2.2.
Définitions de quelques concepts
Pastoralisme
Il existe de nombreuses définitions du pastoralisme, et
la plupart d'entre elles se réfèrent à la
définition de Swift (1998) selon laquelle les systèmes de
production pastorale sont ceux `'dans lesquels au moins 50 % des revenus bruts
des ménages (c'est-à-dire la valeur de production du
marché et la valeur estimée de la production de subsistance
consommée par les ménages) proviennent du pastoralisme ou de ses
activités liées ; ou encore, là où plus de 15
% de la consommation des ménages en énergie alimentaire incluent
le lait ou les produits laitiers qu'ils produisent''. Certains pays ont
adopté leurs propres définitions. C'est le cas par exemple du
Maroc où le pastoralisme se définit comme un système
d'élevage où les pâturages comptent pour plus de 50 % du
temps d'alimentation des animaux (Benlekhal, 2004). Pour le Niger
(Ministère de l'élevage et des industries animales, 2009), le
pastoralisme est un mode d'élevage fondé sur la mobilité
permanente ou saisonnière du cheptel. Il est un mode d'élevage
destiné à assurer l'alimentation des animaux par une exploitation
itinérante des ressources. Le pasteur quant à lui est une
personne dont l'élevage constitue l'activité principale et dont
le système de production se caractérise par sa mobilité
spatiale et saisonnière.
Nomadisme
Le nomadisme, selon le Petit Larousse Compact
(2004 :698) est un mode de vie des nomades. Le nomadisme pastoral est le
genre de vie nomade dans lequel l'élevage est la ressource exclusive ou
principale.
Moritz (2003) définit le nomade comme étant une
personne hautement qualifiée en termes de mobilité, d'orientation
de la production et le degré de dépendance des produits
pastoraux.
Selon Encarta (2009), le nomadisme est le mode de vie des
populations non sédentaires, qui se déplacent sans cesse afin
d'assurer leur subsistance.
Dans le nomadisme, les éleveurs se déplacent
continuellement avec leurs troupeaux en fonction des saisons à la
recherche de nouveaux pâturages. Les animaux sont adaptés aux
longues marches au dépends des performances de production (Mpofu, 2002).
Les animaux souffrent très peu des carences nutritives puisqu'ils
profitent dans leurs déplacements du fourrage poussé sur sols de
compositions variables (Tchoumboué et Manjeli, 1991).
Le nomadisme, en définitive est le mode de vie des
personnes ayant pour activité principale et exclusive l'élevage.
Transhumance
C'est la migration saisonnière d'un troupeau de
bétails entre deux ou plusieurs régions pour rejoindre une zone
de pâturage. C'est également un déplacement
périodique en vue de rejoindre une autre région (Encarta, 2009).
Selon Seignobos (1993), distingue que trois types de troupeaux partent en
transhumance :
- des troupeaux collectifs avec, à leur tête, des
kaydal ou responsables, qui reçoivent délégation
pour les conduire. Ces troupeaux sont généralement
constitués sur la base de relations de parenté ou de cohabitation
de quartiers voisins ou de villages ;
- des troupeaux « privés » conduits par
leurs propriétaires, aidés de membres de leurs familles et de
serviteurs, qui peuvent également englober des têtes de
bétail confiés par des parents ou des voisins ;
- des troupeaux confiés à des kaydal
et des bouviers salariés, mais néanmoins intéressés
au croît du troupeau.
Au Niger, la transhumance est un mouvement cyclique et
saisonnier des troupeaux sous la garde des pasteurs en vue de l'exploitation
des ressources pastorales d'un territoire donné vers des zones
complémentaires suivant des itinéraires variables aux fins
d'assurer de façon optimale l'entretien et la reproduction du cheptel
(Ministère de l'élevage et des industries animales, 2009). La
même source indique qu'il y a de la transhumance transfrontalière
qui est le déplacement saisonnier conduisant les pasteurs et leurs
troupeaux d'un pays à un autre en vue de l'exploitation des ressources
pastorales.
Selon Hanberland et Spierenburg (1991), la transhumance est
une activité qui a comme pour but d'éviter les problèmes
d'eau et d'herbes pendant la saison sèche.
La transhumance se caractérise par des
déplacements saisonniers des pasteurs avec une partie du troupeau. Ces
mouvements qui s'effectue généralement en saison sèche
permettent de réduire la charge sur les parcours du terroir, varier le
type de fourrage consommé et profiter des sites de cure salée
(Tchoumboué et Manjeli, 1991; Gbeungba, 1994).
En somme, la transhumance est le mouvement saisonnier de
bétails dans le temps et l'espace à la recherche des conditions
favorables aux hommes et aux animaux. Dans le cadre de cette étude, la
transhumance est le déplacement saisonnier des bétails qui
séjournent en saison sèche dans la plaine d'inondation du
Logone.
Campement
Il désigne un lieu spécialement
aménagé pour le logement des bergers et leurs animaux. C'est
également une installation sommaire et temporaire. Pour le cas de cette
étude, le campement est le lieu où plusieurs troupeaux et leurs
gardiens se regroupent soit par simple entente ou par affinité de
parenté soit par exercice du même métier. La Photo 1
illustre un campement.
Photo
1: Campement en saison sèche chaude
Berger (gaïnako)
Dans la présente étude, le berger désigne
celui à qui est confiée la garde des animaux et qui part plus ou
moins régulièrement en pâture. Il peut être
payé en argent ou en nature (veau, lait) s'il n'est pas lié au
propriétaire par une relation de parenté. Dans la présente
étude, le terme berger sera souvent utilisé pour faire un lien
avec l'activité de pastoralisme.
Propriétaire (djagordo)
C'est celui qui a la propriété d'un
bétail. Dans l'étude, il s'agit de celui qui a un troupeau de
bétail, qui va en transhumance ou migre (Moritz et al., 2010)
et qui loue les services d'une autre personne pour le gardiennage ou pour la
conduite des animaux en pâture.
Intermédiaire (kaliifa)
C'est une personne qui joue le rôle de gestionnaire
entre le propriétaire de bétail (plus souvent sédentaire)
et le troupeau. Cette personne interposée peut recruter une personne ou
peut lui-même garder ces animaux.
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