CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
2.1.
Cadre théorique
Cette étude repose sur les théories de la
gestion des ressources naturelles et le genre. Certains concepts clés
liés au thème vont être expliqués dans cette
partie.
2.1.1.
Théorie de la gestion des ressources
Nori et Davies (2007) observent que les pâturages sont
hétérogènes et dispersés ou fragmentaires dans
l'espace, liés aux régimes pluviométriques saisonniers
(temporaires), divergents en fonction du temps (variables) et globalement
caractérisés par des conditions climatiques capricieuses
(imprévisibles). La productivité nette des pâturages des
zones arides est faible. Les populations animales et végétales
que supportent les zones arides varient en fonction des précipitations.
Des études de Behnke et Scoones (1993), en rapport avec
l'écologie des parcours, distinguent les systèmes
équilibrés et les systèmes non équilibrés. A
une extrémité, les systèmes équilibrés sont
ceux dans lesquels la densité de bétail en pâture explique
en grande partie la variation de la dynamique de la végétation
dans le temps. Dans ces systèmes, les techniques conventionnelles de
gestion de pâturages, telles que le maintien d'un taux de charge moyen
approprié conviennent le mieux à la gestion durable des
pâturages.
A l'autre extrémité, les systèmes
déséquilibrés sont ceux dans lesquels il n'y a qu'un
faible lien entre les populations animales et la dynamique de la
végétation et dans lesquels les facteurs indépendants de
la densité (par exemple la pluviométrie) expliquent une plus
grande part de la variation des types et de l'évolution des
espèces de pâturage et de fourrage. Dans ces systèmes, la
mobilité des animaux serait donc un moyen opportun de suivi de la
disponibilité de fourrage à partir des pâturages naturels.
Hammel (2001) affirme que l'incertitude de la
disponibilité et de la répartition spatiale des ressources
(propriété et gestion du foncier) font partie intégrante
des conditions d'élevage au Sahel. La production fourragère des
pâturages est très variable d'une année à l'autre,
et d'une région à l'autre. La mobilité des troupeaux est
la seule façon d'adapter les charges animales aux variations du couvert
végétal. La mobilité représente donc l'aspect
fondamental des mécanismes complexes d'adaptation à des
ressources imprévisibles et dispersées.
César (1994) définit l'espace pastoral comme
la totalité des terres parcourues par le bétail, dans le but d'y
prélever sa nourriture. L'espace pastoral comprend des terres
occupées par la végétation naturelle ou modifiées
par l'homme et uniquement consacrées à l'élevage, des
terres périodiquement cultivées où le bétail a
accès entre deux cultures ou entre deux cycles culturaux, des terres
réservées temporairement ou définitivement à la
culture fourragère, enfin des terres de production mixte, ligneuse ou
autre, parcours forestiers, plantations.
Ainsi, l'espace pastoral réunit toutes les formations
végétales, en partie ou en totalité, consommables par le
bétail. Avant donc d'envisager la gestion de l'espace pastoral, il est
nécessaire de caractériser les différentes personnes qui
interviennent dans les mouvements du bétail et de déterminer les
rapports sociaux qui existent entre elles.
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