié de la procréation au Cameroun et elle est presque universelle (moins de 1 % des femmes de 40 ans et plus restent célibataires). L'entrée en union est très précoce : l'âge médian à la première union est estimé à 16,5 ans. Cette précocité est liée à plusieurs facteurs notamment l'influence du milieu et l'influence géographique.

En milieu rural 39,8 % des adolescents (15-19 ans) ont commencé leur vie féconde, contre 30,7 % dans les autres villes et 25,2 % à Yaoundé et Douala. Géographiquement, la précocité est plus forte dans les régions septentrionales (48,1 %) que dans les autres régions, et elle est plus faible dans l'Ouest et le Littoral (27,4 %).

Barbier (1985) constate qu'à son rôle de reproductrice, la femme pasteur joue également l'action de médiatrice, même si, dans cet échange entre groupes, elle est plus passive qu'active. Son identité clanique lui confère un double statut selon qu'elle soit considérée comme épouse ou comme soeur. Son statut de soeur est en général plus élevé que son statut d'épouse car, dans le premier cas, elle reste un membre de sa famille d'origine alors que, dans le second cas, on la perçoit comme étrangère dans la famille de son mari où très souvent elle réside. En tant que soeur, la femme joue le rôle de médiatrice entre les deux familles.

De l'étude de Barbier (1985), il ressort que la totalité des heures de travail des femmes est de 64 heures par semaine contre 32 seulement pour l'homme. Les taux d'activité féminins sont plus importants en zone rurale (62 %) qu'en zone urbaine (33 %).

Parmi les éleveurs nomades du Sahel, il n'y a généralement pas de formulation explicite de droits sur les pâturages, mais ces droits sont déduits implicitement de l'appartenance à un groupe de parents (Shostak, 1981).

Dijk (1996) observe que dans une société d'éleveurs nomades, il est indispensable, pour utiliser les pâturages, de posséder du bétail et d'avoir accès à une source d'eau. L'importance de ces ressources naturelles pour les femmes est grande. Souvent, l'utilisation des terres communautaires est entièrement intégrée dans d'autres activités d'usage de la terre. Un exemple en est évidemment le ramassage du bois de chauffage comme activité quotidienne (Moore & Vaughan, 1994 ; Monimart, 1989).

Les droits sur la production du bétail, sous forme de lait sont plus nettement définis (Dijk, 1994). Ces droits sont souvent organisés au niveau de l'unité de foyer puisque chaque femme se voit accorder les droits sur le lait d'une partie du troupeau.

Cela signifie que l'économie pastorale est toujours plus axée sur le bétail à engraisser et moins sur le bétail laitier (Dijk & Bruijn, 1988). Il s'ensuit que les hommes essaient de restreindre les droits des femmes sur le bétail en trayant eux-mêmes les vaches pour donner davantage de lait aux veaux et leur assurer ainsi une croissance plus rapide. Les femmes reçoivent moins de lait et ont donc moins de revenus (Waters-Bayer, 1988).

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