Analyse des causes de contre- performance des PME congolaises. Cas des PME de la commune de Lemba( Télécharger le fichier original )par Dan TSHIKANDA NDALO Université de Kinshasa RDC - Licence 2010 |
CHAPITRE I CONSIDERATIONS THEORIQUES ET CONCEPTUELLESLe sens des mots étant d'une grande importance dans toute analyse scientifique, il nous semble utile afin d'éviter de tomber dans les controverses sans issue, de préciser la signification que nous entendons accorder à certains mots et expressions utilisés dans le cadre de notre étude. Lorsqu'il s'agit d'exploiter un sujet, il s'avère indispensable que les concepts de base s'y trouvant soient annoncés et définis. Le but poursuivi dans cette partie n'est pas celui d'évoquer toutes les théories mais plutôt chercher à étudier notre vocabulaire en vue de mieux circonscrire notre domaine d'intervention. Nous allons successivement définir les termes performance et petite et moyenne entreprise et présenter les études antérieures. 1.1 PERFORMANCE1.1.1 DéfinitionLa notion de la performance parait polysémique dans ses acceptions. Elle renvoie indifféremment à plusieurs traductions: économique, financière, juridique, organisationnelle ou encore sociale. Les performances de l'entreprise se mêlent, se recouvrent ; les acteurs de l'entreprise les interprètent de manière plurielle du fait de la diversité de leurs intérêts vis-à vis de l'organisation : investisseurs, actionnaires, créanciers, fournisseurs, clients... attachent à la notion de la performance des contenus différents. Il est ainsi manifeste que l'appréciation des performances demande une approche multicritère dont les éléments dépendent autant des arbitrages sociaux internes que d'une seule mesure comptable et financière de la performance6(*). La littérature de gestion, tant en contrôle de gestion qu'en gestion des ressources humaines, des finances, des entreprises et du marketing abonde d'interrogation sur qui est une entreprise performante, sur les mesures non financières de la performance, comme le cas de l'étude que nous menons qui se base sur des mesures non financières de la performance. La performance est en effet utilisée dans une variété de sens, comme souligné ci- haut rendant ainsi difficile la normalisation universelle du concept qui fait actuellement l'objet des débats dans le monde tant des entreprises, des académiciens, des politiques que des organismes de normalisation comptable. C'est ainsi, que Michel LEBAS cité par V.P KINZONZI précise que ; « la définition du concept performance est difficile car c'est un mot valise qui recouvre plusieurs acceptions. Qu'il s'agisse d'une approche opérationnelle, des confusions sont souvent faites avec d'autres concepts comme l'efficacité et l'efficience7(*). En gestion, la performance peut s'expliquer à la lumière de trois sens généraux : l'action, son résultat et éventuellement son succès, voir un succès exceptionnel. Elle peut être définie comme l'association de la notion d'efficacité et de la notion de l'efficience. Elle désigne aussi la réalisation, l'accomplissement et l'exécution de ce qui a été prévu. Annick BOURGUIGNON poursuit en disait : La performance est une matière de gestion, est la réalisation des objectifs organisationnels. Cette définition présente un double avantage dans la mesure où non seulement elle est applicable dans tous les champs de gestion (contrôle de gestion, politique générale, gestion des entreprises, gestion des ressources humaines...) mais aussi elle vaut pour l'organisation que pour l'individu8(*). Ainsi, est performant celle ou celui qui atteint ses objectifs. Brigitte DORIATH propose, d'associer à la définition de la performance trois notions suivantes : l'efficience, l'efficacité et l'économie. C'est ainsi qu'elle définit la performance comme «le concept qui fait référence à un résultat et à la façon dont ce résultat est atteint compte tenu des objectifs et des conditions de réalisations9(*) ». Quant à G. DEPALLENS et J.P JOBARD, « la performance d'une entreprise fait d'abord appel à la notion de résultat, de croissance du résultat et à la notion de rentabilité qui compare le résultat obtenu aux moyens mis en oeuvre pour obtenir ce résultat. Mais elle peut faire appel à d'autres aspects, citons par exemple : la qualité des produits, la flexibilité des hommes et des produits, le délai de réponse aux sollicitations du marché, la puissance technologique, la capacité d'innovation de la firme, la valeur des marques ou de l'équipe de recherche10(*)... La performance est une attribution de résultat positif, c'est le succès, il n'y a pas l'aspect négatif mais le résultat peut être positif ou négatif. KINZONZI souligne que la performance a double facette en tant que résultat. La contre- performance, c'est un résultat mais dans le sens négatif, la raison pour laquelle on dit la contre performance est égale à la performance11(*). Il ajoute que la performance se réfère généralement à une action qui relève plus d'un processus que d'un acte isolé ou d'un résultat qui apparait à un moment dans le temps. La performance peut s'expliquer également, comme étant l'action, son résultat et éventuellement son succès. Les deux termes succès et résultat désignent un résultat heureux, favorable, positif. Le succès peut notamment s'exprimer en terme de part de marché, d'amélioration de la qualité. La performance est donc un concept très relatif dans la mesure où elle dépend des buts que se fixe l'entreprise. Nous pouvons dire que la définition de la performance ne peut résulter que de la symbiose des éléments communs à toutes les définitions évoquées plus haut qui sont : Ø Accomplir, réaliser, donc faire quelque chose dans un but donné ; Ø Réalisation, résultat (que l'on peut définir de manière variée) ; Ø Aptitude à accomplir ou potentiel de réalisation (capacité créative) ; Ø Comparaison d'un résultat par rapport à une référence ; Ø compétition ou application du concept de progrès continu: faire mieux que le concurrent ou faire mieux que la dernière fois ; Ø Pérennisation des activités (faire mieux pour que les activités de l'entreprise aient une longue durée de vie ); Ø Croissance des activités ; Ø Rentabilité... * 6 ROBERT LE DUFF, Encyclopédie de la gestion et de management, Dalloz, Paris, 1999, p. 898. * 7 M. LEBAN cité par VP KINZONZI, Collection comptabilité finance et version préliminaire développement, tome VII, septembre, 2001. * 8 A. BOURGUIGNON cité par KINZONZI, Contrôle de gestion, cours inédit, UNIKIN, FSEG, 3 eme graduat, 2002. * 9 B. DORIATH, Contrôle de gestion 3 éd., Dunod, Paris, 2002, P. 125. * 10 G. DEPALLENS et JP JOBARD, Gestion financière de l'entreprise, 11e éd, Dalloz, Paris, 1997, p. 68. * 11 V.P. KINZONZI. Op.cit, p.25. |
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